Comment simplifier et rationaliser le modèle social français ? Marc de Basquiat, économiste et auteur d’une thèse sur le financement du revenu de base en France, explique sa démarche et les résultats de cinq ans de recherches pour mieux comprendre le système français…et comment le réformer.
Ingénieur de formation et cadre dans son parcours professionnel, Marc de Basquiat travaille depuis 15 ans sur l’allocation universelle. Il y a six ans, il décide de se lancer dans une thèse visant à étudier de manière très précise le financement d’un revenu de base en France. Ses travaux aboutissent par la soutenance de sa thèse en novembre 2011 (disponible sur le site allocationuniverselle.com), qui lui permet d’obtenir avec brio le titre de docteur en économie.
Le podcast “Monnaie Libre” animé par Stéphane Laborde propose cette semaine une très riche interview de ce promoteur phare du revenu de base en France.
« Ma démarche part de l’étude de ce qui existe aujourd’hui », explique-t-il. En se basant sur les travaux de Picketty, Saez et Landais, il analyse de très près les effets redistributifs (ou contre-redistributifs…) des différents mécanismes de transfert de richesses.
On humilie plein de gens à cause de cette complexité inutile – Marc de Basquiat
Sa conclusion majeure : la redistribution induite au global est en réalité une fonction extrêmement simple, qui se résume peu ou prou à une ligne droite :
Une conclusion s’impose : autant simplifier le tout par le versement d’un revenu de base à tous et sans condition.
Basquiat en arrive ainsi à la conclusion qu’il est possible de financer un revenu de base de 400 euros par adulte et 200 euros par enfant, sans toucher aux pensions de retraite ni aux allocations chômage, ni à l’assurance médicale. Une proposition souvent jugée minimaliste, mais résolument réaliste, et qui permet d’avoir un point de repère vis-à-vis du système existant. « Ces chiffres correspondent en effet à ce que touchent en moyenne les Français aujourd’hui via la redistribution sociale », explique Marc de Basquiat.
Pour en savoir plus, ne manquez pas d’écouter le podcast en cliquant sur le player ci-dessous :
Monnaie Libre – épisode 13 : Marc de Basquiat
Illustration CC Stanislas Jourdan
Sauf qu’avec 400 euros, ce n’est pas possible de subvenir à nos besoins en France : toit (éléctricité, eau etc.) + nourriture. C’est trop bas je pense.
Quelle est l’explication d’un montant aussi bas ?
@Romjpn : 400 euros par personne et sans rien enlever aux allocs chômage, logement, retraites…
Pourquoi ce montant ? Non par idéologie je pense de la part de Marc*. Simplement, il faut bien comprendre que son étude ne vise pas tant à préconiser un montant en particulier, qu’à montrer comment adapter le système actuel vers le RDB, ceci en regardant ce qui existe déjà dans le système actuel, pas en en inventant un autre.
C’est une approche bien différente il est vrai de la plupart des partisans du revenu de base, mais elle a le mérite de prouver que c’est possible et qu’on ne doit pas exiger moins !
* Il a d’ailleurs fait des simulations sur des montants plus élevés, cf ce document : http://www.allocationuniverselle.com/doc/SlidesAU2012-03 – 31Basquiat.pdf
@Romjpn : 400 euros par personne et sans rien enlever aux allocs chômage, logement, retraites…
et j’ajoute aux salaires.
mon exemple :
1500 euros travaillant 40 à 50 heures par semaine du mardi au samedi, les 400 euros me permettent soit de négocier mon samedi avec mon patron, soit de rémunérer la nounou de mes enfants car mon épouse travaille aussi le samedi, vu ainsi c’est plutôt jouable. et en plus je deviens classe moyenne (le panard mdr)
ma soeur au RSA touche 474.93 et ne trouve pas de jobs malgré qu’elle ne soit plus exigeante sur l’intitulé… (elle a pourtant des diplômes d’études supérieures), bref avec 400 euros de plus, elle remonte au seuil de pauvreté ou peu s’en faut ce qui ne permet pas de changer la vie mais au moins elle peut survivre car là avec moins de 500 euros heureusement qu’elle est débrouillarde…
il est que mrs arnaud, bettencourt, etc, ne pourront sans doute que s’offrir 1mn de comptable calculant leur exil fiscal à ce tarif 😉
@Gboule35
Sauf erreur de ma part, votre soeur ne toucherait pas plus. Le RDB venant se substituer au RSA. Je n’ai pas encore écouté suffisamment la proposition de Marc de Basquiat, mais il me semble même qu’elle toucherait moins (son RSA actuel étant de 474€).
