Après une expérimentation concluante menée dans le pays, le gouvernement namibien envisage d’étendre le revenu de base à l’ensemble du territoire.

Le ministre Namibien en charge de la protection sociale et de l’éradication de la pauvreté, Zephania Kameeta, a confirmé lors d’une récente interview que son gouvernement “envisage fortement” la mise en place d’un revenu minimum (basic income grant). Mais d’après les discussions engagées jusqu’à aujourd’hui, il ne concernerait d’abord que les Namibiens les plus pauvres. Notamment ceux qui n’ont pas accès à une retraite, qui sont en situation d’invalidité, ainsi que les enfants orphelins ou particulièrement vulnérables.

La mise en place d’un réel revenu de base n’est cependant pas abandonnée, le gouvernement devra se positionner sur le sujet. “Mais avant, nous devons avoir un dialogue et une conférence nationale afin de déterminer les besoins réels des Namibiens” a déclaré le Président Hage Geingob. Pour Kameeta, le “gouvernement doit de toute urgence régler la question de l’extrême pauvreté”. D’un point de vue uniquement économique, une population dans la misère est un poids pour l’ensemble du pays. Il a d’ailleurs vivement critiqué le gouvernement actuel pour être “extrêmement passif” et ne sachant pas prendre décision pour améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres.

Zephania Kameeta est un partisan de longue date du revenu de base et ancien président de la coalition Basic Income Grant (BIG) de Namibie, à l’origine de l’expérimentation. Il a été nommé ministre de l’éradication de la pauvreté et de la protection sociale en mars de cette année, suscitant un grand espoir pour les défenseurs du revenu de base. Son ministère est sur le point de finaliser un document détaillé sur le sujet, qui pourra servir de support à la mise en place de mesures concrètes.

La coalition BIG a quant‑à elle présenté au Président Hage Geingob sa proposition d’un revenu de base de 200 dollars namibiens (soit environ 15€), ce qui ne représenterait que 5 à 6% du budget national. Selon les travaux du BIG, le paiement peut se faire facilement par le système de carte à puce NamPost déjà utilisé sur le territoire, à un coût minime. C’était la somme qui avait été distribuée lors de l’expérimentation du revenu de base menée dans les villages Otjivero-Omitara et qui avait donné des résultats très positifs.


Crédit photo : CC LWF/Milton Blanco