Le gouvernement ouvre le chantier du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Pour le calcul du montant de l’impôt prélevé à la source, c’est l’administration fiscale qui communiquera le taux moyen d’imposition sur l’année précédente aux employeurs, qui verseront ce montant au fisc. Mais compte-tenu de la progressivité de l’impôt sur le revenu, le risque d’erreurs de calcul et de régularisation d’impôt en fin d’année pourrait être élevé.
Dans la plupart des réformes introduisant un revenu de base, celui-ci va de pair avec une réforme fiscale dans laquelle l’impôt sur le revenu est prélevé dès les premiers euros gagnés à un taux relativement élevé. La progressivité de l’impôt y est bien plus faible sur une fourchette très large de revenu, ce qui réduit très fortement le risque d’erreur dans le calcul de l’impôt prélevé à la source. Tout cela plaide en faveur d’une mise en œuvre d’un revenu de base et de la réforme fiscale simultanée à celle du prélèvement de l’impôt à la source.
Le gouvernement a annoncé en juin 2015 son ambition de mettre en œuvre le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Concrètement, l’IRPP sera prélevé directement sur les revenus du contribuables : l’employeur versera directement l’IRPP de son employé aux services fiscaux, comme c’est déjà le cas actuellement pour les cotisations sociales et la CSG.
Le prélèvement à la source doit permettre d’éviter le décalage temporel entre l’année de perception des revenus et l’année de prélèvement de l’impôt sur ces revenus. Il « supprime les inconvénients du système actuel pour ceux qui connaissent des variations importantes de revenu d’une année sur l’autre ou des périodes de chômage 1 ». En effet, « un tiers des foyers fiscaux voient leurs revenus diminuer d’une année sur l’autre, (et) environ 11 % voient leurs revenus baisser d’au moins 30 % 1 ».
Le risque d’erreur dans le prélèvement à la source
Le prélèvement à la source du montant juste d’IRPP repose sur la connaissance du bon taux moyen d’imposition à appliquer sur les revenus. Compte-tenu des règles de calcul de l’IRPP (barème progressif, principe du quotient familial — quotient conjugal et quotient enfant — existence d’abattements, de réductions et de crédit d’impôt), le taux moyen d’imposition est complexe à calculer sur l’année de prélèvement de l’impôt. Il dépend en outre des autres revenus de l’individu, mais aussi de sa situation conjugale et des revenus des autres personnes dans le foyer fiscal.
Il est prévu que l’administration fiscale communique le taux d’imposition de l’année passée au tiers payeur (le plus souvent l’employeur) pour que celui-ci l’applique aux revenus du mois. Cependant, il risque d’y avoir d’importants décalages dans les calculs lorsque les taux d’imposition varient fortement d’une année sur l’autre suite à un changement de situation économique ou familiale.
En effet, pour les foyers qui subissent une forte chute de revenu d’une année sur l’autre, cette formule conduit à appliquer un taux d’imposition trop élevé sur les revenus en cours (et inversement pour ceux qui subiraient une forte hausse). Or, selon la Fondafip, « on observe qu’environ 6 % des foyers voient leur taux moyen d’imposition varier au minimum de +/- 5 points entre 2009 et 2010. Cette variation annuelle du taux moyen d’imposition constitue une limite au dispositif de retenue à la source qui, à défaut de modulation volontaire du contribuable, se base sur le dernier taux d’imposition connu pour ajuster le niveau de prélèvement. »
En outre, toujours selon la Fondafip, compte tenu des délais de calcul de l’impôt annuel et de communication de cette information, le taux moyen d’imposition appliqué serait celui de l’année n‑2, ce qui accroît d’autant plus le nombre d’erreurs et de régularisation d’impôt en fin d’année. On pourrait choisir de recalculer le taux d’imposition en cas de changement de situation, mais cela risquerait d’augmenter le coût administratif de la transmission d’information entre l’administration fiscale et l’employeur.