C’est un point que peu de personnes ont repéré. Le montant actuel du RSA à 474,93 € est versé pour une personne seule qui ne reçoit pas d’aide au logement (parce qu’elle a une solution par ailleurs). Si cette personne perçoit une allocation logement, le RSA est diminué d’un montant forfaitaire de 56,99€ (pour une personne seule) pour atteindre 417,94 €.
Si on cherche à construire une solution complètement non-conditionnelle, il faut raisonner comme si les autres prestations spécifiques (en particulier l’aide au logement) étaient toujours additionnelles au revenu de base. Donc, logiquement, on prend le niveau minimal.
Par ailleurs, pour les couples, le montant du RSA n’est pas doublé par rapport à la personne seule (c’est 598,42 € hors forfait logement). Deux revenus de base à 400€, cela fait 201,58 € de plus. Même logique en cas de présence d’enfants.
De fait, la personne isolée est le seul cas où le RSA actuel est un peu plus élevé qu’un revenu de base à 400 € / adulte + 200 € / enfant.
Bien entendu, comme Stanislas le signale, ce montant de 400 € a été calculé pour se rapprocher au plus près de la redistribution actuelle, mais ne constitue en rien une préconisation volontariste ! J’espère plutôt que nous arriverons un jour prochain à l’heureuse situation où des citoyens informés et impliqués pourront discuter entre eux en toute transparence du niveau de redistribution souhaitable.
Je rappelle juste que les 400 / 200 € calculés en 2012 signifient très précisément : “Chaque résident régulier sur le territoire national accepte de mettre en commun 20% de tous ses revenus, redistribués équitablement entre tous, les mineurs percevant un montant moitié de celui des adultes”.
Qu’il soit souhaitable d’amplifier la redistribution à hauteur de 25% par exemple, cela peut s’argumenter en évaluant paisiblement les avantages, évidents, mais aussi les inconvénients, qu’il serait imprudent de nier.
L’autre approche est de partir du revenu moyen par personne, un peu moins de 2000 euros, et de lui appliquer une “CSG maximale politiquement tolérable” qu’on pourrait évaluer à 40%. cela donne 800 euros en moyenne. A cela il faut naturellement déduire le coût des services publics non strictement régaliens devenus évidemment payants(le régalien strict collectif comme la défense nationale est un prélèvement qui s’ajoute aux 40% de l’ordre de 10 à 15% du revenu mais pourrait plus élégamment se prélever sur le patrimoine à hauteur de 1% par exemple) : environ 250 euros par personne d’abonnement à l’assurance maladie, environ 450 euros par enfant de chèque scolaire moyen de zéro à 18 ans (les études supérieures étant financées par emprunt personnel et remboursée sur l’AU des cadres).
Avec cette approche on arrive en effet à 400/500 euros par adulte et 200/300 euros par enfant en cash (pour les enfants ce serait donc légèrement plus que l’effet des AF et du QF cumulé). Cela permet de supprimer tous les dispositifs actuels (RSA, ASS…) sauf l’AH évidemment. Il faudrait compléter cela par une nouvelle formulation du droit au logement : 14 m² par adulte pour 300 euros (forfait de fluide compris) + 20% du revenu de la personne pour rendre le logement social dissuasif pour les personnes plus aisées.
Tout cela est donc POSSIBLE et sans doute souhaitable. Quant à le vendre dans une élection, c’est une autre histoire…
Le problème que tout le monde semble oublier (mais je serais ravi que vous me prouviez le contraire) est que *toute augmentation généralisée sera absorbée*. Si tout le monde à 400 euros de plus, le prix des aliments montera, par exemple.
Solution possible : couplé un revenu universel à d’autres innovations, comme les circuits courts. Je parie que les abus viennent davantage des grands groupes anonymes que des personnes qui doivent affronter le regard des clients.
Qu’en pensez-vous ?
