Le saviez vous ? Le revenu de base a failli être adopté aux États-Unis et connait actuellement une résurgence grâce au soutien de personnalités surprenantes.
Article publié par The Boston Globe, traduction par Audrey D’Aquin.
Avec un taux de chômage toujours près de 7 % et plus de 46 millions d’Américains vivant en dessous du seuil de pauvreté, la reprise qui était censé suivre la Grande Récession a été lente, frustrante, et de plus en plus inquiétante. Et pourtant, la situation économique était censée s’améliorer, peut-être pas jusqu’à être la meilleure possible, mais certainement mieux qu’elle ne l’est aujourd’hui.
C’est un problème qui a tourmenté les principaux économistes et les plus puissants décideurs du pays. Mais expliquez tout ce gâchis à un enfant de 8 ans, et vous pourriez entendre retentir une solution qui peut sembler ridiculement évidente : Pourquoi ne pas simplement donner à chacun un peu d’argent ? De cette façon, même les pauvres pouvaient se permettre de nourrir leurs familles et payer le loyer .
Si cela vous semble naïf par sa simplicité, préparez vous à être surpris. L’idée qu’un gouvernement paye ses citoyens simplement du fait d’être en vie a un nom « revenu de base garanti » et elle a récemment fait des avancées en tant que proposition de politique légitime dans des pays du monde entier.
Les militants en Europe, notamment en Suisse, ont réussi à injecter l’idée dans le débat politique dominant. Un récent sondage a montré qu’elle a le soutien de près de la moitié des Canadiens. Le président de Chypre dit qu’il va lancer une version limitée de ce concept cet été. Le Brésil verse des transferts directs en espèces aux familles pauvres depuis le passage d’une loi fondamentale sur le revenu de base en 2004. Des programmes pilotes ont été menés ces dernières années en Inde et en Namibie.
Aux États-Unis, l’idée de distribuer une allocation inconditionnelle du gouvernement est considérée, de manière compréhensible, comme vouée à l’échec, malgré les récents buzz parmi les mordus de la politique. Dans le contexte politique actuel, ça sonne trop comme un fantasme socialiste. Mais l’idée a une longue histoire aux États-Unis, et rassemble, ce qui est rare, des partisans de gauche comme de droite : ses partisans éminents ont inclus Martin Luther King Jr. et John Kenneth Galbraith, et une version initialement proposée par l’économiste du libre marché Milton Friedman est presque passé dans la loi sous le président Nixon.
Récemment, des conservateurs comme Véronique de Rugy, un chargé de recherche principal au Centre Mercatus de l’université George Mason, Charles Murray, auteur de ” The Bell Curve ” et un chercheur à l’American Enterprise Institute, ont soutenu cette idée ; elle a aussi été adopté par le mouvement “Occupy” et est portée par l’universitaire David Graeber.
“Il est rare que des gens des différentes extrémités du spectre politique proposent le même genre de programme”, estime Brian Steensland, professeur agrégé de sociologie à l’Université de l’Indiana et l’auteur du livre La révolution ratée du bien-être, qui raconte comment le revenu de base est passée d’une idée académique marginale à un projet de loi au Congrès, et resurgit a nouveau.
Il y a quelque chose là-dedans qui est vraiment attrayant pour les gens de tout un large spectre intellectuel, philosophique et économique.
Pour les pragmatiques de gauche, les allocations à tous serait le moyen le plus rapide d’éliminer la pauvreté, en permettant que tout le monde, peu importe sa situation, ait assez d’argent pour vivre. Pour les utopistes, cela contient la promesse d’une libération du travail – ainsi qu’une façon de s’assurer que le prochain John Lennon n’ait pas à perdre son temps à porter des boîtes dans un entrepôt. Pour les conservateurs, c’est un outil pour reconstruire les liens de la société civile, en remettant l’argent des gens dans leurs propres mains, et en balayant le fragmentaire et inextricable filet de sécurité social – nounou dans le même temps .
