Le 25 novembre, c’est la Journée contre les violences faites aux femmes.
Qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques ou systémiques, cette journée est une occasion de plus pour sensibiliser le public à ce fléau. Et parce que les violences faites aux femmes sont amplifiées par des contextes de dépendance économique et sociale, un revenu de base offrirait une solution structurelle et jouerait ainsi un rôle majeur dans l’indépendance des femmes.
Les violences faites aux femmes s’inscrivent souvent dans un contexte de dépendance économique. On vous explique pourquoi…
- De nombreuses femmes victimes de violences sont financièrement dépendantes de leur partenaire, ce qui limite leur capacité à quitter une situation abusive.
- Les discriminations économiques, comme le plafond de verre, les écarts salariaux et le travail non rémunéré (souvent domestique), maintiennent les femmes dans des positions vulnérables. D’ailleurs, l’expérimentation réalisée en Inde avec l’UNICEF et un syndicat de travailleuses a montré qu’elles osaient mieux négocier leurs conditions de travail et qu’elles avaient obtenu une augmentation de salaire. *
- Environ 20 % des femmes vivant sous le seuil de pauvreté sont plus susceptibles d’être exposées à des violences.
Le revenu de base, en assurant à toutes les personnes un revenu inconditionnel, offre une réponse directe à ces situations de dépendance.
Un revenu de base permet de garantir l’autonomie des femmes
- En favorisant leur indépendance financière : avec un revenu garanti, les femmes victimes de violences peuvent envisager de quitter un foyer abusif sans craindre une précarité immédiate. D’ailleurs, cela causa l’enterrement de l’idée aux USA dans les années 70, quand une expérimentation* mal évaluée a montré que le nombre de divorce augmentait…pour, en réalité, remonter à moyen terme.
Aujourd’hui, on peut en déduire que les femmes sécurisées financièrement choisissent leur partenaire sur d’autres critères que la sécurité… l’amour peut-être ??? - En offrant une sécurité économique inconditionnelle : contrairement aux aides conditionnelles, un revenu de base ne stigmatise pas et ne dépend pas d’un statut matrimonial ou d’une déclaration commune, avantage ainsi les pièges administratifs liés à l’autorité de l’agresseur.
- En donnant une base économique stable : le revenu de base permet aux femmes de choisir des conditions de travail, d’éducation ou de logement en dehors de relations coercitives.
Le revenu de base permet de lutter contre les inégalités structurelles
- Il reconnaît les contributions souvent invisibles des femmes dans le travail domestique et de soin, et responsabilise davantage la société dans la lutte contre les inégalités de genre.
- Il donne également accès à des opportunités : avec un revenu garanti, les femmes peuvent plus facilement se former, entreprendre ou investir dans des projets personnels, favorisant leur émancipation à long terme.
Un impact sociétal positif sur les violences systémiques
- Le revenu de base limite les moyens de contrôle économique utilisés par les agresseurs pour maintenir leur pouvoir. Et même plus, car il assure une sécurité aux hommes aussi qui, moins stressés sont aussi moins violents envers femme et enfants – comme le prouve l’expérimentation réalisée aux USA, dans une communauté Cherokee où les violences familiales, notamment liées à l’alcool, ont sensiblement baissé. *
- En allégeant la pression économique sur les familles, le revenu de base contribue à transformer les dynamiques familiales, et permet une répartition plus équitable des responsabilités et des ressources.
Le revenu de base comme outil pour accompagner les politiques publiques
- Il est complémentaire des dispositifs d’urgence : les refuges, lignes d’écoute et dispositifs d’accompagnement gagneraient en efficacité si les bénéficiaires disposaient d’un filet économique stable.
- Un revenu garanti offre des moyens financiers pour développer des campagnes de sensibilisation et d’éducation sur les violences de genre, et renforce donc la prévention.
- En brisant le cercle vicieux de la pauvreté et de la violence, le revenu de base agit aussi pour les générations futures. Nombre d’expérimentations ont documenté la baisse du stress, la hausse du niveau d’études et l’amélioration de l’insertion. Rappelons que le cortisol, hormone du stress, fait de terribles dégâts sur le cerveau comme le corps, en particulier des enfants (capacités cognitive, immunitaire, musculaire…)*
En conclusion, le revenu de base est une solution systémique pour un problème systémique !
La lutte contre les violences faites aux femmes nécessite une approche holistique et des solutions structurelles. Si les dispositifs existants (hébergements d’urgence, aides sociales, formations) sont indispensables, ils restent insuffisants pour garantir une indépendance totale des femmes.
Le revenu de base ne prétend pas être une solution miracle, mais il constitue une réponse puissante et transformatrice en garantissant une autonomie économique qui renforce la capacité des femmes à se protéger, à s’épanouir et à vivre sans crainte.