Parmi les personnes assassinées ce mercredi 7 janvier, il y avait Bernard Maris, chroniqueur, économiste hétérodoxe et membre du Conseil Général de la Banque de France. En son hommage, nous reproduisons sa chronique du 27 décembre 2013 pour Charlie Hebdo où il défendait le revenu minimum d’existence.
Pourquoi le Revenu minimum d’existence est-il une nécessité de la société post-capitaliste ?
Chronique de Bernard Maris publié le 27 décembre 2013 sur Charlie Hebdo
Encore faut-il qu’on croie à une société au-delà du capitalisme… Une société non violente, altruiste, respectueuse de l’environnement, bref, une société anti-humaine sachant que l’homme isolé ou en groupe est violent, égoïste et destructeur de l’environnement. (La Commission européenne vient d’autoriser la pêche en eaux profondes, histoire de détruire plus vite ce qui est en voie de disparition…)
Le Revenu Minimum d’Existence (RME) dissocie le travail du revenu, et, en ce sens, il peut être le virus qui va détruire la société capitaliste. Démonstration.
Le K, le capitalisme, est fondé sur l’appropriation, la rivalité, l’accumulation, l’échange qui enrichit. Mais au cœur de ce carré maléfique, propriété, rivalité, accumulation, échange, il y a un noyau d’énergie : le travail salarié. Le travail subi. Le travail qui fait de l’argent qui fait du travail. Or le facteur décisif de l’accumulation n’est plus la matière première, mais le capital humain, le travail qualifié si l’on préfère. D’où vient ce travail qualifié ? De la culture accumulée par l’humanité, d’Homère à Einstein, en passant par qui vous voudrez : Lavoisier, Alphonse Allais, Pierre Dac, Alexander Fleming, Picasso… Chaque être à sa naissance est héritier de cette culture. Héritier d’une sorte de rente culturelle, comme la bonne terre ou la forêt peuvent être une rente pour l’agriculteur.
Philosophiquement, il est tout à fait légitime de partager cette rente : les économistes partisans du RME l’estiment, en France, à 15 % du PIB. Autrement dit, 85 % du PIB vient de l’ingéniosité des Français en 2013, et 15 % de celle qu’ils ont héritée (ce qui peut paraître faible, mais admettons). Ces 15% sont un intérêt sur le capital humain accumulé de génération en génération. 15% du PIB distribué à tout Français, riche ou pauvre, équivaut grosso modo à 400 euros par mois. À vie. Avec ces 400 euros, tu fais ce que tu veux : tu travailles, tu ne travailles pas, tu travailles à mi-temps. Typiquement, la retraite par répartition est un revenu minimum d’existence (une allocation universelle) — elle est versée sans contrepartie. Dans une société où les machines remplacent de plus en plus fréquemment les hommes (les caissières, pilotes d’avion, conducteurs de tram ou de métro, etc., n’ont aucune raison d’être), le RME se justifie aussi par le fait qu’un volume croissant de richesse est produit par un volume décroissant de travail.
Un volume croissant de richesse est produit par un volume décroissant de travail
Le hic, c’est que le travail marchand, le salariat, joue indiscutablement un rôle socialisant. L’usine sociale, même s’il ne fait pas bon y travailler. André Gorz a longtemps été opposé au RME au nom de la socialisation par le travail. C’est pourquoi le RME ne doit pas exclure le travail, mais peut s’y ajouter. Typiquement, le bon contrat de travail, le contrat de travail d’avenir, est celui d’intermittent du spectacle (oui, je sais, les abus, les stars qui en profitent, etc. : mais toujours et partout il y a des passagers clandestins). L’intermittent fait des allers-retours entre travail et loisirs et, lorsqu’il travaille, il est dans le domaine de la culture, ce qui n’est pas désagréable.