Pour le moment, l’idée est largement considérée comme trop radicale par rapport au statu quo. Étudier sa mise en place et conséquences serait un cauchemar, et même l’enfant de 8 ans pourrait soupçonner, avec raison, que certaines personnes cesseraient tout simplement de travailler. Mais même si l’idée n’est pas politiquement réalisable à court terme, ses partisans y voient un moyen de repenser profondément le système actuel et qui pourrait bientôt être nécessaire pour faire face à des problèmes qui n’ont pas de solution facile a ce jour : la technologie, l’externalisation, et d’autres changements structurels transforment notre économie, et il devient de plus en plus clair que la prospérité nationale ne signifie pas nécessairement qu’il y a suffisamment de bons emplois pour tout ceux qui en ont besoin .
Sous cet angle, la viabilité d’une solution comme le revenu de base, et la question de savoir si elle peut être acceptable pour les Américains chez qui l’éthique de travail est une valeur nationale – finit par devenir moins politique que fondamentale sur la façon dont nous voyons le rôle du travail à la fois dans la vie des individus et dans la société dans son ensemble .
Au delà du welfare state du XXème siècle
Le filet de sécurité moderne de l’Amérique est une machine complexe, dont le coût estimatif de près d’un billion de dollars par an, fonctionne sur le principe qu’il y a ceux qui méritent une aide de la part du gouvernement et ceux qui ne le méritent pas. Les allocations chômage nevont qu’aux personnes qui peuvent prouver qu’elles recherchent du travail ; l’assurance santé des enfants est gratuite uniquement si leur revenu familial reste en dessous d’un certain niveau. Le but, compréhensible, et d’apporter une aide temporaire et limitée aux personnes qui en ont vraiment besoin. Mais l’effet réel, beaucoup le disent, est un enchevêtrement couteux qui soumet les populations les plus démunies à des casse-têtes bureaucratiques, tout en soumettant leur vie aux exigences des programmes gouvernementaux .
L’idée d’un revenu de base garanti jette tout cela par la fenêtre, pour la remplacer par une mesure simple qui s’applique à tous de manière égale. Bien sûr, tous les militants de revenu de base ne l’imaginent pas de la même façon. La discordance la plus importante se situe entre ceux de gauche, qui estiment généralement que le revenu de base devrait être incorporé dans le filet de sécurité que nous avons déjà, et ceux de droite, qui ont tendance à affirmer qu’il devrait remplacer l’État-providence dans son ensemble.
Au-delà, les plans proposés ont beaucoup varié dans leurs détails. Charles Murray, dans son livre en défense du revenu de base, « In Our Hands » [entre nos mains, ndlr], suggère le démantèlement de l’État providence et son remplacement par un paiement de 10.000 $ par an pour tous les citoyens âgés de plus 21 ans. Les professeurs de Yale Law School, Bruce Ackerman et Anne Alstott sont en faveur d’une somme forfaitaire de 80.000 dollars distribuée à chacun pour ses 21 ans. D’autres proposent un revenu de base plancher, mis en place de manière à ce que personne n’y perde.
L’idée que l’État distribue de l’argent directement à ses citoyens existe depuis des siècles, mais, en Amérique, ce concept a vraiment mûri au cours des années 1960 .
Ce n’est pas du à l’idéalisme des années 60, mais à l’observation du pays par des économistes du gouvernement qui y ont vu quelque chose de terrifiant. Pour la première fois dans l’histoire, ils ont réalisé, que la croissance de l’emploi n’allait pas au même rythme que la croissance économique, ce qui signifie qu’il y avait des segments de la société où les gens ne pouvaient pas trouver du travail alors même que les entreprises prospéraient.
Ce phénomène, connu sous le nom de « chômage structurel », combiné avec une peur de l’obsolescence de certains emplois par la technologie, a amené les conseillers économiques du Président Kennedy à proposer la notion de revenu de base. Elle a commencé à circuler dans les milieux politiques de Washington sous le nom d’impôt négatif, un terme inventé par Milton Friedman dans son livre de 1962, Capitalisme et liberté.