Enfin, la conjugalisation de l’impôt conduit aussi à ce que, dans un couple aux revenus très dissymétriques, le même taux d’imposition soit appliqué aux deux conjoints, ce qui serait injuste pour le conjoint ayant des revenus les plus faibles, mais pose en plus des problèmes de confidentialité.
Le revenu de base réduit le risque d’erreur dans le prélèvement à la source
Indépendamment du prélèvement de l’IRPP à la source, de plus en plus de voix défendent la mise en oeuvre d’un revenu de base — versé par la collectivité à chacun de ses membres de façon universelle, inconditionnelle et individuelle. Un tel revenu de base a pour objectif d’accroître l’autonomie des individus et de réduire le risque de tomber dans la pauvreté.
Nous proposons ici un revenu de base qui remplacerait uniquement le RSA et la prime d’activité. Les APL, le minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé sont maintenus (ainsi bien entendu que les allocations chômage, le système de retraite et l’assurance maladie). Ce revenu de base serait financé par l’impôt sur le revenu, avec changement de son barème.
Un tel revenu de base aurait aussi l’intérêt de réduire le risque d’erreur associé au prélèvement de l’impôt à la source. En effet, avec l’introduction du revenu de base, deux réformes fiscales pourraient permettre de résoudre ces difficultés propres au prélèvement à la source : la suppression du quotient enfant et le prélèvement de l’IRPP dès les premiers euros gagnés sur une très large première tranche d’imposition. Premièrement, en basculant toutes les aides fiscales pour les enfants (le quotient enfant) vers des aides sociales — éventuellement avec une aide forfaitaire unique par enfant, c’est-à-dire un revenu de base « enfant » — on permet que le taux d’imposition ne dépende pas de la présence d’enfant dans le foyer fiscal.
Deuxièmement, dans cette proposition de financement, la mise en œuvre d’un revenu de base va de pair avec un changement du barème de l’impôt sur le revenu. Celui-ci serait prélevé dès les premiers euros gagnés, à un taux relativement élevé (par exemple 30 % dans le barème présenté ci-dessous, mais on peut envisager d’autres barèmes, mais on pourrait aussi envisager une première tranche à 25 %).
Une proposition de barème de l’impôt sur le revenu pour financer le revenu de base
Tranche d’imposition | Actuel taux marginal d’imposition | Taux marginal d’imposition avec un revenu de base |
De 0 € à 9 700 € | 0 % | 30 % |
De 9 700 € à 26 791 € | 14 % | 30 % |
De 26 791 € à 71 826 € | 30 % | 30 % |
De 71 826 € à 152 108 € | 41 % | 41 % |
Au-delà de 152 108 € | 45 % | 45 % |
Financé par l’impôt sur le revenu, l’introduction du revenu de base s’accompagne donc d’une réforme fiscale dans laquelle la progressivité de l’impôt est très fortement réduite sur les premières tranches (mais pas sur les tranches supérieures 2 ). Par conséquent, le risque d’erreur de calcul dans le prélèvement de l’impôt sur le revenu est très largement réduit, surtout pour les revenus faibles, médians et moyens.
En effet, dans le premier exemple proposé plus haut, les trois premières tranches étaient remplacées par une tranche unique imposée à 30 %. Dans cette proposition, nous pourrions décider d’appliquer par défaut un taux d’imposition de 30 % sur tous les prélèvements à la source, et récupérer le fruit de la progressivité de l’impôt par la régularisation en fin d’année, sachant que le taux de 30 % s’appliquerait à la grande majorité de la population. Et même en appliquant un barème plus progressif sur les premières tranches, par exemple avec une première tranche à 25 %, le risque d’erreur dans le calcul anticipé du taux d’imposition est très fortement réduit.
Soulignons que les ménages à bas revenus sont gagnants à cette mesure – même si l’impôt n’est plus progressif sur les premières tranches – puisque le revenu de base perçu par ces ménages est supérieur à la hausse d’impôt qu’ils subissent. Le graphique ci-dessous met en évidence les effets redistributifs de la mesure pour un célibataire sans enfant (sachant que les couples sont toujours encore plus gagnants).