Le RME se justifie aussi parce que tout être humain possède un droit sur l’eau, l’éducation, la santé. Il est en radicale opposition philosophique avec le RSA. Car le A exige un échange d’activité. Les libéraux pensent que le RME va créer une classe de parasites au détriment des « vrais actifs ». Probablement pas. On trouvera toujours des alcooliques du travail servile. Mais le RME, en coupant le revenu du travail servile, enfonce un coin dans le béton capitaliste : enfin on peut vivre sans travailler. Vivre sans travailler fait toute la noblesse de la retraite — sauf que la vieillesse accompagne assez vite la retraite ; mieux vaut être un jeune noble qu’un vieux noble.
Certes, le RME exige une société altruiste, plutôt frugale et intelligente. Pas sûr qu’elle soit si loin… de gré ou de force !
Bernard Maris
J’ai toujours été très intéressé dans les débâts organisés par
France inter, France 24 et Cdans l’air, auxquels Mpnsieur Maris
participait très régulièrement. J’ai très souvent admiré son expérience sur le plan économique et sa finesse dans les dis-cussions, sans oublier son humour … Je suis réellement
triste de vbir disparaître un homme de cette qualité.
J’ai souvent entendu Maris sur C’Dans L’Air. Ses positions “Philosophiques” dont sa dernière chronique fait états, étaient très belles, mais peu réalistes révélant un aveuglement absolu sur la nature humaine et le devenir de l’humanité dont le nombre attendra bientôt 9 à 10 milliards d’habitants.
Croire en une société « non violente, altruiste, respectueuse de l’environnement » relève de l’utopie absolue. Toutes les sociétés qui ont été tenté de le faire ont disparus. Toutes les sociétés qui entravent le bon fonctionnement du libéralisme se retrouve un jour ou l’autre dans des situations économiques et politiques catastrophiques. Maris, comme 16 autres personnes, en a fait lui-même les frais et de son sang. Tout comme l’Allemagne d’avant-guerre, les dirigeants de certains pays musulmans refusent d’évoluer et canalisent les frustrations de leurs ressortissants envers des ennemies crées de toutes pièces et regroupé sous les noms d’occidents et de liberté. Leurs « soldats » assassinent des innocents pour préserver la qualité de vie de leurs dirigeants.
Georges S Patton à lui-même confirme ces faits en entrant dans Rome en 1944. Il disait, en regardant un arc de triomphe de Rome, que l’humanité n’avait absolument pas changé depuis 3,000 ans, et qu’elle ne changerait jamais… seule les formes avaient changées » Le capitalisme tant décriés par Maris, n’est qu’une manière de canaliser la nature humaine, en respectant le droit de ses citoyens d’améliorer leur niveau de vie. Donnez à l’humain la possibilité de créer et de vivre librement, et toute la société finie par en bénéficier. Retirez cette même possibilité, et l’humain résistera par tous les marchés noirs et trafics en tout genre de la création. Aucun gouvernement n’a jamais pu entraver cette nature humaine que la déclaration de l’Independence des Etats Unis a intitulé « les droits inaliénables » et dont l’enrichissement fait partie.
Pierre : A propos de l’utopie, je pense que tu fais une erreur même si l’analyse tendancieuse du passé tend à affirmer que tes arguments sont récurrents. L’homme va au plus facile, mais cela dépend de la mesure du risque. Trop long de développer, mais il suffit de parler de responsabilité directe individuelle qui est simplement le principe de cause à effets que toute personne payée pour son intelligence doit assumer, et tout le monde devient respectueux de tout et ultra prudent face à tout ce qu’il ne maitrise pas. Nous ne sommes même pas encore en démocratie puisque nos représentants politiques représentent en premier leur communauté politique (tous les partis qui bénéficient de privilèges)Lire Simone Weil sur internet : “suppression des partis politiques” 1944. Et nous n’avons aucun des avantages d’une démocratie qui a comme principe de noyer dans la masse les pathologies (de pouvoir entre autres).