Durant la campagne pour la présidentielle de 1972 ou Nixon et George McGovern étaient en lice, les démocrates et les républicains étaient tous pour une forme de revenu de base. McGovern plaidait pour un “Demogrant”, une Prestation universelle, soit un cadeau annuel de 1000 $, qui représenterait de l’ordre de 7000 $ aujourd’hui, pour chaque Américain. A cette époque, plus de 1.000 économistes avaient appelé le gouvernement fédéral à mettre en place une sorte de revenu de base immédiatement.
Malgré tout cet élan – même Donald Rumsfeld, qui est devenu directeur de l’Office of Economic Opportunity quand Nixon a été élu, en était un partisan – l’idée a échouée après avoir été introduite au Congrès sous la forme du ‘plan d’aide à la famille’. Elle a été rejeté en commission, car quelques sénateurs démocrates protestaient que ce n’était pas assez généreux tandis que d’autres craignaient que cela ne perturbe l’économie agricole dans le Sud .
Selon Steven Pressman, économiste à l’Université de Monmouth dans le New Jersey et co-éditeur d’un livre publié en 2005 sur le revenu de base, l’idée a subi un autre coup dur dans cette période, quand elle a était mise en place à l’essai sur le terrain. En effet, une série d’extraordinaire expériences sociales ont été menées entre 1968 et 1980 dans un certain nombre d’États américains, dont New Jersey, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord, et le Colorado. Dans ces expériences, certains ménages ont obtenu des transferts monétaires inconditionnels ; d’autres, les “groupes de contrôle ” n’en avaient pas.
Les résultats ont confirmé les soupçons des sceptiques : Les gens qui ont reçu de l’argent ont travaillé moins. Plus précisément, un pourcentage faible mais significatif de salariés secondaires, généralement des femmes, ont réduit leurs temps de travail ou on quitté leur poste. En plus de cela, les résultats ont montré que les couples mariés qui ont reçu des transferts monétaires étaient plus susceptibles de divorcer .
« Ces deux résultats ont tué l’idée », estime le philosophe belge et économiste Philippe Van Parijs, qui est l’un des plus ardents défenseurs au monde d’un revenu de base garanti et ancien professeur invité à Harvard. Depuis, dit Van Parijs, le débat sur la façon de mettre fin à la pauvreté en Amérique s’est déroulé comme si l’option d’un revenu de base n’existait tout simplement pas .
Vers un grand compromis entre la droite et la gauche ?
En 2014, près de cinq ans après le début de la Grande Récession, théoriquement terminée, les problèmes du système que le de revenu de base était censé résoudre dans les années 70 sont de retour à l’avant-garde : le produit intérieur brut de l’Amérique se reprend, et le marché boursier est en plein essor, mais des millions des gens sont durablement, et sans perspective, chômeurs. Comme les professeurs du MIT Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee l’affirment dans leur nouveau livre, Le deuxième âge de la machine, ce sera encore plus accentué avec le temps, puisque les ordinateurs seront encore plus capables de réaliser des taches autrefois réservées aux personnes.
Entre ces changements, et le poids du système de filet de sécurité, auxquels s’ajoute le coût gonflant de l’assurance maladie et de sécurité sociale des programmes gouvernementaux des années 70 — certains penseurs croient maintenant que nous devons faire plus que d’attendre la fin de gueule de bois post-récession : nous avons besoin de repenser complètement les prestations du gouvernement.
« À un certain moment, nous allons tellement dépenser une masse faramineuse d’argent pour l’État-providence, que cela va en devenir ridicule pour tout le monde », a déclaré Murrhine. « D’ailleurs les gens de droite trouvent déjà tout cela bien ridicule : comment pouvons-nous avoir des milliards “X” de dollars en paiements de transfert et encore 15 % de la population en dessous du seuil de pauvreté ? C’est aberrant. Eh bien, à un moment donné, cela deviendra aussi aberrant pour les gens de gauche, et donc, c’est là que je vois l’opportunité, à terme, d’un grand compromis. »
Ce grand compromis, explique-t-il, prendra en compte la pensée libérale, en disant : “nous allons vous donner un gouvernement puissant en termes d’argent brassé pour le peuple, si vous nous donnez un petit gouvernement en matière de capacité à diriger la vie des gens.”
