Le réseau européen pour le revenu de base, né pendant l’initiative citoyenne européenne en 2013, a formalisé son existence à l’occasion d’une conférence à Bruxelles la semaine dernière.
L’initiative citoyenne européenne, qui s’est clôturée en janvier 2014 après un an de campagne, n’a certes pas réussi à récolter le million de signatures nécessaire, mais a donné naissance à une nouvelle alliance pour le revenu de base en Europe qui compte bien œuvrer à la mise en place d’un revenu de base partout en Europe. Cette alliance, Unconditional Basic Income Europe (UBIE), organisait son tout premier événement de lancement à Bruxelles le 10 avril dernier, au sein du Comité Économique et Social Européen (CESE), organe consultatif auprès des institutions de l’Union Européenne.
Grâce à un programme diversifié et des intervenants de qualité, les organisateurs de la conférence ont réussi le défi de remplir presque intégralement la salle de 180 places mise à disposition par le CESE. Passage en revue des messages clés de la journée.
« La crise n’est pas une excuse »
La journée a démarré par une présentation éloquente d’Amana Ferro, membre du réseau européen anti pauvreté (EAPN), qui a mis en lumière la dégradation des conditions sociales en Europe, particulièrement la montée de la pauvreté et des inégalités, qui se sont largement accrues depuis 10 ans. Au total, plus de 25 millions de citoyens européens souffrent de la pauvreté, dont au moins un quart ayant pourtant un emploi. Compte-tenu de la richesse de l’Europe, « la crise n’est pas une excuse », a affirmé Amana Ferro. La solidarité devrait au contraire être renforcée en temps de crise. Si EAPN soutient plus activement l’idée d’un revenu minium européen, Amana Ferro a tenu à exprimer sa sympathie à l’égard des ambitions de l’idée du revenu de base inconditionnel.
Autre intervention remarquée, celle de Gerald Häfner, député européen allemand (Verts), connu pour son rôle clé dans la naissance de l’initiative citoyenne européenne (ICE). Critiquant la complexité de la procédure tant pour les organisateurs que pour les signataires, il a aussi relevé la faiblesse de l’outil qui, à l’inverse du système suisse, ne permet ni de changer les traités, ni de procéder à un référendum. Selon lui, l’absence de véritable démocratie directe est l’une des raisons pour lesquelles les débats sur des idées radicales comme le revenu de base peinent à éclore.
Quelle stratégie pour mettre en place le revenu de base ?
Si l’ensemble des intervenants s’est montré uni pour la cause, un point de divergence s’est néanmoins fait ressentir sur la stratégie à adopter pour aboutir à l’adoption d’un revenu de base inconditionnel en Europe. Durant la matinée, Ronald Blaschke (Réseau Allemand pour le revenu de base) et Werner Rätz (ATTAC Allemagne) s’étaient attachés à démontrer que le revenu de base doit nécessairement être suffisant, rejetant ainsi l’idée d’un ‘revenu de base partiel’ d’un montant inférieur au seuil de pauvreté.
D’un autre côté, le philosophe Philippe Van Parijs, fondateur du Basic Income Earth Network, a présenté sa proposition d’euro-dividende, un concept de revenu de base européen d’environ 200 euros par citoyen européen, dont l’avantage serait de corriger les déséquilibres actuels de la zone euro (voir cette interview d’Euractiv.com à ce sujet), tout en respectant la diversité des systèmes de protection sociale déjà en place dans chaque pays européen.
De son coté, Guy Standing a également tenu à signaler qu’il est nécessaire de détacher le débat sur le revenu de base du montant précis de celui-ci, estimant que la question essentielle était davantage celle de l’émancipation et de la lutte sociale plutôt qu’une simple question de pouvoir d’achat. « Je suis convaincu que nous devons concevoir le revenu de base inconditionnel comme un moyen d’émancipation, de construction de la liberté, de maîtrise de la vie et de justice sociale, et non comme une simple mesure pour répondre à la pauvreté » s’est exclamé l’économiste également auteur de « Précariat, une nouvelle classe dangereuse » (lire notre interview) et acteur phare des expérimentations indiennes.
La journée s’est terminée avec les témoignages d’un imposant panel composé de 9 intervenants venus de 9 pays différents (France, Slovénie, Espagne, République Tchèque, Suède, Suisse, Autriche, Estonie, Roumanie, Bulgarie), reflétant la belle diversité des promoteurs du revenu de base en Europe.
Parmi les interventions notables, le président de la confédération des syndicats bulgares, Plamen Dimitrov, a tenu à réaffirmer son soutien à l’alliance européenne pour le revenu de base et a évoqué une liste d’actions possibles au niveau européen, parmi lesquelles l’idée de mener des projet-pilotes en Europe. Un représentant du mouvement espagnol a présenté les objectifs de l’initiative populaire lancée en janvier 2014, tandis que Anna-Béa Duparc (BIEN Suisse) a illustré le franc succès de l’initiative Suisse par la multiplication des actions de rues. Enfin, Stanislas Jourdan (Mouvement Français pour un revenu de base) a effectué une brève présentation des avancées accomplies grâce à l’ICE sur le revenu de base : il fallait bien une conférence pour les célébrer !