Nous entrons par ailleurs dans une période inédite : satisfaction des besoins de base et informations qui circulent instantanément à travers la planète. Il faut juste prendre la mesure de notre liberté et notre capacité d’indépendance pour ne plus la confier à des escrocs par crainte de ne pas être capables de penser juste.Et admirer des pauvres types stupides mais culottés…Qui se prennent pour l’élite qui est un concept raciste avec statut d’assistés qui les protègent de leurs erreurs, erreurs criminelles en bout de chaine.
pierre devrait d’urgence se procurer “la grande transformation” de Karl Polanyi… il comprendrait que la guerre et le totalitarisme est le destin naturel d’une societe de marche, qui ne peux etre viable, en aucun cas… Et devrait aussi aller se renseigner sur la notion de “realite autorealisatrice”.
Aujourd’hui sur ARTE, première fois vu et entendu Bernard Maris – il nous manquera beaucoup pour comprendre notre avenir économique et sociale !
Il y a plusieurs concepts dans ce post de Maris.
Le plus fort c’est celui concernant les 15% du PIB que l’on pourrait attribuer au capital commun accumulé dans un pays ou communauté.
Actuellement, ces 15% sont déjà captés par l’état (45% de prélèvements obligatoires) mais non redistribués, les politiques et les fonctionnaires préférant gérer cette masse au lieu de la redistribuer égalitairement à chaque citoyen.
Le Rdbi ou le Rme sont d’abord un du indûment gardé par l’état.
Bonjour.
«« Parmi les personnes assassinées ce mercredi 7 janvier, il y avait Bernard Maris, chroniqueur, économiste hétérodoxe et membre du Conseil Général de la Banque de France. En son hommage, nous reproduisons sa chronique du 27 décembre 2013 pour Charlie Hebdo où il défendait le revenu minimum d’existence.»»
Voilà ce que donne la sous-éducation, des esprits obtus et dangereux facilement instrumentés par des commanditaires.
Qui sont-ils ?
Il faut toujours se méfier des porteurs de masques.
Les terroristes, en écoutant les infos sur les agences de renseignements, ils ont les profiles des candidats aux crimes, terroristes inclus. Ils connaissent les réseaux, et leurs emplacements aproximatifs, et plein d’autres infos que nous ne connaîtrons jamais, sinon dans 50 ou 100 ans lorsque les documents seront ouverts pour les générations futures…
Les vrais coupables seront morts et auront profités $$$
En regard de ces informations, pour ma part, les terroristes ne sont pas le pire danger, mais ceux qui les fabriquent. Et le nouvel ordre mondial : des instances non-démocratiques décident des guerres (Hum., d’intérêts, de préventions de quoi???), quels gouvernements à faire tomber, crise 2008, etc..
Anti-démocratique, l’exemple phare : l’ALENA et son chapitre 11, une cour occulte qui tranche les litiges pays-compagnies (les nuisances au profit).
L’horreur relève de ces entités.
Vous savez le pompier qui a allumé le feu.
En ce qui concerne le revenu de base (adéquat), il semble qu’il rencontre des opposants : la gauche disparate, dont les “” intégristes “”, qui n’a pas évolué sur le plan dialectique, prônant toujours la révolution violente, la dictature prolétarienne, le productivisme !!!, la démocratie socialiste, le capitalisme humaniste, etc..Leur discours est confus !?!?
Donc, ils n’ont pas collé à la réalité changeante depuis la fin de la guerre mondiale.
La pensée unique, par contre ne cesse d’innover autour de sa philosophie unifiante (le profit) et a su formater la chaîne de l’éducation.
Pour résumer : Je suis une ressource disposable, mais si je gagne la course de l’employabilité, je serai récompensé. Un Harley (HELLS), un bungalow sur bord de mer équatorien…Comme quoi la mondialisation alias colonie et néo-colonialisme, fait participer le monde ordinaire, comme quoi le tourisme de voyage est passé à demeure.…avec quelles conséquences sur les peuples de ces pays : «« alerte, il faut intervenir dans ces pays, nos ressortissants sont en danger, ici les toutistes à demeure qui ont précéanse sur les peuples ?!? »»
Suivons ce qui se passe autour du Vénézuéla, un joli montage d’accusations bidons…
Pourtant, la gauche a un potentiel important dans les fondements mêmes de la révolution socialiste et communiste, dans les termes mêmes.