« Je ne sais pas quand cela arrivera », relativise Murray. « Mais nous sommes beaucoup plus proche de ce point en 2014 que nous ne l’étions quand j’ai publié le livre [il y a huit ans]. »
Graeber, un anarchiste et anthropologue à la London School of Economics, voit un point de rupture similaire s’approcher : « Les gars du libre marché ont mené une campagne acharnée pour convaincre les gens que toute sorte de politique visionnaire peut seulement conduire au goulag .… Mais bien sûr que le système est sur le point s’effondrer, les hommes à sa tête le reconnaissent de plus en plus. » Le fait que même des conservateurs comme Murray se rallient à l’idée du revenu de base, signifie, selon lui, qu’« ils essaient de saisir d’elle, parce qu’ils savent que quelque chose va se produire. »
Dépasser la religion de la valeur travail
Le soutien du peuple américain en vue d’un jour adopter une version d’un revenu de base dépendra peut-être de la façon dont ils seront capable de d’appréhender les résultats de ces expériences d’il y a 40 ans — ceux-là qui semblaient montrer que les gens qui reçoivent un revenu sans contrepartie du gouvernement ont tendance à travailler moins et divorcer plus. Bien que ces résultats aient été largement considérés à l’époque comme une sentence de mort pour l’idée, certains partisans du revenu de base pensent que cette vision est dépassée.
L’économiste et lauréat du prix Nobel James Tobin, qui a écrit le premier document technique sur la façon dont un revenu de base pourrait être mis en place, se demandait pourquoi il avait été vu comme une chose négative que les femmes, probablement coincées dans des mariages à cause d’une dépendance économique, se soient vues donner les moyens de quitter leurs maris. Van Parijs se souvient de ce que Tobin lui a dit, avant sa mort en 2002 : « Si certaines personnes, pour une période, veulent rendre leur propre vie plus facile en évitant la double journée et de se lever à 5 heures du matin, pourquoi cela ne serait-il pas bien vu ? N’est-on pas pour une vie plus prospère ? »
L’avenir du revenu de base aux États-Unis dépendra de si il y a de la place, sur le plan politique, pour discuter de cette question. C’est une foi en Amérique que le travail est une valeur positive : le plein emploi, à temps plein, ainsi que l’adage qu’on n’a rien sans contrepartie. Comme Martin Luther King Jr. l’a suggéré dans son dernier livre, le revenu de base peut être une manière plus morale et humaine que notre système actuel de partager les fruits de la démocratie. Mais il faut aussi un changement radical dans la pensée : en garantissant l’argent aux gens sans les obliger à faire quelque chose en échange, nous découplons leur valeur dans la société de leur capacité travailler.
Pour certains défenseurs du revenu de base, c’est une idée à laquelle nous devons commencer à nous habituer. Les emplois, affirment-ils, ne disparaissent pas seulement à cause de la récession temporaire, mais parce que la technologie fait qu’il est de plus en plus facile de construire une économie avec moins de travailleurs, entraînant ainsi le pouvoir d’achat des travailleurs des moins qualifiés sous le seuil de pauvreté. Cela équivaut à un désastre imminent, selon cet argument, à moins que, en tant que société, nous ne nous engagions à faire que tout le monde ait assez pour survivre indépendamment de son statut dans l’emploi .
En d’autres termes, le fait que l’humanité ait progressé au point où nous avons besoin de moins en moins de travail humain pour maintenir le même niveau de productivité peut être considéré comme positive, aussi longtemps que nous pouvons lâcher la croyance qu’un travail à temps plein est une condition préalable pour une vie pleine de sens. Si nous vivons dans un pays qui peut se le permettre, selon le plus utopique des penseurs de revenu de base, ne faut-il pas nous donner aux gens la possibilité de travailler moins, ou au moins les préserver d’avoir à se démener pour rester en vie ?
Pour ceux qui n’ont jamais reçu aucune aide, qui puisent leur dignité et leur identité dans le travail qu’ils font tous les jours, cela peut paraître comme une chose impensable. Pour d’autres, cela ressemble à une solution.
Crédit photo : CC Generation Grundeinkommen
Article publié par The Boston Globe, traduction par Audrey D’Aquin.
