La Commission vient de notifier aux organisateurs de l’initiative citoyenne européenne pour le revenu de base (ICE) le rejet de la demande déposée, au motif que le texte proposé n’entre pas dans le cadre de ses attributions.
C’était à craindre : la Commission a botté en touche, en signifiant par un courrier (en allemand) envoyé ce matin à Klaus Sambor, organisateur général du comité de citoyens de l’ICE sur le revenu de base inconditionnel, qu’elle ne pouvait donner son feu vert au lancement de celle-ci.
La Commission prétexte que les textes juridiques auxquels se réfère le texte de l’ICE qui lui avait été soumis le 8 juillet dernier ne permet pas de justifier de sa compétence à adopter un “acte de droit”.
Comme vous pourrez en juger en lisant ou relisant les articles des traités auxquels il est fait référence, tout est affaire d’interprétation… Car si les traités européens ne constituent pas de base juridique suffisante, sur quels textes de droit pouvons nous donc nous baser ?
La Secrétaire Générale de la Commission écrit (traduit par nos soins – voir ici le texte original, en allemand) :
Votre demande d’inscription à l’initiative de citoyens Aiguière proposées appelée “revenu de base inconditionnel”.
Chers organisateurs,
Je me réfère à votre demande datée du 8 Juillet 2012 enregistrant un projet d’initiative citoyenne appelé « revenu de base inconditionnel », dont l’objectif déclaré est « d’obtenir un soutien pour la mise en place d’un revenu de base universel et individuel afin d’assurer une vie digne et une participation à la vie de la société dans tous les Etats membres de l’UE. ”
Comme il est précisé à l’article 4, paragraphe 2, du règlement (UE) n° 211/2011 du Parlement européen et du Conseil du 16 Février 2011 en cours d’exécution sur l’initiative citoyenne, la Commission a examiné dans les deux mois suivant la réception de votre proposition d’initiative citoyenne si elle remplissait les conditions suivantes :
(A) Conformément à l’article 3, paragraphe 2, du règlement (UE) n° 211/2011, le comité des citoyens est formé et les interlocuteurs sont désignés ;
(B) L’initiative citoyenne proposée n’est pas manifestement en dehors du contexte dans lequel la Commission est autorisée selon les traités à soumettre une proposition d’acte juridique à l’Union ;
© L’initiative citoyenne proposée n’est pas manifestement abusive, frivole ou vexatoire ;
(D) L’initiative citoyenne proposée n’est pas manifestement contraire aux valeurs de l’Union, prévue à l’article 2 du traité sur l’Union européenne (TUE).La Commission a examiné l’initiative citoyenne proposée afin de déterminer si elle répondait au règlement précité.
Après un examen détaillé des mentions de dispositions, de traités d’application et autres bases juridiques que vous mentionnez, qui pourraient entrer en considération, j’ai le regret de vous informer que la Commission rejette par les présentes l’enregistrement de l’initiative proposée, car elle est manifestement en dehors du cadre dans lequel la Commission est autorisée à soumettre une proposition d’acte législatif à l’Union selon l’application des traités.
Bien que l’article 153, paragraphe 2, du Traité sur le fonctionnement de l’Union (TFUE) pourrait servir comme base juridique possible, au paragraphe 1 indice j de cet article figure l’objectif de la lutte contre l’exclusion sociale, il convient de noter que cette disposition, “à l’exclusion de toute harmonisation des dispositions législatives et réglementaires des États membres”», permet à la Commission d’adopter des mesures destinées “à encourager la coopération entre États par le biais d’initiatives visant à améliorer les connaissances, à développer les échanges d’informations et de meilleures pratiques, à promouvoir des approches novatrices et à évaluer les expériences”, ce qui n’est pas compatible avec votre demande d’adopter un acte de droit (“legal right act »). Bien que, selon l’article 153, paragraphe 2, point b (TFUE), la Commission puisse introduire par voie de directives, “des prescriptions minimales applicables progressivement, compte tenu des conditions et des réglementations techniques existant dans chacun des États membres”, l’initiative proposée ne s’inscrit pas dans la liste des domaines dans lesquels ces mesures peuvent être prises selon le paragraphe 1, lettres a à i de cet article. Ainsi, l’article 153 ne peut pas être considéré comme une base juridique appropriée.