Effets redistributifs de la proposition pour un célibataire sans enfant
La nécessité de revoir les niches fiscales
Évidemment, l’explication présentée plus haut ne tient pas compte de la possibilité que le contribuable bénéficie d’abattements ou de réductions d’impôt. Quoi qu’il en soit, la mise en œuvre d’un revenu de base doit aller de pair avec une réforme fiscale qui remet à plat le système de « dépenses fiscales » plus communément appelées « niches fiscales ».
Les niches fiscales peuvent être comprises comme des subventions à certaines dépenses. Si certaines pourraient être tout bonnement supprimées parce qu’elles profitent avant tout aux plus aisés et ne remplissent pas de réel rôle économique, d’autres jouent un rôle non négligeable. C’est par exemple le cas des crédits d’impôts pour frais de garde d’enfant ou pour dépenses de soin pour une personne âgée ou dépendante, ou encore de certains crédits pour les investissements écologiques.
Avec la mise en œuvre du revenu de base, on pourrait remplacer ces dépenses fiscales par des subventions directes. Sachant que les dépenses fiscales représentent pour 34 milliards d’euros de manque à gagner pour l’État en 2015 3, il suffirait de les remplacer par 34 milliards de subvention directe, voire moins. Pour les niches fiscales associées aux frais de garde d’enfant ou à l’inscription dans une association sportive, ces subventions directes pourraient par exemple prendre la forme d’un chèque service universel versé pour chaque enfant et que l’on pourrait dépenser dans des organismes agréés (voir aussi ici). Les personnes âgées ou en situation de handicap pourraient bénéficier de chèques services similaires pour l’aide à domicile.
Ainsi donc, si le revenu de base simplifie fortement le prélèvement de l’impôt à la source, son introduction dépend elle-même d’une vaste réforme fiscale reposant sur la substitution des niches fiscales par d’autres formes de subvention. Notons ici que cette réforme fiscale peut aller de pair avec un individualisation de l’impôt comme avec le maintien du quotient conjugal (cela fera l’objet d’un autre article), mais cela ne changera rien à notre résultat.
Le prélèvement à la source est plus compliqué avec l’impôt négatif
Nous avons vu que le revenu de base permettait de faciliter le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Remarquons que cette simplification ne fonctionne que si le revenu de base est versé en intégralité à chaque individu.
À l’inverse, le prélèvement de l’impôt à la source devient plus complexe dans le cas d’un impôt négatif, ou dit autrement si le revenu de base prend la forme d’un crédit d’impôt. En effet, dans le cas de l’impôt négatif, l’État ne verse à l’individu — ou ne prélève sur lui — que la différence entre le revenu de base complet (le crédit d’impôt) et l’impôt que l’individu devrait théoriquement payer. Dans un tel système, l’employeur devrait déduire de l’impôt calculé ci-dessous le crédit d’impôt (le revenu de base théorique). Cela peut fonctionner s’il n’y a qu’un seul employeur, mais cela devient plus difficile s’il y en a plusieurs, ou de façon plus générale s’il y a plusieurs sources de revenu. Au contraire, lorsque le revenu de base est versé en intégralité, l’employeur peut appliquer par défaut le taux d’imposition de la première tranche d’imposition sans avoir à se préoccuper des autres sources de revenu de son employé.
Ces constats plaident en faveur de la mise en œuvre d’un revenu de base et d’une vaste réforme fiscale simultanément à celle du prélèvement de l’IRPP à la source.
1. Fondafip, « Rapport au Parlement sur les conditions de mise en œuvre d’une fusion progressive de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée », 2012. ↩
2. Cela ne signifie pas que l’ensemble du système redistributif est moins progressif puisque le revenu de base compense la faible progressivité de l’impôt sur les premiers euros gagnés. ↩
3. Annexe au Projet de Loi de Finance 2015. Évaluation des voies et des moyens, tome II : les dépenses fiscales. ↩
Bref, tout ceux et celles qui sont en dessous de 26 790 euros sont fortement pénalisés et ceux et celles au dessus de 26 790 euros sont favorisés ou largement favorisés!!!