Postulats pour les sciences économiques ou la Troisième Voie
Nous allons vous proposer un article qui présente des considérations portant sur les fondements d’une science économique qui aurait à sa base des postulats en tant que principes aussi bien économiques que moraux. Nous affirmons que la Troisième Voie de développement économique et social de l’Humanité que même si elle est souhaitée par beaucoup N’EXISTE PAS (encore), mais elle s’impose comme une NECESSITE.
Quelque chose qui s’impose donc comme une nécessité peut ne pas être reçu par ceux que ces questions concernent et parfois nous pensons même que nous sommes pas encore prêts pour cette Troisième Voie, plus précisément nous pensons que l’humanité n’est pas encore prête pour recevoir les axiomes que je propose, même si je suis convaincu que sans leur adoption elle va disparaître d’une façon ou d’une autre, pas forcement d’une manière totalemais très certainement en tant que civilisation, tel que c’est présenté dans des divers films fantastiques et apocalyptiques.
J’ai préparé un court énoncé avec lequel je vais conclure, avec la présentation du desiderata social le plus profond, et ont peut prouver que c’est grâce à son application que le développement positif de notre civilisation à eu lieu.
Ceci apparaît de manière plus explicite au cours du XVIIIe siècle au Etats-Unis chez ses pères fondateurs, qui comme Philip Mazzei ont affirmé « Tous les hommes sont créés égaux » pour mieux légiférer cette proposition dans l’introduction de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amériques, écrite par Thomas Jefferson en 1776, qui dit textuellement :
« Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ».
Par la suite les textes devient plus précis et plus proches d’une formulation juridique : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » et « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Ces mots figurent au frontispice de deux plus grands textes de l’humanité, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 26 août 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l´Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution du 10 décembre 1948.
Nous soutenons que même si ces mots restent au stade de desiderata, le développement positif de la civilisation a dépendu du degré d’application de ces principes et il est évident que cet état de fait à été maximal à l’endroit où ces idées ont vu le jours, c’est-à-dire au Etats-Unis et dans l’occident européen.
Les sciences économiques n’ont pas réussi encore à fonder ces desideratas de la raison et du coeur des hommes, même si c’est tellement simple de les fonder de manière économique, ainsi tout devient à notre sens comme l’oeuf de Colomb.
Donc, les axiomes qui doivent fonder de manière économique et juridique le desiderata exposé ci-dessus en posant les fondations du développement des sciences économiques, que nous allons appeler la Troisième Voie de développement de l’Humanité, sont :
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits car il naissent et restent jusqu’à leur mort, et ceci de manière inaliénable, propriétaires de leur force de travail et propriétaires à parts égales des ressources naturelles dans les composantes non touchés par l’exploitation et la transformation de l’homme.
Bien entendu, c’est à la charge des spécialistes des sciences économiques d’appliquer de tels axiomes, s’ils les acceptent, car un axiome n’a pas besoin d’être démontré, il nous suffit de l’accepter et l’appliquer, en créant par la même occasion les bases théoriques d’implémentation sociale de la Troisième Voie, visage humain de la globalisation opposé au rictus mauvais de l’hypocrisie diabolique destructive.
Dans les lignes qui vont suivre je vais faire une incursion dans l’histoire du développement de la civilisation en rapport avec le respect des axiomes que nous proposons.
L’Âge de la pierre : la propriété de l’individu portait sur sa propre personne et ses outils, nous avons donc une liberté individuelle et une propriété commune des ressources naturelles qui étaient dans une relative abondance et dépendaient uniquement de la capacité technique de transformation à côté du marché libre et l’action de la loi de la valeur.
L’Esclavage : pour l’homme libre, la propriété privée sur les facteurs de production, certaines ressources sur le régime privé d’autres en propriété commune et l’esclave tel une bête de somme donc dépourvu de toute forme de propriété, mais aussi le marché libre et la loi de la valeur.
Le despotisme asiatique : l’esclavage est porté ici à la limite, les hommes ne sont pas propriétaires mais simplement les esclaves d’un « dieu » représenté par un chef, un marché libre pour la zone qui ne tombait pas dans le périmètre de l’intérêt de ce chef pour qu’il ne porte pas tous ces soucis relatifs à son organisation, et une loi de la valeur déformée par l’intervention même du despote.