Pour les autres dispositions du droit communautaire primaire, visé à votre demande, il convient de noter que l’article 151 du TFUE, qui définit les objectifs généraux de la politique sociale, en tant que tel, ne peut pas servir de base juridique d’une proposition législative, pas plus que l’article 156 (législation d’harmonisation) ne le permet. En outre, ils n’y a pas dans les articles 2 et 3, du traité de l’UE et l’article 5 du TFUE, ou encore dans les articles 1, 2, 5, 6, 8, 15 et 34 de la Charte des droits fondamentaux, de base juridique pour des propositions législatives appropriées.
Contre cette décision, les mesures suivantes sont disponibles. Vous avez la possibilité, en vertu de l’article 263 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) de vous ‘adresser à la Cour de justice de l’Union européenne, ou – s’il s’agit de mauvaise administration dans l’Institution de l’UE – d’adresser une plainte au Médiateur européen comme prévu dans des conditions de l’artticle 228 du TFUE.
Nous vous prions de prendre note que cette lettre sera placée sur le site Web de la Commission pour l’initiative citoyenne afin est d’assurer la transparence envers le public.
Sincèrement
Les membres du comité de citoyens se réuniront dimanche prochain (16 septembre 2012) lors du congrès de Münich pour décider de la marche à suivre suite à ce refus. Plusieurs options sont envisagées : recours devant la Cour de justice européenne, soumission d’un nouveau texte amendé par rapport à la réponse de la Commision, voire le lancement d’une pétition indépendante à l’échelle européenne.
Ce refus n’entame en aucun cas notre volonté de continuer à faire connaître partout le revenu de base, et nos actions visant à nous coordonner en ce sens avec les divers mouvements en Europe. Que la Commission européenne le veuille ou non !
Bonjour,
C’était effectivement malheureusement à prévoir…
Il faut maintenant (continuer à) faire la promotion de ce concept dans nos réseaux familiaux, associatifs, professionnels et politiques.
Nous avons largement assez de “matière” argumentaire pour répondre aux objections et aux critiques. A nous de les formaliser (sur le site ?)
Je pense que nous pouvons dès à présent (re)lancer une pétition AVAAZ, correctement préparée cette fois-ci, si possible traduite en plusieurs langues afin d’obtenir un maximum de signataires de tous les pays du monde avec une priorité, bien sûr, vers les pays européens.
Cela nous donnerait une excellente plateforme pour la diffusion d’informations.
A bientôt
Cordialement
Le revenu de base participe de la révision du “pacte sociétal”, si je puis dire, c’est-à-dire la manière dont est pratiquement ménagée la volonté particulière, face à la volonté générale. Nous assistons à l’alourdissement bureaucratique de la volonté générale sans réciprocité pour la protection pratique de la volonté particulière – qui n’a pas été traitée par Rousseau dans les idées du Contrat social), mais qui est maintenant fondamentalement reconnue par l’Europe à travers le principe de subsidiarité. Reconnue, mais manifestement pas encore installée dans la pratique.
Pourquoi ? Parce que l’initiative individuelle a jusqu’à présent suffi pour apporter une réponse (entraide, famille, esprit d’entreprise, etc. ). Ceci n’est plus suffisant pour une raison simple : la complexité des grands systèmes. Il se passe dans les grands systèmes (et des centaines de millions de gens cela fait de grands systèmes) que des effets de couplage et d’amplification deviennent supérieurs à ceux des décisions politiques et privées (effet bureaucratique). Ceci est connu en physique, en mathématiques, en architecture Internet, etc. Il faut des corrections générales qui permettent de rattraper ces effets d’échelle (que nous connaissons bien sous le nom de “résonnance”, de “tyrannie démocratique” ou simplement de “crise”).
L’on peut identifier aujourd’hui quatre propositions parallèles qui peinent à percer dans l’ordre ancien (démocratique) bureaucratisé et qui permettent d’envisager un ordre polycratique nouveau respectueux de la diversité individuelle tout en renforçant la cohésion sociale. Ces quatre grandes initiatives sont :
- le revenu de base qui assurerait pratiquement la survie individuelle de la volonté personnelle, étendant la famille (par trop réduite par la dispersion moderne) à la société.