30% d’impots sur un minimum vieillesse de 800 euros égale à 240 euros en moins par mois… à quoi va servir un revenu de base de 450 euros ? – d’autant plus si les allocations logement sont supprimés!!!
Les usines à gaz de ce genre ne vont que dans le mauvais sens… et si ce n’est à déresponsabiliser les politiques quant à leurs décisions!!!
Je ne vous dis pas merci pour votre étude !
Cordialement !
Bonjour Cipriani,
Pour vous répondre :
1) non, les ménages en-dessous de 26 790 ne sont absolument pas défavorisés, au contraire : certes ils paient plus d’impôt, mais ils reçoivent aussi un revenu de base qui est supérieur à l’augmentation d’impôt qu’ils subissent. Donc leur revenu disponible augmente.
Le MFRB sort ce vendredi 9 septembre son “livre blanc”, dans lequel vous trouverez les courbes qui le démontre.
2) Le revenu de base proposé ici ne remplace que le RSA et la prime d’activité. Pas les APL et pas le minimum vieillesse.
Mais vous avez raison, j’aurais du le préciser dans l’article. Je vais rectifier tout de suite.
Merci à vous
Monsieur Hyafil, bonjour,
je persiste à penser qu’un taux d’impôt de 30% pour les revenus au dessous de 26 791 euros constitue une pénalité qui minore d’autant ce qu’un revenu de base à 450 euros peut apporter à chaque bénéficiaire et d’autant que je ne partage pas votre optimisme comme quoi l’instauration d’un revenu de base ne supprimerait pas les allocations logement… surtout dans la perspective d’un gouvernement de droite ! – d’ailleurs le calcul est rapidement fait sur la base du minimum vieillesse à 800 euros et, à supposer un maintien des APL, 30% d’impôt représente une charge de 240 euros déduit d’un revenu de base à 450 euros, le bénéfice ne serait que de 210 euros pour la personne âgée en question. Bref, une misère… surtout à considérer que ces 210 euros partiraient intégralement dans la consommation de la vie quotidienne. Consommation dont l’Etat peut tirer le bénéfice de la TVA !
A quoi et à qui servirait en définitif l’instauration d’un revenu de base pour les contribuables imposés au-dessous de 26 791 euros ?
D’autant, à mon sens, que dans vos calculs vous ne prenez pas assez en compte qu’un tel revenu de base à 450 euros, en étant entièrement dévoués à la consommation, apportera à l’Etat un surcroit de recettes en TVA, donc de production et de croissance, qui lui permettra d’être d’autant plus financièrement bénéficiaire de l’instauration du revenu de base !
Une réalité dont vous semblez nullement tenir compte dans votre étude et votre projection d’un impôt à 30 % pour les contribuables imposés au-dessous de 26 791 euros… D’ailleurs, si le législateurs a, jusqu’à présent, instauré un seuil minimum d’imposition de 9 700 euros, alors c’est bien parce qu’il avait entièrement conscience de ce que constitue l’impôt pour les couches sociales les plus défavorisées, non ?
Je vous invite donc à intégrer à vos calculs, en vue des recettes fiscales nécessaires à l’instauration du revenu de base, les recettes en TVA que l’Etat fera par l’instauration d’un revenu de base… – d’autant, et cela est connu, qu’un tel revenu de base à 450 euros partira entièrement dans la consommation, non ?
Bien cordialement.
Je pense que vous ne percevez pas les effets redistributifs du couple impôt sur le revenu + revenu de base. Vous pourrez comprendre mieux en regardant cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=z9N0v4UGFHo&list=PLkzjbW_sNXE_fywK-iKQ0HJF_DcMRQTNG&index=1
ou en lisant ce texte : https://www.revenudebase.info/financement/1‑financement-limpot-revenu/
Quant aux effets du revenu de base sur la consommation, et donc sur les recettes de TVA notamment, vous avez raison. Cependant, il est très difficile de les évaluer. Et puis il peut aussi y avoir d’autres effets fiscaux contraire, difficile à anticiper. J’ai donc choisi de les exclure de l’analyse.