@David : L’effet inflationniste est une crainte en grande partie liée à une mauvaise compréhension de ce qu’est l’inflation.
J’avais notamment évoqué le sujet dans toute sa largeur dans cet article : http://www.tetedequenelle.fr/2011/12/revenu-universel-inflation/
Concernant le problème spécifique du logement et le cas des APL, le problème est notamment que les APL sont un dispositif dirigé, qui ne peut être déclenché que pour le logement. Donc forcément les propriétaires en profitent. L’avantage du revenu de base c’est qu’il peut être utilisé pour tout autre dépense, ce qui accroit donc la concurrence plutôt que de renforcer la position des propriétaires. Et de plus, le vrai problème est pas tant pour les allocataires de la CAF (ils gagnent toujours un peu) que ceux qui ne touchent pas les APL, qui ne touchent rien.
Enfin, gardons à l’esprit qu’il y a une pénurie de logements en France (du moins dans les grandes villes – mais quel serait l’effet du RDB à cet égard?), problème qui on est néanmoins d’accord ne peut pas être traité uniquement par le revenu de base.
Pour aller dans le même sens, voici ce que je viens de lire :
Michel Husson, économiste et lui aussi membre d’Attac, met en garde contre une dérive possible.
« Si le revenu inconditionnel est un petit revenu de complément, on risque de tomber dans les travers de l’allocation logement. Les propriétaires savent que les locataires touchent l’APL alors ils se permettent d’augmenter les loyers. L’effet serait le même avec les salaires qui seraient revus à la baisse. »
http://www.slate.fr/story/61823/revenu-base-gauche-peur
Bonjour,
Si ce système de redistribution fonctionne en se basant sur les ressources actuelles, qu’en serait-il en cas d’augmentation importante/rapide de la population (immigration économique attirée par ce système ?)? Y a‑t-il eu des calculs de faits à ce sujet ? Que peut-on répondre à cette objection ?
“Basquiat propose ainsi un revenu de base de 400 euros par adulte et 200 euros par enfant, sans toucher aux pensions de retraite ni aux allocations chômage, ni à l’assurance médicale.”
Si l’argent servant à financer un revenu de base selon ces critères ne provient ni de la CSG, ni de l’assurance chômage, ni des cotisation retraites… d’où vient-il ? A quoi sert-il à l’état actuel ?
J’ai une question pour marc de Bastia :
En dehors du débat sur la viabilité d’un revenu de 400€, la proposition de votre thèse met en avant la possibilité (et nécessité) de simplifier à la fois l’accès aux aides et le coût de la gestion de celle-ci.
Ma question est la suivante : A‑t-on une idée réelle du coût administratif du système social actuel et une estimation des économies réalisés par l’instauration d’un revenu de base ? Ou plus généralement, bénéficie-t-on d’une étude sérieux sur le financement du revenu de base en France ? Car j’ai la conviction qu’entre les dépenses et les économies engendrées, l’état français finirait en réalité bénéficiaire si l’on mettait les chiffres en face (moins de fonctionnaires à payer, moins de paperasse, plus de consommation, solvabilité assurée du contribuable, meilleur santé et éducation générale etc…).
Bien sûr qu’il finirait bénéficiaire, c’est pour ça qu’on peut imaginer un revenu de base un peu supérieur à ces 400€. Si on fait travailler, dans un système fermé, des gens pour rien, on dévalue forcément le travail, par contre si on les paie pour rien, le travail devient au contraire un travail qui se doit de répondre à un besoin. c’est une idée qui malheureusement ne risque de jamais passer à cause 1) de la mentalité qui dit qu’on ne paye pas pour des assistés etc… 2) parce qu’on essaiera de le complexifier à l’infini et qu’on aboutira au même capharnaum.
“Le problème que tout le monde semble oublier (mais je serais ravi que vous me prouviez le contraire) est que *toute augmentation généralisée sera absorbée*. Si tout le monde à 400 euros de plus, le prix des aliments montera, par exemple.”