- les monnaies complémentaires qui permettraient au concept de monnaie de s’adapter à la diversité exacerbée aujourd’hui de ses fonctions ayant à la fois à mesurer les échanges de plus en plus nombreux et la richesse de plus en plus différenciée par une base de plus en plus large, non plus seulement matérielle, mais aussi intellectuelle, industrielle, contextuelle, morale, sociale, etc.
- la “démocratie” de l’Internet qui est actuellement une fable historique et un leurre technique, mais qui correspond à une aspiration profonde de la reconnaissance de l’autonomie de la volonté individuelle dans le maillage complexe de la vie actuelle.
- le un souci mutuellement reconnu de libre accès à la connaissance, respectueux des individus et de leur développement éthique personnel (face à la bureaucratie enseignante du XXe siècle qui a fait face au nombre accru d’apprenants), qui s’est concrétisé dans les déclarations de principes du SMSI (Sommet Mondial sur la Société de l’Information) pour l’accomplissement des objectifs du millénaire.
Ces quatre initiatives (il y en a beaucoup d’autres, mais sans doute moins fondamentales) répondent en ordre dispersé au besoin d’émergence d’une société de 10 milliards d’humains, là où notre société actuelle s’est fondée sur des principes mis en “Lumières” alors que nous étions 650 millions et établis alors que nous étions 2,5 milliards (fin de la guerre).
1. leur alliance serait sans aucun doute plus efficace et l’on voit techniquement poindre comment la technologie pourrait le supporter.
2. leur faiblesse est l’illogisme de leurs défenseurs (c’est-à-dire la nôtre). Car enfin, puisqu’il s’agit de revivifier l’organisation sclérosée de la volonté commune par la tonicité de la volonté particulière, il est paradoxal que les tenant de la prise en compte, du respect et de la protection de la volonté particulière s’en remettent aux solutions institutionnelles de la volonté commune
Si nous ne sommes pas capables de créer un Internet pluriel des particuliers, au-dessus des couches de l’internet commercial commun pour un libre accès non dirigiste (je n’aime pas la tiède “neutralité” de Wikipedia) et non dirigé (Google) à la connaissance, capable d’assurer à chacun un revenu de base en monnaie complémentaire, c’est tout simplement que notre modèle ne marchera pas. La grande erreur des révolutionnaires a toujours été de vouloir prendre le pouvoir (et donc de le devenir eux-mêmes et de s’y empêtrer). Nous ne voulons pas prendre le pouvoir (laissons-le à la démocratie), mais nous rendre polycratiquement de meilleurs services. Polycratiquement, cela veut dire les compétences de chacun au service rémunéré de tous.
Nous avons les compétences et les moyens pour cela. Nous avons même des embryons de stratégie. Il faut nous y mettre : personne ne le fera pour nous, car après le “je” du monologue monarchique, le “on” du dialogue démocratique nous parvenons au “nous” du multilogue polycratique (dont la capacité d’expression, de diffusion et peut-être de résonnance [c’est vous qui le direz] de ce mémo est l’exemple).
Se entiende que sea rechazada la petición de la RBis por estas instituciones representativas de los poderes que son causa de la deigualdad mundial. La función de los Estados que componen la Unión Europea es la de proteger la acumulación capitalista y mantener aparatos de represión cuando surge el conflicto social debido al empobrecimiento que generan con sus políticas de recortes sociales. Es una contradicción pensar que pueden legislar políticas sociales las mismas instituciones que están permanentemente enviando directrices para que se efectuen reformas laborales, recortes sociales, y privatización de los bienes públicos. Algo falla en nuestro análisis. No existe el capitalismo humano y es una ilusión pensar que puede existir. Hay que pensar otras formas de hacer política y de proponer procesos de transformación social.
José Iglesias Fernández
Barcelona, 3 diciembre del 2012.
http://www.rentabasica.net
http://www.rentabasica.org
http://www.rentabasica.es
Oui !
[…] citoyenne européenne (ICE) a eu raison de ne pas baisser les bras lorsque la commission a rejetté une première tentative en septembre dernier. Après étude de la seconde proposition envoyée en novembre dernier, celle-ci vient cette fois-ci […]
[…] citoyenne européenne (ICE) a eu raison de ne pas baisser les bras lorsque la commission a rejeté une première tentative en septembre dernier. Après étude de la seconde proposition envoyée en novembre dernier, celle-ci vient cette fois-ci […]