Dans le dernier podcast “Monnaie Libre” animé par Stephane Laborde, le socialiste Christophe Girard, précise sa vision de sa proposition de “revenu social garanti” qu’il va défendre au prochain congrès du Parti socialiste.
Le 4 septembre dernier, le conseiller régional et maire P.S du 4ème arrondissement de Paris, Christophe Girard, annonçait dans une tribune une proposition originale : le “revenu social garanti”.
Comme nous le remarquions dans nos colonnes, cette proposition, bien que très similaire – du moins dans l’inspiration – au revenu de base, s’en éloignait tout de même dans son application concrète, notamment sur le point crucial de l’inconditionnalité du revenu social proposé.
Interrogé par Stéphane Laborde dans le dernier épisode de podcast “Monnaie Libre”, l’élu socialiste précise sa vision du revenu social garanti (RSG). Vous pouvez écouter le podcast en cliquant sur le player ci-dessous :
Monnaie Libre – épisode 16 : Christophe Girard
Girard y retrace d’abord le cheminement intellectuel qui l’a conduit à adopter une telle idée. Il évoque notamment la condition des étudiants et des artistes dans notre société. Il mentionne aussi les références intellectuelles qui l’ont inspiré de la Révolution française aux écrits d’André Gorz.
Durant l’entretien, il développe sa proposition et affirme finalement son accord avec le principe de l’inconditionnalité : « Le RSG se détache des autres revenus parce qu’il n’y a pas de conditionnement » et vise « à créer de la valeur et à investir dans ceux qui n’ont pas les moyens matériels de créer de la valeur immatérielle » explique-t-il. Il est versé en liquidité à tout le monde même si une partie est prélevée par l’impôt. Ce revenu est une « monnaie d’échange » ayant un impact certain sur le système monétaire. Son adoption peut réduire les divisions au sein de la société et avoir à terme un impact positif sur l’économie.
Christophe Girard propose de le financer à partir d’une « fusion des minimas sociaux » dans l’esprit d’une rationalisation du système social de redistributions.
En revanche, il se montre plutôt flou dans ses explications par exemple lorsqu’il évoque « la salle de sport de Google » comme exemple de lieu favorisant la création immatérielle ; ou encore lorsqu’interrogé par Stephane Laborde sur les modalités précises de la mise en œuvre du RSG, il en renvoie cette questions aux « experts ».
Enfin, Christophe Girard précise qu’il ne s’agit que d’une « contribution thématique » (parmi des centaines d’autres). Le RSG n’en est donc qu’au stade de la réflexion et du débat mais il peut recevoir l’appui des militants socialistes qui souhaitent signer la contribution (accessible ici sur le site officiel du PS). Le congrès du PS aura lieu les 27 et 28 Octobre 2012 à Toulouse.
Avec pour l’instant seulement 5 signataires espérons que les instances dirigeantes du parti ainsi que les militants socialistes ne passeront pas à côté de cette proposition novatrice.
Crédit illustration Yann Caradec