Je pense avoir un bon exemple. la baguette est aujourd’hui à 80 centimes, si demain je donne à tous un revenu de 400€ vous me dites que les boulangers vont s’empresser de mettre la baguette à 400+0,80 = 400,80€. Aujourd’hui l’iphone est à 400€, si demain je donne un revenu de 400€ à tous vous me dites que son prix sera de 400+400 = 800€. Or notre boulanger il fait maintenant rentrer dans sa caisse 800€ en ayant vendu 2 baguettes, il peut donc s’acheter un iphone avec 2 baguettes, vous voyez le pb, je ne crois pas qu’apple laissera faire ça ;). Donc non, on ne peut pas faire augmenter le prix des choses à l’envie,le 0 c’est le 0.
L’augmentation des prix de l’immobilier est autant du à la générosité de la caf qu’au fait que le nombre de propriétaires est limité. Les centre villes sont vides la plupart du temps, ils appartiennent à des gens qui n’ont pas envie d’entretenir les batiments et qui peuvent monter les loyers par le simple fait de raréfier le logement, de l’argent par le vide quoi. C’est une situation différente concernant les producteurs de nourriture car tout le monde peut s’improviser producteur, la concurrence est donc moindre, et les terres sont bien exploitées au maximum.
Jusqu’à preuve du contraire l’argent représente le travail des gens, la création de capitaux, et leurs capitaux accumulés,(et malheureusement il y a probablement tromperie ou difficulté d’évaluation) créer un revenu de base ne change rien à la production des foyers, elle ne l’augmente ni ne la diminue.
Pour ce qui est du prélèvement, l’impôt le plus proportionnel et universel reste encore la TVA, c’est pour ça qu’il ne faut surtout pas voir cette démarche comme une démarche nécessairement de gauche, un libéral peut très bien s’y retrouver, je m’y retrouve, et je suis pourtant dans le cas : seul sans emploi.
Par contre je me pose des questions concernant le financement de la santé…
Il y a une question que je me pose depuis pas mal de temps. En admettant que le revenu de base soit institué, et que donc la gestion administrative soit considérablement simplifiée, QUE FAIT-ON des salariés de la CAF, de la CPAM et de tous les organismes chargés de distribuer les minima sociaux ? Quelles tâches va-t-on leur assigner (car il est hautement improbable qu’on les licencie, et c’est heureux) ? A quoi serviront-ils, en somme ?
Pour avoir travaillé dans une CAF, j’ai pu constater l’immensité des règles de droit que les techniciens doivent engranger et assimiler et le seul point négatif que je trouve au revenu de base, c’est que je n’ai lu nulle part la réponse à la question de ce que l’on va faire de ces salariés, puisque la gestion de ce revenu ne nécessitera pas autant de personnel qu’actuellement.
@Balthus,
Elle est excellente comme réflexion, c’est justement une grande partie du propos concernant le revenu de base, on paye DEJA des gens à rien faire (ou en l’occurence à faire des chose qui pourraient être faites de manière infiniment plus efficace), on les paye à appliquer des règles complexes qui peuvent se simplifier en une règle plus simple. Si on les payait autant à faire autre chose, ça représenterait forcément un gain pour la société. Pour l’instant ce sont des emplois de “frottement”, vu du point de vue du revenu de base, ils font perdre du temps aux gens (et donc de l’argent), du temps à eux même car employés à des taches inutiles.
C’est un peu comme les emplois concernant les armes ou le tabac, l’argument pour conserver ces emplois, c’est que ce sont quand même des emplois. Donc on se moque de la valeur du travail et de son intérêt pour la société, vous êtes d’accord avec ça ?
[…] [13] https://www.revenudebase.info/2012/09/interview-marc-basquiat-revenu-de-base/ […]
Bonjour,
Je m’intéresse depuis peu – mais aussi de très près – au principe du revenu de base. J’ai bien compris que Marc Basquiat ne fait que poser une hypothèse avec la base des 400 euros, qui est la valeur qui semble s’inscrire dans la continuité du système actuel. J’ai également vu que cette proposition est reprise par la CJD. Enfin, j’ai longtemps été dirigeant d’entreprise, ce qui forme à la mesure des perversions que subit toute règle de gestion, fut-elle basée sur de belles intentions.
Tout ce préambule pour poser la question suivante : n’est il pas illusoire de vouloir mettre en place un revenu de base aussi bas, avec l’ensemble des effets pervers que l’on peut déjà décrire (certains risques sont bien relevés dans les commentaires qui précèdent).