Bien évidemment, si nous les ajoutons, nous obtenons des résultats encore meilleurs, qui nous permettent éventuellement de financer un revenu de base légèrement plus élevé (ou d’utiliser autrement le supplément de recettes fiscales.
Choisir l’hypthèse la plus pessimiste, et obtenir un résultat meilleur à la fin, je me suis dit que c’était l’option la plus sage.
Monsieur Hyafil, un petit rectificatif… puisque j’ai fait une erreur dans mon calcul sur la base du minimum vieillesse en omettant de soustraire au 210 euros, les 30% des 450 euros, du revenu de base, soit 135 euros, si l’on considère que l’impôt est perceptible dès le premier euro de revenu. Donc, en ce cas, doit se soustraire au 800 euros, du minimum vieillesse, et au 450 euros, de revenu de base, 30% de 1250 euros = 375 euros. Reste : 875 euros… Ce qui ramène le revenu de base à 75 euros ! Et ce, une fois les 30% d’impôt déduit… Plus qu’une misère, non ?
Je réitère donc ma question : quel est l’avantage de l’instauration d’un revenu de base dans ces conditions… pour les contribuables imposés au-dessous de 26 791 euros ?!?? – Par contre, l’avantage pour l’Etat, lui, est net avec le bénéfice de la TVA : 450 euros – (à peu près) 15% de TVA = 67,50 euros sur chaque revenu de base versé !
A nouveau, je vous invite à intégrer le bénéfice de la TVA, pour l’Etat, à vos calculs pour une recette fiscale soutenant l’instauration du revenu de base…
Merci pour votre attention.
Monsieur Hyafil… excusez moi, mais je connais la vidéo et le texte que vous m’indiquez et leur relecture ne me fait pas changer d’opinion, bien au contraire. Comme vous le dites, je ne perçois nullement les effets redistributifs du couple impot sur le revenu + revenu de base qui se résume : pour une personne seule au minimum vieillesse à 75 euros!!! …et encore, je persiste, dans la situation politique actuelle et, pire, à venir, je pense sérieusement que les allocations logement ne résisteraient pas à l’instauration d’un revenu de base à 450 euros qui… pour les politiciens y verraient un gain net supérieur aux APL actuelles !!!
Bref, votre taux de 30% d’imposition dès le premier euro de revenu pour les contribuables imposés au-dessous de 26 791 euros est bien trop élevés en considération du salaire mensuel net de chaque particulier de cette tranche ! – en un mot : 50 euros avec 1250 euros de revenu sont bien plus important que pour un revenu de 2500 euros ! Et ce n’est pas seulement une question de double au triple.
En outre, vous réfléchissez toujours au niveau d’un couple… alors que le revenu de base se doit d’être individuel, inconditionnel et universel… Et je dis bien individuel!!!
Enfin, à choisir l’hypothèse la plus pessimiste, comme vous dites, notamment en ne voulant pas intégrer à vos calculs les recettes prévisibles de la TVA comme gain sur l’instauration de chaque revenu de base pour l’Etat, vous n’en arrivez pas à l’option la plus sage mais, excusez moi du terme, à l’argumentation la plus démagogue à l’égard de l’Etat afin que les politiques se décident à instaurer ce revenu de base… Or, c’est tout à fait malheureux tant pour l’instauration d’un revenu de base que pour ses futurs bénéficiaires… dument trompé(e)s quant au bénéfice qu’il et elle en retireront chacun(e)en particulier !
En un mot, donc, tenter d’être plus objectif, notamment à l’égard de chaque personne défavorisé(e) en particulier. Serait-ce en révisant votre taux d’imposition de 30% dès le premier euro perçu dans vos calculs. Ou alors, laisser l’Etat et notamment la classe politique faire son travail de législation tant pour l’instauration du revenu de base, que pour son montant comme pour un calcul de l’assiette des recettes nécessaires et quant à savoir ce qui y sera pris en compte comme de ce qui concerne une réforme fiscale !
