À Harvard, le fondateur de Facebook a jugé qu’il fallait « étudier le revenu de base » et « fournir un filet de sécurité à chacun·e. »

C’est la première fois que Mark Zuckerberg évoque publiquement le revenu de base. L’ancien élève de l’établissement, qu’il a quitté avant d’être diplômé pour se consacrer à Facebook, était de retour à la prestigieuse université le 25 mai pour y recevoir un doctorat honorifique. À cette occasion, il a prononcé le traditionnel discours à l’adresse de la promotion étudiante de l’année.

Un thème récurrent : « rendre les gens libres d’accomplir leur destinée »

Zuckerberg a commencé par évoquer les conditions nécessaires pour développer une culture entrepreneuriale, insistant sur le fait que « les plus grands succès naissent de la liberté d’échouer » et regrettant que « trop nombreux sont les gens qui renoncent à leurs rêves car ils n’ont pas de filet de sécurité pour les rattraper s’ils échouent ».

Devant un parterre de millenials, le milliardaire de 33 ans a déclaré :

« Il est désormais temps pour notre génération d’établir un nouveau contrat social. »

Expliquant ce qu’il entendait par là, il a déclaré que « nous devrions étudier des idées comme le revenu de base universel afin de s’assurer que chacun·e dispose d’un filet de sécurité pour tenter de nouvelles choses ». Il s’est également prononcé en faveur de la généralisation de certaines aides sociales, comme l’aide à la garde d’enfant et l’assurance santé individuelle (au contraire de l’assurance santé attachée à l’employeur, prédominante aujourd’hui aux États-Unis), ou encore la possibilité de se former tout au long de la vie.

Il a reconnu que de tels changement auraient un coût, ajoutant immédiatement : « Les gens comme moi devraient les financer. Et beaucoup d’entre vous feront aussi fortune : vous devriez également contribuer à leur financement ».

Zuckerberg a ensuite évoqué d’autres sujets, tels que l’importance de la charité ou la nécessité de développer les solidarités aussi bien à petite qu’à grande échelle.

Sécuriser les parcours de vie

Bien que succincte, cette évocation du revenu de base universel est intéressante car c’est la première fois que le PDG s’exprime sur le sujet. De plus, bien qu’il ne se soit pas prononcé franchement en faveur d’un tel dispositif (contrairement à ce que certains médias et commentateur·rice·s sur les réseaux sociaux se sont empressé·e·s d’annoncer), il est clair qu’il juge que la question mérite d’être étudiée sérieusement.

Il faut également remarquer que Zuckerberg n’a pas présenté le revenu de base comme une réponse à l’automatisation et à la destruction d’emplois par le numérique, à l’inverse d’autres entrepreneurs de la Silicon Valley soutenant l’idée, le plus célèbre d’entre eux étant probablement Elon MuskL’argument principal pour le PDG de Facebook semble être la sécurisation des parcours de vie, pour permettre à chacun·e de prendre des risques et favoriser en fin de compte l’entreprenariat, l’innovation et la production culturelle.

Ce n’est pas la première fois qu’un des fondateurs de Facebook s’exprime en faveur du revenu de base : Chris Hughes, actuellement co-directeur de l’Economic Security Project, est devenu l’un des plus fervents défenseurs de l’idée aux États-Unis.

L’intégralité du discours est visible en ligne ici sur Facebook (en anglais).


Traduction par Maxime Vendé d’un article de Kate McFarland publié sur Basic Income News.

Relu par Dawn Howard.

Illustration : CC BY-NC 2.0 JD Lasica.