Et pourquoi ne pas pousser le raisonnement jusqu’à la proposition allemande, en prenant la TVA comme base universelle d’imposition ? (il est vrai que la TAN exposée par le CJD présente l’avantage de tenir compte du patrimoine, ce que ne ferait pas la TVA).
PS. mes questions ne sont partisanes : elles sont de vraies questions, et si je les pose, c’est parce que je me pose moi même la question.
Postulats pour les sciences économiques ou la Troisième Voie
Nous allons vous proposer un article qui présente des considérations portant sur les fondements d’une science économique qui aurait à sa base des postulats en tant que principes aussi bien économiques que moraux. Nous affirmons que la Troisième Voie de développement économique et social de l’Humanité que même si elle est souhaitée par beaucoup N’EXISTE PAS (encore), mais elle s’impose comme une NECESSITE.
Quelque chose qui s’impose donc comme une nécessité peut ne pas être reçu par ceux que ces questions concernent et parfois nous pensons même que nous sommes pas encore prêts pour cette Troisième Voie, plus précisément nous pensons que l’humanité n’est pas encore prête pour recevoir les axiomes que je propose, même si je suis convaincu que sans leur adoption elle va disparaître d’une façon ou d’une autre, pas forcement d’une manière totalemais très certainement en tant que civilisation, tel que c’est présenté dans des divers films fantastiques et apocalyptiques.
J’ai préparé un court énoncé avec lequel je vais conclure, avec la présentation du desiderata social le plus profond, et ont peut prouver que c’est grâce à son application que le développement positif de notre civilisation à eu lieu.
Ceci apparaît de manière plus explicite au cours du XVIIIe siècle au Etats-Unis chez ses pères fondateurs, qui comme Philip Mazzei ont affirmé « Tous les hommes sont créés égaux » pour mieux légiférer cette proposition dans l’introduction de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amériques, écrite par Thomas Jefferson en 1776, qui dit textuellement :
« Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ».
Par la suite les textes devient plus précis et plus proches d’une formulation juridique : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » et « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Ces mots figurent au frontispice de deux plus grands textes de l’humanité, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 26 août 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l´Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution du 10 décembre 1948.
Nous soutenons que même si ces mots restent au stade de desiderata, le développement positif de la civilisation a dépendu du degré d’application de ces principes et il est évident que cet état de fait à été maximal à l’endroit où ces idées ont vu le jours, c’est-à-dire au Etats-Unis et dans l’occident européen.
Les sciences économiques n’ont pas réussi encore à fonder ces desideratas de la raison et du coeur des hommes, même si c’est tellement simple de les fonder de manière économique, ainsi tout devient à notre sens comme l’oeuf de Colomb.
Donc, les axiomes qui doivent fonder de manière économique et juridique le desiderata exposé ci-dessus en posant les fondations du développement des sciences économiques, que nous allons appeler la Troisième Voie de développement de l’Humanité, sont :
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits car il naissent et restent jusqu’à leur mort, et ceci de manière inaliénable, propriétaires de leur force de travail et propriétaires à parts égales des ressources naturelles dans les composantes non touchés par l’exploitation et la transformation de l’homme.
Bien entendu, c’est à la charge des spécialistes des sciences économiques d’appliquer de tels axiomes, s’ils les acceptent, car un axiome n’a pas besoin d’être démontré, il nous suffit de l’accepter et l’appliquer, en créant par la même occasion les bases théoriques d’implémentation sociale de la Troisième Voie, visage humain de la globalisation opposé au rictus mauvais de l’hypocrisie diabolique destructive.
Dans les lignes qui vont suivre je vais faire une incursion dans l’histoire du développement de la civilisation en rapport avec le respect des axiomes que nous proposons.
L’Âge de la pierre : la propriété de l’individu portait sur sa propre personne et ses outils, nous avons donc une liberté individuelle et une propriété commune des ressources naturelles qui étaient dans une relative abondance et dépendaient uniquement de la capacité technique de transformation à côté du marché libre et l’action de la loi de la valeur.
L’Esclavage : pour l’homme libre, la propriété privée sur les facteurs de production, certaines ressources sur le régime privé d’autres en propriété commune et l’esclave tel une bête de somme donc dépourvu de toute forme de propriété, mais aussi le marché libre et la loi de la valeur.
