La chaîne Arte a diffusé samedi 6 mai un reportage (“Kenya : les pionniers du revenu universel”) sur une expérimentation de revenu de base dans le pays.
Ce reportage télévisé de 24 minutes suit l’une des principales expérimentations actuelles de revenu de base qui se déroule à l’international. Précisons le contexte de cette expérimentation : un organisme privé pilote ce projet au Kenya avec comme but affiché la lutte contre l’extrême pauvreté.
“Give Directly”, une organisation qui lutte contre l’extrême pauvreté
Givre Directly est une ONG américaine qui recueille des dons privés (souvent d’entreprises de la Silicon Valley) et les redistribue à des personnes démunies sans condition. Au Kenya, elle sélectionne des foyers très pauvres et a déjà versé une somme unique de 1 100 € en trois versements annuels (100 € puis deux fois 500 €) à 220 habitants d’un village au bord du lac Victoria. L’objectif à long terme serait de verser 22 € mensuellement sous forme de revenu de base à 6 000 personnes (cette somme correspond au minimum vital au Kenya). Cette expérimentation serait ensuite observée pendant douze ans pour en estimer les retombées sociales et économiques.
Un reporter : “Vous ne pensez pas que les gens pauvres vont gaspiller cet argent ?”
Un villageois : “Les gens pauvres savent quoi faire de cet argent parce que cet argent leur a manqué. Ils savent donc parfaitement l’utiliser et même mieux que ceux qui en ont !” (extrait d’une interview dans le film)
Donner de l’argent directement aux gens et sans condition est plus efficace
Donner de l’argent directement semble plus efficace et plus rapide pour aider vraiment les personnes qui sont en souffrance.
Cette révolution des mentalités s’est déjà mise en route suite à l’analyse des protocoles et de la gestion de crise qui avait suivi le tremblement de terre en Haïti. L’aide internationale et l’organisation des secours sur le long terme (hors urgence des premiers secours) avaient été vivement critiqués à l’époque.
Se pose la question du financement d’un tel revenu de base universel face à l’éradication de l’extrême pauvreté dans le monde… (relire notre article sur l’expérience en Namibie)
A problème global, réponse globale : une taxe Tobin globalisée
Un rapide calcul nous permet d’affirmer tout du moins que c’est possible en appliquant de manière globalisée une forme de “taxe Tobin” fixée à seulement 0,1 % sur la totalité des transactions financières mondiales : l’objectif serait de pouvoir redistribuer 1 € par jour et par personne à une population d’environ 2 milliards d’individus.
En nous basant sur des estimations de 2008 à 2015, le montant de ces transactions s’élèverait entre 700 000 et 1 600 000 milliards de dollars par an…
La formule de calcul simple : Montant x 0,1 % nous permet de montrer qu’a minima 700 milliards pourraient être levés et distribués dans ce projet d’envergure !
La question demeure : qu’attendons-nous pour le faire ?
Pour aller plus loin :
- Kenya : les pionniers du revenu universel, un reportage de Catherine Monfajon et Yann Varenne, ARTE GEIE / Découpages, France 2017 (lien)
- Soutenir Give Directly : https://www.givedirectly.org
- Soutenir le MFRB pour développer des expérimentations en France : https://www.revenudebase.info/donner
Image : CC Pixabay
Un revenu de base n’est pas un revenu universel. Si, par revenu de base, on entend supprimer les allocations familiales, etc. , ça ne sert à rien. La situation des petites gens serait encore pire.
un bon revenu de base (ex. 1800€ ou 2000€ par mois) me semble l’antidote efficace contre la multitude de problèmes (pollution, exploitation du travailleur, gaspillage, sécurité, violence, précarité, etc, etc…) qui hantise notre civilisation. Il s’agit d’un nouveau paradigme économique auquel vous êtes invité à vous ouvrir. Ce nouveau dispositif social est appelé non seulement à remplacer en majeur partie la sécurité sociale actuelle mais aussi à supprimer des frais de gestion et des raisons d’être de plusieurs dispositifs en la matière.
Pour avancer un montant de revenu de base, il faudrait prendre un peu plus de temps pour bien cerner ce que l’on entend par besoins essentiels. Leur coût est très variable selon le situations. 1800 € par personne me semble très excessif si l’on veux que les pays du Sud profite de cette révolution pour vivre dignement. 3600 € pour un couple, on reste dans la surconsommation, objet de toutes les problèmes du monde ;