L’ensemble des vidéos de la conférence seront progressivement mises en ligne sur Youtube. Vous pouvez d’ores-et-déjà visionner les interventions remarquées de Philippe Van Parijs et Guy Standing ci-dessous :
Photos : Robin Ketelaars / Ralph Kundig
Un article récent signalait que le revenu minimum de base pour vivre en France, décemment, était de 1 500 €uros.
Un revenu au dessous de cette somme ne correspond pas au réel besoin des citoyens.
Selon vous, Chères lectrices et Chers lecteurs, quel serait le montant du revenu de base réel à proposer aux citoyens, afin que cela soit crédible et fédérateur ?
Cordialement,
Daniel Maniscalco
Bruxelles ne répond qu’à des impératifs économiques. L’idée d’un revenu de base tel qu’il est envisagé actuellement, est impossible au sein de l’Union, car cela affecterait trop d’intérêts personnels.
Pour envisager le RDB, il faut absolument que les états récupèrent leur souveraineté et donc sortent de l’Europe et de l’euro, à mon humble avis.
Malgré cela, si le réseau Européen pour le RDB permet de discuter de cette grande idée entre différents pays, et d’en faire la promotion, c’est quand même bien.
En tant que célibataire sans enfant, j’infirme les 1500€ comme revenu décent mais tout dépend si l’on inclue ou non le cout du transport pour se rendre sur un lieu de travail. Une chose est certaine avec 1500€, une personne solo sera toujours contrainte de travailler pour réaliser ses projets de vie (ce qui est bien un des objectifs du RBI) alors qu’un couple sans enfants disposant de 3000€ pourra s’abstenir de travailler et devenir rentier.
N’oublions pas que la France subit une bulle immobilière historique depuis 1996 qui la classe au 1er rang européen du nombre de millionnaires (en $) par habitants : http://www.cbanque.com/actu/40528/la-france-championne-europe-du-nombre-de-millionnaires#.
Malgré la chute du volume des ventes, l’inversion du rapport acheteur.vendeur en faveur des acheteurs, les prix ne baissent pas parce que les vendeurs préfèrent retirer les biens du marché. En d’autres termes, les vendeurs ne sont pas pressés de vendre et pour cause ils sont à la retraite certains sont multipropriétaires avec des retraite dépassant largement le revenu moyen des actifs de catégorie sociale équivalente.
Il n’est pas très compliqué d’analyser ce qui se passe en France en suivant l’Observatoire des inégalités qui pointe clairement les problèmes :
1- Retour en France d’une société de rentiers : http://www.inegalites.fr/spip.php?article1357
2- Qui sont les rentiers : http://www.inegalites.fr/spip.php?article1759&id_groupe=9&id_mot=77&id_rubrique=1
Avec une telle structure, il est à prévoir que l’instauration du RBI sans remise en cause de l’héritage va accélérer et figer une société de rentiers. Les grands perdants seront ceux n’héritant de rien, n’ayant que leur force de travail. Pour eux : le RBI n’aura que peu d’incidence sur leur marge de manoeuvre pour choisir leur style de vie. Les personnes solos sans héritage seront voués à continuer à travailler pour payer les rentes des autres sous formes de loyer.
J’attire l’attention du mouvement sur ce point car il me semble qu’il est bien plus urgent de réclamer la suppression de l’héritage sous toutes ses formes que la mise en place du RBI.
Revenu de base , tout est dans ce titre. Un revenu suffisant pour se loger, se nourrir, se chauffer, dans la dignité.
Pour le reste, il y aura toujours le revenu d’un travail. Maintenant mettre un revenu de base à 1500 €, c’est un peu forcer l’humain à l’oisiveté.
Pour la Belgique, un RDB à 1100 € est plus que suffisant, certes, certaines classes de personne pourraient se sentir lésées, mais, mais, mais, n’oublions pas aussi que l’instauration d’un revenu de base inconditionnel permettra une baisse du coût du travail estimable à 20%. Ce qui engendre une hausse des investissements, une hausse de l’offre d’emploi… Le coût du travail étant moindre, les exportations se verront boostées et les importations par contre auront un effet inverse, car les investisseurs pourront prétendre produire sur place. Le revenu de base remplace toutes sortes d’allocations sociales et certains avantages sociaux comme les bourses d’étude, les allocations, les congés payés, les primes de fin d’année. Il a aussi l’avantage de remettre en place un système de pensions qui retrouve son origine, chacun la même pension, qu’importe le salaire engrangé durant une vie, celui qui veut se préparer à une belle pension, devra cotiser pour, celui qui ne veut pas…se contentera du rdb.