Le despotisme asiatique : l’esclavage est porté ici à la limite, les hommes ne sont pas propriétaires mais simplement les esclaves d’un « dieu » représenté par un chef, un marché libre pour la zone qui ne tombait pas dans le périmètre de l’intérêt de ce chef pour qu’il ne porte pas tous ces soucis relatifs à son organisation, et une loi de la valeur déformée par l’intervention même du despote.
Le Capitalisme : dans lequel tous les hommes redeviennent libres comme dans l’âge de la pierre, les moyens de production (ressources naturelles, matières premières et les outils) sont propriété privé motif qui induit selon Marx l’exploitation de l’ouvrier ne possède que la force de travail par le capitaliste qui lui possède les moyens de production. Le marché est libre dans ce cadre théorique et a à sa base la loi de la valeur.
Le Socialisme, avec son évolution obligatoire vers le communisme, dans lequel théoriquement le travail reste libre comme dans le capitalisme et les moyens de production deviennent propriété commune motif qui fait que le gouvernement a une tendance intrinsèque de devenir comme dans le despotisme asiatique et le travail rémunéré comme dans ce même système. Le marché inexistant, celle qui semble être, étant juste un simulacre basé par
ailleurs sur des alignements purement formels par rapport aux marché libres existantes dans les économies capitalistes.
La Troisième Voie : le travail libre soit la propriété privée de la force de travail, des moyens de productions et des matières premières (les objets du travail qui résultent d’un procès de travail), les ressources naturelles sont en principe sous le régime de la propriété commune (pour ajuster le modèle de marché et non pas pour un qui soit effectif) et le libre marché, le plus libre possible.
Les effets de la tendance humaine de devenir propriétaire des ressources naturelles sont celles qui conduisent à la guerre de même que les tendances du propriétaire une fois établit de restreindre l’accès des autres aux ressources, de cette façon nous entrons dans la zone correctement décrite par von Mises quant il adressait la question de la propriété sur les ressources et quand dans son ouvre « Marxism Unmasked : From Delusion to Destruction » il écrit : « est-il juste qu’un pays qui possède des ressources dont elle n’a pas la capacité de les exploiter de priver celui qui peut les exploiter de faire ceci et de prétendre de lui respecter ce droit qui en définitive devient un droit qui concerne la paix ou la guerre, cas où nous emmène la ressource pétrole ? ». Il est évident que la réponse est non mai en même temps ni la réponse à ce comportement qui à été la création du système colonial et qui part de l’idée qu’un pays doit à tout prix conquérir certaines ressources pour disposer d’elle selon son bon vouloir, c’est-à-dire en devenant propriétaire de ces ressources, en les sortant de la propriété commune ou des autres, n’est pas correct.
En effet nous voyons dans ces deux exemples la limite et le caractère
problématique, en fait infertile, de la propriété privé ou de groupe sur les ressources qui fait que « homo homini lupus » et qui fait que des groupes humains, aujourd’hui des états, puissent recevoir ce même proverbe romain, reprit un peu plus proche de nous par Thomas Hobbes, ceci ne serait plus le cas si nous reconnaissions que les ressources naturelles sont un cadeau fait par la nature à l’homme et non pas à un homme seul ou à un groupe d’hommes, mais à tous les hommes qui sont tous propriétaire en indivision dès leurs naissance et jusqu’à leur mort, propriété qui ne peut être transmise par héritage mais revient à tous et chacun sut la base de la simple naissance.
Si ce principe est d’une manière évidente juste et fertile il est inopérant sur le plan effectif car nous ne sommes pas à l’Âge de la pierre à l’époque des chasseurs nomades quand nous utilisions la ressource pour ensuite la laisser derrière.
Aujourd’hui les ressources doivent être traitée sur le plan pratique comme juste qu’ici, c’est-à-dire en continuant à simuler la propriété, exactement comme si elles étaient sous la propriété privé, mais les relations de production doivent acceptent ce postulat de même que les calculs économiques dérivées, qui en réalisent la correction nécessaire.
