À la veille d’élections législatives, les représentants de plus de 100 organisations agricoles indiennes demandent l’instauration d’un revenu minimum garanti.

Traduction d’un article publié initialement sur thehindu.com

Bien que le temps des cadeaux électoraux soit révolu et le modèle existant bien en place, 2 000 000 de représentants agricoles sillonnent le pays à la recherche d’un engagement des partis politiques pour un revenu de base destiné aux ménages agricoles.

Ce revenu garanti doit tenir compte de la « parité intersectorielle » et cibler le salaire d’un ingénieur agricole ont affirmé ces organisations à l’occasion d’une conférence de presse jeudi 6 mars 2014.

Sous le slogan « Jo kisan ki baat karega, woh desh par raj karega » (« celui qui parlera aux agriculteurs gouvernera le pays »,) les représentants de plus de 100 organisations agricoles ont rédigé une charte de revendications à inclure dans les programmes des partis. Ils ont déjà tissé des liens avec les principales formations politiques dont Janata Dal, Biju Janata Dal ou le BJP.

Leur proposition majeure repose sur la formation d’une commission sur les revenus des agriculteurs dont l’un des objectifs serait de concevoir un revenu d’existence minimum agricole qui tienne compte des besoins élémentaires de santé, d’éducation, alimentaires, de logement, et d’habillement ; d’autres revendications de la charte insistent sur les systèmes de fermes durables, le contrôle communautaire sur les ressources agricoles ou l’accès à une nourriture saine, variée, riche et en quantité suffisante pour tous.

« Plusieurs pays donnent des aides au revenu. Même les pays développés pratiquent les subventions incitatives. Les études montrent que lorsque le secteur agricole est bénéficiaire de ces aides, les chances sont grandes d’atteindre les objectifs de développement plus que par tout autre moyen » a indiqué Kavitha Kuruganti, animatrice de l’Alliance pour une agriculture durable et systémique.

« À quoi bon augmenter la production de céréales si les fermiers au bout du compte n’en bénéficient pas ? » a –t‑elle rajouté en référence à la production record attendue cette année. « Ce qui est en jeu, c’est la vie des fermiers et leurs modes de vie en général. »

Les agriculteurs situés en zone humides devraient être considérés en tout premier lieu selon les dirigeants agricoles Rothas Rathee, Saroj Mohanty et Pankaj Bhushan,

Selon Mr. Bhusan, 106 organisations agricoles ont ainsi signé la charte des revendications et chacune d’elle refusera son soutien aux partis politiques qui ignorent les agriculteurs dans leur programme.

Article original publié sur The Hindu, le 7 mars 2014 (traduction Julien Dourgnon)


Crédit photo : CCAnanth BS