Mais, ces mots ont été diabolisés (diabolisation réussie d’ailleurs), et la gauche même c’est disqualifiée par ses demies politiques ou politiques amalgamées. Hollande en est l’exemple phare, il disqualifie le mot socialisme.…sinon il signe sa mort.
Un autre opposant au revenu de base (adéquat), le salariat par Bernard Friot, dont l’analyse économique et son substitut à l’économie-financière du néo-libéralisme : la cotisation, mérite que nous nous y intéressions “très” sérieusement.
Cette opposition, n’est peut-être que..comment dire. Voyons ce que dit Albert Einstein :
«« Un problème sans solution est un problème mal posé.»»
Un autre point de vue est nécessaire.
Nous devons prendre de la hauteur pour nous donner une vision d’ensemble.
Et seule, une vision d’ensemble nous donne accès aux tenants et aboutissants, aux cause et aux acteurs responsables. Ainsi qu’aux solutions et alternatives, quand il y questionnement.
Avons-nous des solutions concrètes qui uniraient, non seulement la gauche, mais le peuple.
Dans les solutions, il n’y a pas de contradiction, sauf les nôtres.
Notre Histoire de l’Humanité est notre référence à tous. En ce moment, elle rencontre des résistances, la pensée archaïque qui revient en “force”, notre progrès même, séquestré par une minorité qui a su investir le politique.
Pensons en terme de solutions :
Le revenu, le mode de revenu.
Le travail, le mode de travail.
L’économie, qui contrôle l’économie a le contrôle.
Le questionnement est peut-être notre vrai pouvoir. Le questionnement éclaire.…
Ne serait-ce pas la lumière, prêchée à travers l’histoire “dite spirituelle” !?
Pour employer métaphoriquement une “citation”.
“” Hermès Trismégiste “”: «« Connais-toi toi-même, et tu connaîtras les dieux et l’univers. »»
Attention, je ne prends pas cette phrase au sens des nombreux systèmes de pensées ou spirituels.
Pour se connaître, ne faut-il pas se questionner à certain moment de nos vies.
Un questionnement nécessaire, une mise au point.
Mais souvent, le sujet se retrouve plutôt en crise “existentielle”.
Peut-être que : «« Un problème sans solution est un problème mal posé.»»
N’avons-nos pas des solutions concrêtes sous le radar ?
Mais avons-nous allumé le radar ?
Promis juré craché on doit continuer le combat de la Liberté et du respect de nos droits en général sans oublier d’abattre la censure.
Mort pour rien certes car nous avons perdus une tête pensante et un défenseur directe du RME.
Hommage à ce grand homme qui avait de la poigne avec ses convictions pas étonnant en soi un des “sales gosses” faisant partie du groupe de “Charb”
Pour ma part,je continuerais à perpétuer les valeurs pour faire respecter nos droits fondamentaux dans chacun de mes discours envers mes proches et ceux que je rencontre dans ma vie courante.Vive la Liberté et vive la Liberté d’expression l’un ne va pas sans l’autre!cela coule de source
Signée une Anonyme apartiste et Citoyenne du Monde
Dignité et partage pour faire sortir de la survie ceux et celles qui créeront les richesses de demain
Bonjour,
Excusez-moi d’intervenir comme un chien dans un jeu de quilles.B. Maris était peut-être partisan du revenu de base minimum pour tous.Il était en tout cas partisan du revenu de base maximum pour lui.Quand on se met des centaines de milliers d’euros dans la poche avec Charlie Hebdo pendant que Cavanna,le père fondateur, touche des clopinettes, il y a loin des paroles aux actes, non ?
Dur d’être en accord avec ses idées au quotidien !
F.EMERY
Je voudrai vous féliciter pour le design de votre site et son ergonomie.
J’espère vraiment que le revenu de base d’existence va voir le jour.