Prenons un exemple empirique. Si nous poursuivons donc le système économique capitaliste le plus développé, soit celui où nous soutenons qu’il enfreigne le moins les postulats proposés, nous voyons que c’est là où est introduite la plus grande indemnisation de chômage, de laquelle le fameux économiste américain John Galbraith disait qu’elle est l’un des pilons fondamentaux de l’économie capitaliste moderne car elle limite aussi bien l’exploitation que l’autoexploitation.
Il n’a expliqué que par les conséquences cette grande importance car il est évident qu’un ouvrier qui a un minimum de moyens de subsistance est beaucoup plus libre presque réellement libre et égal quant à la liberté devant le travail, qui dévient ainsi vraiment un droit.
Nous affirmons que le motif de cette nécessité de l’assurance chômage est qu’une personne sans travail vu qu’elle n’a pas accès par ce motif à sa côte part des ressources qui lui reviendrait théoriquement de la dote de l’humanité, est en droit d’exiger de la part de ceux qui la travaillent une redevance.
Le montant de cette redevance doit être discuté et négocié dans le cadre d’une nouvelle science économique, mais le simple fait de son existence, même si les questions du montant et de la période dont on peut bénéficier et en tout cas la part reçue comme dans un système d’assurances pour lequel on cotise tant que on travaille, doit être regardé séparément par rapport à cette redevance.
En conclusion nous croyons que nous avons tracé les jalons minimaux et nous ajoutons que c’est ni facile ni impossible qu’une nouvelle science économique soit possible dans le respect des postulats de la Troisième Voie et bien entendu que les économistes peuvent la développer.
J’ajoute quelques exemples plus récents dans lesquels toujours de manière empirique on a essayé des mesures qui sont fondées sur le plan scientifique sur les postulats proposés ici, mais comme dans le cas de Galbraith étant inconnues elle apparaissent seulement comme intuitions ou desideratas remarquables.
Ainsi, nous allons rappeler une proposition de Jean Marc Ferry qui dans son ouvrage « L’allocation universelle » (1995) propose, une « allocation universelle » de citoyenneté, qu’il définit comme un revenu social primaire distribué de manière égalitaire, non conditionnelle comme vrai revenu de citoyenneté. Si une telle initiative venait à être adoptée, selon, Ferry, le droit au travail cesserait d’être une hypocrisie.
L’idée qui manque encore de fondement théorique est appréciée favorablement et a été reprise à l’échelle européenne en 2013 sous la forme d’un projet sous le nom de Revenu Minimum Garanti (UBI). Ceux qui ont initié le projet, sollicitent une loi européenne qui devrait stipuler que chaque personne, indépendamment son age, ancêtres, domicile ou lieu de résidence, profession etc., ait le droit à une allocation de manière inconditionnelle.
Selon eux, ce revenu de base est un droit de l’homme qui ne doit pas dépendre d’aucune condition préalable quelle qu’elle soit. Ce revenu de base ne sera pas conditionné par d’autres revenus, économies ou propriétés.
C’est exactement la conséquence de l’application sur le plan pratique des principes proposées qui visent la « liberté égale » par la reconnaissance du droit égal de propriété sur les ressources naturelles pour chaque être humain.
Pour que cette proposition de projet puisse être prise en compte en commission au sein de l’union européenne (prise en compte et non encore adoptée) il faut requérir un million des signatures dans les pays de l’UE.
Malheureusement, que trois-cent-mille signatures ont pu être totalisées, mais peut-être en réessayant ultérieurement en ajoutant un meilleur fondement théorique le projet recueillera d’avantage de signatures.
C’est pour ceci que nous considérons que si ce projet venait à être fondé de manière scientifique sur le plan théorique, et non exclusivement sur des considérations de morale et d’altruisme social, mais bien sur une théorie comme celle décrite ci-dessus, pour être fondée scientifiquement et non pas seulement éthiquement ou égalitariste socialiste ‚le projet augmentera ses chances de succès.
[…] du financement. Parmi les différents travaux sur cette question, ceux de l’économiste Marc de Basquiat semblent parmi les plus avancés. Il préconise un revenu de base autour de […]
[…] la preuve de l’impossibilité du financement. Parmi les différents travaux sur cette question, ceux de l’économiste Marc de Basquiatsemblent parmi les plus avancés. Il préconise un revenu de base autour de 400 euros par adulte et […]