Si j’insiste, ce n’est pas pour vous être désagréable mais bien parce que l’enjeu pour l’instauration d’un revenu de base profitable à chacun(e) en particulier est bien plus important que l’alignement subjectif de chiffres et de taux d’imposition sur le papier ne le laisse supposer. En un mot, tout cela requiert éminemment de sérieux !
En espérant que vous ne me comprenez pas défavorablement.
Suite à votre commentaire, j’ai décidé d’ajouter à l’article un graphique expliquant les effets redistributifs de la mesure (voir au milieu de l’article).
On y voit bien que Dans la proposition développée dans cet article, les personnes défavorisées par la réforme sont uniquement les personnes qui gagnent au-delà d’un certain seuil de revenu, des personnes aisées.
Et je n’ai représenté l’effet redistributif que pour une personne seule, contrairement à ce que vous dites.
Oui, le revenu de base est individuel. Et c’est justement pour cela qu’il avantage particulièrement les couples modestes.
Monsieur Hyafil, bonjour,
j’ai pris connaissance du graphique que vous avez ajouté à votre article et je persiste à dire que vous semblez ne pas du tout comprendre où se trouve le problème de la réforme fiscale que vous envisagez avec votre étude à savoir le taux d’imposition de 30% pour les revenus situés au-dessous de 26 791 euros… – taux d’imposition de 30% qui en fait les grands perdants de votre projection !
Je réitère donc en vous réexpliquant une fois de plus que pour une personne âgée percevant le minimum vieillesse de 800 euros et n’étant jusqu’à présent non-imposable, avec votre réforme ce sont 240 euros de 800 euros et 135 euros de 450 euros, de revenu de base, qui sont souscrit, par l’impôt, à ses revenus et en ne laissant donc qu’un gain de 75 euros du revenu de base… Comme vous le démontrez dans votre graphique… Tandis que pour des personnes imposés au-dessus de 26 791 euros aux différents taux inchangés de 30%,41% et 45% et percevant un revenu de base de 450 euros, le gain sera :
pour la tranche au-dessus de 26 791 euros jusqu’à 71 826 et imposés au taux inchangé de 30%, de 315 euros (450 x 0,30 = – 135 euros);
pour la tranche au-dessus de 71 826 euros jusqu’à 152 108 euros et imposés au taux inchangé de 41%, de 265,50 euros (450 x 0,41 = – 184,5 euros);
pour la tranche au-delà de 152 108 euros et imposé au taux inchangé de 45%, de 247,5 euros (450 x 0,45 = – 202,5 euros).
En bref, vous faites peser le bénéfice de l’instauration d’un revenu de base sur la population défavorisées et jusqu’à présent soit non-imposées, soit imposées à 14%, et cela, pour favoriser financièrement les classes privilégiées, dont les taux d’impôts restent, avant comme après, inchangés si ce n’est que ne vienne s’y ajouter que l’imposition du revenu de base de 450 euros, soit, à chaque fois un gain de 315 euros, de 265,5 euros et de 247,5 euros!!!
En un mot, revoyez votre graphique en y intégrant le fait des taux d’imposition ou de non-imposition actuels au regard des taux de 30% ou non-inchangés de 30%, 41% et 45% que vous projetez d’introduire avec votre étude d’une réforme fiscale en vue de l’instauration d’un revenu de base… qui dans votre projection sera principalement favorable aux classes privilégiées !
Merci de votre attention.
Je ne comprends absolument pas le sens de vos calculs, et je pense que vous faites une très grave erreur d’analyse.
Il me semble que vous ne comprenez pas comment fonctionne l’impôt sur le revenu par tranche. Lorsqu’un contribuable atteint la tranche à 41%, il ne paie pas 41% d’impôt sur la totalité de son revenu imposable, mais uniquement sur la partie qui dépasse le seuil à partir duquel s’applique le taux de 41% (en l’occurence 71.826 €).
J’ajoute que dans cette proposition, le revenu de base ne rentre pas dans le revenu imposable. Le minimum vieillesse non plus.
Enfin, je vous confirme que la mesure ne fait que des gagnants et aucun perdants parmi les ménages modestes. Et aucun de vos calculs ne m’a démontré le contraire.
