L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a rendu le 24 mai dernier un rapport assez critique sur le revenu universel, l’abordant principalement sous l’angle du financement. Le Mouvement français pour un revenu de base (MFRB) a souhaité lui répondre.

Les chercheurs se focalisent principalement sur le coût direct de la mise en place d’un revenu de base sans imaginer ses répercussions économiques, sociales et encore moins culturelles. Leur unique objectif semble être de rechercher la neutralité budgétaire. Un objectif certes important, mais potentiellement préjudiciable s’il ne prend pas en compte les autres facteurs qui le sont tout autant. Pour y parvenir, ils proposent une réduction des prestations existantes (chômage, RSA, allocations familiales…) qui seraient remplacées par un revenu de base. Ce positionnement est contraire à la charte du Mouvement français pour un revenu de base et se fonde sur un revenu de base d’un montant plus faible que celui du RSA en France. 

Une approche réductrice du revenu de base

L’OCDE envisage le revenu de base comme une simple aide sociale. Il s’agit pourtant d’un outil qui transforme les rapports sociaux notamment dans le couple (son individualisation donne plus d’autonomie au conjoint aux revenus les plus faibles), dans la famille (l’enfant peut accéder plus facilement à l’autonomie) et dans l’entreprise (en favorisant la création d’entreprise et le refus d’emploi).

Le MFRB invite l’OCDE à ne pas réduire le revenu de base à une simple nouvelle aide sociale, ce qui serait en accord avec son objectif de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social de la société. 

Or, en faisant le choix de la neutralité budgétaire et donc de la baisse des protections sociales existantes dans l’étude du revenu de base, l’OCDE a fait un choix politique qui ne recherche pas l’amélioration du système, loin de sa mission prospective première.

Développer les expérimentations de revenu de base

Le MFRB encourage l’OCDE à réaliser l’étude approfondie d’un revenu de base en testant plusieurs montants, plus élevés que celui initialement proposé, sans remettre en cause les régimes assurantiels comme le chômage, les retraites ou la santé. Nous l’appelons aussi à calculer non seulement le coût estimatif du revenu de base, mais aussi et surtout à valoriser tout ce qu’il peut apporter à la société. Il est nécessaire de passer d’une logique financière à une logique économique et sociale en ne se réduisant pas à une analyse partielle, par exemple en incluant les retours économiques et sociaux en termes de rentrées fiscales et sociales mais aussi en termes d’externalités positives sur l’éducation, la santé, la culture, la sécurité, l’écologie, etc.

Le MFRB se réjouit néanmoins que l’OCDE ait mis en avant la faisabilité économique de la mesure. Maintenant qu’elle a démontré que le revenu universel était possible, nous allons montrer qu’il est aussi souhaitable, notamment à travers la mise en oeuvre d’expérimentations (en territoires urbains et ruraux) et d’outils de mesure ad hoc.


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Pour aller plus loin, voir également :


Illustration : capture vidéo OCDE