Le Capitalisme : dans lequel tous les hommes redeviennent libres comme dans l’âge de la pierre, les moyens de production (ressources naturelles, matières premières et les outils) sont propriété privé motif qui induit selon Marx l’exploitation de l’ouvrier ne possède que la force de travail par le capitaliste qui lui possède les moyens de production. Le marché est libre dans ce cadre théorique et a à sa base la loi de la valeur.
Le Socialisme, avec son évolution obligatoire vers le communisme, dans lequel théoriquement le travail reste libre comme dans le capitalisme et les moyens de production deviennent propriété commune motif qui fait que le gouvernement a une tendance intrinsèque de devenir comme dans le despotisme asiatique et le travail rémunéré comme dans ce même système. Le marché inexistant, celle qui semble être, étant juste un simulacre basé par
ailleurs sur des alignements purement formels par rapport aux marché libres existantes dans les économies capitalistes.
La Troisième Voie : le travail libre soit la propriété privée de la force de travail, des moyens de productions et des matières premières (les objets du travail qui résultent d’un procès de travail), les ressources naturelles sont en principe sous le régime de la propriété commune (pour ajuster le modèle de marché et non pas pour un qui soit effectif) et le libre marché, le plus libre possible.
Les effets de la tendance humaine de devenir propriétaire des ressources naturelles sont celles qui conduisent à la guerre de même que les tendances du propriétaire une fois établit de restreindre l’accès des autres aux ressources, de cette façon nous entrons dans la zone correctement décrite par von Mises quant il adressait la question de la propriété sur les ressources et quand dans son ouvre « Marxism Unmasked : From Delusion to Destruction » il écrit : « est-il juste qu’un pays qui possède des ressources dont elle n’a pas la capacité de les exploiter de priver celui qui peut les exploiter de faire ceci et de prétendre de lui respecter ce droit qui en définitive devient un droit qui concerne la paix ou la guerre, cas où nous emmène la ressource pétrole ? ». Il est évident que la réponse est non mai en même temps ni la réponse à ce comportement qui à été la création du système colonial et qui part de l’idée qu’un pays doit à tout prix conquérir certaines ressources pour disposer d’elle selon son bon vouloir, c’est-à-dire en devenant propriétaire de ces ressources, en les sortant de la propriété commune ou des autres, n’est pas correct.
En effet nous voyons dans ces deux exemples la limite et le caractère
problématique, en fait infertile, de la propriété privé ou de groupe sur les ressources qui fait que « homo homini lupus » et qui fait que des groupes humains, aujourd’hui des états, puissent recevoir ce même proverbe romain, reprit un peu plus proche de nous par Thomas Hobbes, ceci ne serait plus le cas si nous reconnaissions que les ressources naturelles sont un cadeau fait par la nature à l’homme et non pas à un homme seul ou à un groupe d’hommes, mais à tous les hommes qui sont tous propriétaire en indivision dès leurs naissance et jusqu’à leur mort, propriété qui ne peut être transmise par héritage mais revient à tous et chacun sut la base de la simple naissance.
Si ce principe est d’une manière évidente juste et fertile il est inopérant sur le plan effectif car nous ne sommes pas à l’Âge de la pierre à l’époque des chasseurs nomades quand nous utilisions la ressource pour ensuite la laisser derrière.
Aujourd’hui les ressources doivent être traitée sur le plan pratique comme juste qu’ici, c’est-à-dire en continuant à simuler la propriété, exactement comme si elles étaient sous la propriété privé, mais les relations de production doivent acceptent ce postulat de même que les calculs économiques dérivées, qui en réalisent la correction nécessaire.
Prenons un exemple empirique. Si nous poursuivons donc le système économique capitaliste le plus développé, soit celui où nous soutenons qu’il enfreigne le moins les postulats proposés, nous voyons que c’est là où est introduite la plus grande indemnisation de chômage, de laquelle le fameux économiste américain John Galbraith disait qu’elle est l’un des pilons fondamentaux de l’économie capitaliste moderne car elle limite aussi bien l’exploitation que l’autoexploitation.