Bien à vous
Pour le coup, c’est moi qui ne comprend pas le sens de votre calcul.
Dans mon calcul, je ne fais nullement entrer en ligne de compte les revenus imposés à 30%, 41% et 45% au dessus de 26 791 euros. de fait, je les laisse de côté puisqu’ils sont d’ores et déjà imposés. Mais, dans la mesure où dans votre étude, vous projeter une réforme de la fiscalité dans laquelle l’imposition se fait dès le premier euro de revenu, alors il est évident que j’y comprend le minimum vieillesse comme le revenu de base… Sinon, à partir de quel revenu faites vous partir le calcul et la perception de l’impôt, quelque soit le taux, dès le premier euro perçu ???
De fait donc, en ce qui concerne les classes privilégiées et le gain qu’elles réalisent avec la perception d’un revenu de base, j’ai calculé l’impôt à payer, selon les taux envisagés, sur les 450 euros de revenu de base et j’ai laissé de côté tous les autres revenus perçus au-delà de 26 791 euros puisque les taux sont, avant comme après, inchangés par rapport à ceux d’aujourd’hui et en vigueur dans votre étude de réforme fiscale projetée.
Voilà. Je ne sais comment vous calculer la prise en compte d’un éventuel revenu de base dans la perception de l’impôt, mais je sais, par contre, qu’un revenu de 450 euros, s’ajoutant à un revenu déjà imposé, sera pour le moins imposable à hauteur des taux en question ; d’autant si l’imposition dois se faire dès le premier euro perçu !
De fait donc, je ne comprends pas en quoi et pourquoi vous me dites maintenant exclure le minimum vieillesse et le revenu de base du revenu imposable… dès le premier euro ?
Enfin, je ne vous ais jamais dit que la mesure faisait des perdants parmi les ménages ‑pourquoi les ménages, alors qu’il doit être question de revenu individuel ?!?-, mais je vous ais souligner que la mesure, selon votre calcul, fait des gagnants plus gagnants dans les classes favorisées que dans la population défavorisée… Et cela n’est pas justifiable !
Monsieur Hyafil,
En vérité, il s’agit d’un problème d’ensemble car, de fait, je ne comprends pas où est l’intérêt d’une réforme fiscale pour instaurer un revenu de base universel, individuel et inconditionnel, qui, en définitif, introduit la primeur d’une imposition à 30% de la population défavorisée possédant moins de 26 791 euros de revenu à l’année et sans véritable gain substantif. Et ce, tout en enrichissant très largement les classes privilégiées possédant un revenu supérieur à 26 791 euros à l’année sans les pénaliser fiscalement autrement… si ce n’est d’ailleurs à les en alléger globalement.
Par contre, en ce sens, il est tangible en faveur de qui est explicitement envisagée cette réforme.
Bien à vous.
Le revenu de base ne peut faire que des gagnants. Il y a des gagnants et des perdants. Pour simplifier, concernant les célibataires, les gagnants sont ceux qui ont un salaire brut inférieur à 2.700 € et les gagnants ont un salaire brut supérieur à ce seuil.
Désole, je vais manquer de temps pour aller au-delà dans le dialogue. Bonne continuation.
oui, oui, des moins-gagnants du côté de ceux qui ont un salaire brut inférieur à 2 700 euros et des plus-gagnants pour ceux qui ont un salaire brut supérieur à ce seuil…
En fait, le revenu de base de ceux et celles qui ont un salaire brut inférieur à 2 700 euros servant à financer le revenu de base de ceux et celles qui ont un salaire brut supérieur à ce seuil…
Et ce, au moyen d’une réforme fiscale ayant comme primeur d’introduire un taux d’imposition de 30% sur un salaire brut à 2 700 euros…
Oui, à ce compte-là, il y a “gagnant” et gagnant… mais est-ce de manière bien équitable… et justifiable ?!? – Mais que n’accepterait-on pas, en définitif, afin que le revenu de base soit universel, individuel et inconditionnel…
Petite rectification… il me manque un mot dans mon précédent commentaire, à savoir :
Et ce, au moyen d’une réforme fiscale ayant comme primeur d’introduire un taux d’imposition de 30% sur un salaire brut inférieur à 2 700 euros.