La pension n’a pas été instaurée pour vivre royalement dans le luxe, elle est une garantie de revenu suffisant minimum. Avec le rdb, une pension à 1500 € dès 60 ans, ce qui est presque suffisant pour une prise en charge dans une maison de retraite ( qui elle verra ses charges salariales baisser de 20%, donc pourra aussi baisser ses tarifs)
Le rdb remplacera aussi le jour de carence, et les congés de maladie, seul les revenus d’accidents de travail seront garantis par une caisse d’assurance. La baisse sensible des charges salariales tout en garantissant un revenu de base et un salaire pour ceux qui travaillent. Le revenu de base permettra aussi aux couples désirant fonder une famille de libérer du temps de travail pour se consacrer pleinement à leur famille, le père ou la mère pourront facilement prendre congé, le rdb leur assurant pour l’un ou l’autre un revenu suffisant. Le travail ne devient plus une obligation de survie, mais bien une opportunité réelle de construire une belle vie.
Le revenu de base, la solution à l’immigration : Instaurer un rdb en Europe fera boule de neige dans d’autres pays, ce sera contagieux, certes, tous les rdb ne seront pas identiques, suivant le PIB des pays, le coût de la vie dans les autres pays.
Maintenant, imaginez que l’Europe instaure le rdb, pourquoi ne pourrions nous pas instaurer le rdb en Afrique ? Sous certaines conditions répondant aux grands principes de démocratie, de justice, d’intégrité, nous pourrions aisément subvenir dans un premier temps et en partie, à un rdb minimum pour l’Afrique, 50 € par mois par personne, rien que cela, suffirait a freiner le flux migratoire économique, les pauvres auraient de quoi survivre, voire même un peu plus que survivre, de par ce fait, il se créerait une véritable économie locale, qui deviendrait alors un véritable marché économique pour nous aussi…Le rdb pour tous, oui, mais pour les immigrés ? La question qui fâche, qui suffit à tout détruire…Je pense qu’ici, il s’agit de bien y réfléchir aussi, un rdb pour demandeur d’asile, c’est la porte ouverte aux vagues d’immigrants. Il faut mettre un standard d’octroi, 10 ans sur place, avec casier vierge, conduite irréprochable, intégration, usage des langues, le rdb deviendrait comme une nationalité, pour l’obtenir, il faut un minimum de mérite…
Avec le revenu de base, plus de congés payés, on aura toujours droit aux congés, même plus si l’on veut, mais ceux-ci ne seront plus couvert par le paiement d’un salaire, le rdb est là aussi pour cela. Alors, pour ceux qui pensent qu’il y aura des profiteurs du rdb, oui, mais ils partiront pas en vacances très souvent. Ceux qui travailleront, eux, peuvent se le permettre.
Attention quand même, le revenu de base doit être gérer comme une garantie pour ceux qui travaillent, car en cas d’arrêt, si ces personnes n’ont rien mis de côté, elles n’auront que le rdb pour subvenir à leurs besoins. Avec le rdb, plus d’obligation de travailler jusqu’à la pension, chacun fait son plan de carrière personnelle, suivant le style de vie qu’il veut avoir.
Le rdb, c’est la seule solution à la pauvreté, la solution solidaire, personne n’est perdant, je pense que ceux qui travaillent et qui veulent travailler, eux, seront les vrais gagnants, et dans leurs succès, ils contribueront aussi à générer le succès des moins nantis.
Ne tournons pas autour du pot, le RDB n’a rien à voir avec la solidarité, le,progrès technologique a pris la vitesse du TGV, en s’installant il’annule progressivement le travail, qui perd plus de 40% de son P.A,
Qui va encore chute, au niveau de l’avancement de l’automatisation dans les entreprises dans tous les domaines à tous les niveaux, on fabriquera bientôt sans main d’œuvre, résultat une population d’allocataires avec des,petits revenus, qui n’arrange pas du tout la machine économique, les ventes chutent dans tous les domaines à tous les niveaux, l’argent circule de moins en moins dans les poches de la demande, tout en subis les conséquence,
Le RDB n’est pas une solidarité quelconque, c’est une obligation, le progrès technologique impose d’appliquer le revenu de base, le travail. ne générera plus de salaire, que des revenus de remplacements, qui s’ils sont trop bas pénalisent lourdement le monde des affaires, ce qui fait, que le RDB sauvera la machine économique,
et ne doit certainement pas être en dessous de 1000€.
Les,pays qui vont en faire l’´experience ont compris, que le travail en s’annulent fait plonger l’économie que le seul moyen de palier à la banqueroute est le revenu universel, le travail étant progressivement annulé par la technologie, la machine économique sait fonctionner sans travail, mais,pas,sans argent, d’où soit sa source,
A quoi sert de produire si la société n’a pas d’argent, c’est bien ce qui est occupé de s’installer progressivement
Une production autarcique, une demande qui ne sait plus acheter ce qui est produit, ayant perdu la source de son P.A (le travail)
Le revenu universel est une nécessité, une obligation, rien à voir avec la solidarité !