Le département de recherche de Californie organisait le 23 mars une conférence sur les défis sociaux auxquels l’État est confronté. Le revenu de base a été abordé. 

Le 23 mars dernier, Anne Neville a animé un débat entre trois membres de l’unité de recherche : Nicholas Davis, Rachel Hatch et Irena Asmundson. La discussion a porté sur les diverses inégalités en Californie : en termes de logement, d’accès aux soins, de revenu… Pour chaque thème, les intervenant·e·s ont échangé leurs vues sur les outils possibles pour transformer la société au bénéfice de l’ensemble de la population. Le revenu de base s’est invité dans la discussion de la table ronde et les trois membres ont détaillé leurs opinions sur la mesure.

Nicholas Davis, le plus versé sur le sujet, a affiché son soutien à l’idée d’un revenu de base. Pour lui, débattre du revenu de base est incontournable car il touche à trois idées fortes. Tout d’abord, la sécurisation les conditions de vie de la population en ces temps d’instabilité et d’insécurité du marché de l’emploi. Ensuite, le renforcement de l’autodétermination des habitant·e·s, en luttant contre le paternalisme étatique. Enfin, la justice sociale, avec comme but de distribuer les bénéfices des gains de productivité liés à la technologie à tou·te·s, plutôt qu’à quelques-un·e·s.

Irena Asmundson a ensuite pris la parole, pour évoquer le budget nécessaire à l’instauration d’un revenu de base universel. Pour le département de recherche, l’obstacle majeur concerne l’impôt, plus précisément la hausse des prélèvements que le dispositif induirait. Il faudrait en effet que l’état de Californie quadruple le revenu de ses impôts pour financer un tel système. Mais la principale réticence d’Asmundson est liée à l’échec actuel de la société étasunienne à fournir à l’ensemble de la population un toit et l’accès aux soins. Pour elle, il est essentiel d’assurer ces services de base avant de chercher à octroyer un revenu minimum à tout le monde. Le revenu de base lui apparaît alors secondaire puisqu’il n’est pas une réponse directe à ces problèmes.

Enfin Rachel Hatch a parlé des inégalités, dans la continuité de l’intervention d’Asmundson. Elle s’est dite inquiète qu’un revenu de base ne s’attaque pas directement aux inégalités de revenu. Un revenu de base pourrait certes assurer à l’ensemble de la population un socle de revenu, mais n’aurait selon elle presque aucun effet sur l’ampleur colossale des inégalités, alors qu’aujourd’hui huit hommes possèdent autant de richesses que la moitié de l’humanité.

La vidéo de la discussion est disponible ci-dessous (en anglais) :
 


Traduction par Maxime Vendé d’un article de Donald Brown publié sur Basic Income News.

Illustration : CC0 1.0 Kayle Kaupanger.