Monsieur Hyafil,
j’ai relu votre étude et les commentaires que nous avons échangés et, à la réflexion, je veux admettre avoir fait une erreur en me référant au minimum vieillesse qui, lui, n’est effectivement pas imposable. Mais, il n’en demeure pas moins que mon analyse est tout autant pertinente s’agissant d’une retraite ou d’un salaire de 800 euros imposable dès le premier euro et à 30% selon votre projection d’une réforme fiscale.
En ce sens, l’ensemble de mon propos ne perd aucunement de sa pertinence comme l’étayent mes calculs.
Par contre, je continu à ne pas comprendre en quoi et pourquoi le revenu de base, lui-même, n’est pas ou ne serait pas imposable à 30% dès le premier euro perçu ? – selon ce que vous m’en dites.
Voilà, ce bref commentaire pour vous dire être désolé d’avoir pu introduire un malentendu, tant entre nous que dans mes commentaires, en me référant au minimum vieillesse comme imposable, mais sans que cela ne change en rien le fond des arguments de mes commentaires.
Merci de votre attention !
De fait, l’instauration d’un revenu de base universel, individuel et inconditionnel nous mettra à même de résoudre l’antagonisme de deux principes de gouvernementalité,celui de l’Etat social et celui de l’Etat libéral, qui a traversé et secoué la révolution française de 1791 à 1793 et n’a cessé depuis lors de ce manifester au sein la société.
Quelques remarques sur la création d’un revenu de base à l’occasion d’une réforme fiscale prévoyant la retenue à la source.
1) Je ne vois pas le lien entre ces deux réformes. De même que j’ai du mal à saisir l’intérêt de cette retenue à la source. Pourquoi pas plutôt prévoir une obligation de compte bancaire avec une mensualisation des prélèvements ainsi que du versement de ce revenu de base ?
2) Concernant cet IRPP,actuellement il comporte une partie de la CSG, mais il me semblerai plus juste qu’il comprenne aussi les contributions sociales de sortes que ces dernières ne reposent plus principalement sur le revenu du travail, mais l’ensemble des revenus.
3)Je suis d’accord pour la suppression des niches fiscales et leur remplacement par des investissements“sociaux“ quitte à consacrer une partie de l’IRPP à ces investissements en laissant le contribuable décider à quoi il souhaite consacrer cette part.
4) Ce revenu de base devrait être le même pour tous, mais d’une part il pourrait être modulé par tranche d’âge pour tenir compte de l’évolution des besoins tout au long de la vie et être payé en monnaies locales pour tenir compte de l’environnement.
5) Je suis d’accord pour que tous les citoyens paient un IRPP, mais cela pourrait se faire de façon progressive, soit par tranche, soit selon une formule mathématique permettant de contrôler cette progressivité. Dans tous les cas le but à atteindre serait de lutter contre la pauvreté. Pour cela arriver à une courbe de revenus après impôts et revenu de base + allocations ou primes qui soit plus harmonieuse que celle actuelle de répartition des revenus.(Par exemple pour les revenus de 0 à 71 826 € le coefficient pourrait varier de 10 à 30 %)
6) Enfin, Les évolutions scientifiques et technologiques font que le travail humain de production de biens ou service est remplacé de plus en plus par des machines ou des robots (Et je ne parle pas du dumping social conduisant à de nouvelles formes d’esclavage). Le volume de travail humain s’en trouve donc réduit et doit donc être partagé. Cela d’une part par une réduction de la durée annuelle de ce travail et une nouvelle approche des activités humaines en tenant compte de la population féminine qui ne doit plus être cantonnée dans des taches ménagères.
Plus que de réformer le code du travail, c’est de construire une nouvelles répartition des activités et des richesses pour lutter contre les diverses formes d’exclusion et permettre l’émergence d’une société solidaire d’humains partageant les mêmes droits.