Il n’a expliqué que par les conséquences cette grande importance car il est évident qu’un ouvrier qui a un minimum de moyens de subsistance est beaucoup plus libre presque réellement libre et égal quant à la liberté devant le travail, qui dévient ainsi vraiment un droit.
Nous affirmons que le motif de cette nécessité de l’assurance chômage est qu’une personne sans travail vu qu’elle n’a pas accès par ce motif à sa côte part des ressources qui lui reviendrait théoriquement de la dote de l’humanité, est en droit d’exiger de la part de ceux qui la travaillent une redevance.
Le montant de cette redevance doit être discuté et négocié dans le cadre d’une nouvelle science économique, mais le simple fait de son existence, même si les questions du montant et de la période dont on peut bénéficier et en tout cas la part reçue comme dans un système d’assurances pour lequel on cotise tant que on travaille, doit être regardé séparément par rapport à cette redevance.
En conclusion nous croyons que nous avons tracé les jalons minimaux et nous ajoutons que c’est ni facile ni impossible qu’une nouvelle science économique soit possible dans le respect des postulats de la Troisième Voie et bien entendu que les économistes peuvent la développer.
J’ajoute quelques exemples plus récents dans lesquels toujours de manière empirique on a essayé des mesures qui sont fondées sur le plan scientifique sur les postulats proposés ici, mais comme dans le cas de Galbraith étant inconnues elle apparaissent seulement comme intuitions ou desideratas remarquables.
Ainsi, nous allons rappeler une proposition de Jean Marc Ferry qui dans son ouvrage « L’allocation universelle » (1995) propose, une « allocation universelle » de citoyenneté, qu’il définit comme un revenu social primaire distribué de manière égalitaire, non conditionnelle comme vrai revenu de citoyenneté. Si une telle initiative venait à être adoptée, selon, Ferry, le droit au travail cesserait d’être une hypocrisie.
L’idée qui manque encore de fondement théorique est appréciée favorablement et a été reprise à l’échelle européenne en 2013 sous la forme d’un projet sous le nom de Revenu Minimum Garanti (UBI). Ceux qui ont initié le projet, sollicitent une loi européenne qui devrait stipuler que chaque personne, indépendamment son age, ancêtres, domicile ou lieu de résidence, profession etc., ait le droit à une allocation de manière inconditionnelle.
Selon eux, ce revenu de base est un droit de l’homme qui ne doit pas dépendre d’aucune condition préalable quelle qu’elle soit. Ce revenu de base ne sera pas conditionné par d’autres revenus, économies ou propriétés.
C’est exactement la conséquence de l’application sur le plan pratique des principes proposées qui visent la « liberté égale » par la reconnaissance du droit égal de propriété sur les ressources naturelles pour chaque être humain.
Pour que cette proposition de projet puisse être prise en compte en commission au sein de l’union européenne (prise en compte et non encore adoptée) il faut requérir un million des signatures dans les pays de l’UE.
Malheureusement, que trois-cent-mille signatures ont pu être totalisées, mais peut-être en réessayant ultérieurement en ajoutant un meilleur fondement théorique le projet recueillera d’avantage de signatures.
C’est pour ceci que nous considérons que si ce projet venait à être fondé de manière scientifique sur le plan théorique, et non exclusivement sur des considérations de morale et d’altruisme social, mais bien sur une théorie comme celle décrite ci-dessus, pour être fondée scientifiquement et non pas seulement éthiquement ou égalitariste socialiste ‚le projet augmentera ses chances de succès.
Intéressant…après tout, nous sommes devenus des CONsommateurs, on nous dit qu’il faut acheter pour que la machine tourne (croissance etc…)… alors, que tous aient de quoi acheter n’est pas une idée de rêveurs sociaux, elle n’est même pas “éthique”, mais va devenir un cri de détresse de l’économie ultra-libérale mondialisée : “Achetez ! sinon, comment on va pouvoir continuer à prendre nos dividendes ?”… on va tous toucher des clopinettes pour que certains puissent continuer à brasser des milliards. Rien ne change, donc, sauf la forme de l’esclavage consommateur