Dans un article publié sur son blog Alternative 21, Guy Valette aborde les coûts réels qu’engendrerait l’instauration d’un revenu universel de 750 € par personne et par mois.
Nous devrions nous réjouir. Il ne se passe plus un jour sans un article de journal, sans une émission à la radio ou à la télé, sans qu’un candidat à la présidence à la république, sans qu’un expert ne parle du revenu universel. Le problème est que la plupart des journalistes, des responsables politiques, des experts économiques qui doutent de la pertinence de ce revenu d’existence ont pour argument principal le coût exorbitant d’une telle mesure. La démonstration semble imparable : 65 millions x 750 x 12 = 585 milliards d’euros pour un revenu universel de 750 € par personne et par mois. C’est presque deux fois le budget de l’État. Ce revenu de base ne serait qu’ une belle idée à ranger dans la boite à utopie comme le souligne le dernier papier de l’OFCE sur le sujet. Nos experts, le sourire en coin et avec beaucoup de condescendance, nous remercient de faire rêver le petit peuple mais il faut être réaliste, après tout notre système social à la française aurait montré son efficacité pendant la crise. Un petit lifting devrait suffire pour en supprimer les quelques défauts.
Pourquoi tant de mauvaise foi pour dénigrer cette belle idée dont l’heure est pourtant venue ? Faire ce très mauvais calcul, c’est considérer l’ensemble de la communauté comme totalement inactive, qui attendrait mois après mois, comme du bétail en batterie, sa ration mensuelle pour ensuite aller s’assoupir jusqu’à la prochaine distribution. C’est avoir une piètre idée de nos concitoyens qui créent bon gré mal gré 2 000 milliards d’€ de richesses nouvelles par an, sans compter l’ensemble des activités sociales et familiales qui distribuent du bien-être sans être considérées comme des activités marchandes dans le calcul du PIB. L’ensemble des revenus d’activité sont de l’ordre de 1 200 milliards d’€, le patrimoine net privé est valorisé à plus de 10 000 milliards d’€, soit plus de 5 fois le P.I.B. Mais ces revenus comme ce patrimoine sont très mal distribués. Il y a aujourd’hui plus de 9 millions de personnes qui survivent dans la précarité avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté (60% du revenu médian). Le salariat n’arrive plus à distribuer un minimum de richesse à chacun et notre système social adossé à la cotisation est sous perfusion de l’État avec la C.S.G. (8% de tous les revenus – 90 milliards €). Il faut donc redistribuer un peu ce qui a été mal distribué pour assurer la survie de ceux que notre système économique exclut.
Le coût n’est pas dans la quantité d’argent que l’on met en jeu, il est d’une part dans le budget de fonctionnement du système de redistribution et d’autre part dans le degré d’inefficacité à atteindre les objectifs fixés. Aujourd’hui c’est l’État qui se charge de cette mission. Le coût de fonctionnement de cette redistribution, encore insuffisante pour éradiquer la pauvreté et la précarité, est loin d’être négligeable.
UNE REDISTRIBUTION PAR LE BUDGET DE L’ÉTAT INEFFICACE ET COUTEUSE
Tant bien que mal l’État collecte l’impôt sur les revenus (IRPP : 75 milliards d’€), l’impôt sur la fortune (I.S.F. : que 5 milliards d’€ !) auprès d’un nombre de plus en plus réduit de contribuables qui essaient par tous les moyens d’« optimiser » leur dû. Collecte, percluse de niches en tout genre (coût : 80 milliards d’€), qui mobilise pour le contrôle des milliers de fonctionnaires et dont s’exemptent légalement avec l’aide d’avocats fiscalistes, ou illégalement avec la fraude fiscale, une partie des 1% les plus riches. (Coût de l’évasion fiscale en France de 40 à 60 milliards d’€).
Avec le montant de ces prélèvements, péniblement rassemblés avec la C.S.G payée par tout le monde, l’IRPP payé par moins de 50 % des foyers fiscaux (lien), l’ISF payé par moins de 350 000 sur 38 millions de foyers fiscaux (moins de 1%) l’État complète d’une part le budget de la Sécurité Sociale (20% du budget global de 475 milliards) pour distribuer par l’intermédiaire de la C.A.F les minima sociaux (RSA, ASPA, etc…) les aides aux familles, l’allocation logement. D’autre part ces dernières années, face à la montée du chômage, l’État a cru bon de mettre en place des aides pour alléger les « charges » des entreprises afin améliorer la compétitivité des entreprises et encourager l’embauche (C.I.C.E, emplois jeunes, réduction Fillon, etc…). Aides qui se révèlent peu efficaces dans la création d’emploi et qui « coûtent » chaque année au budget de l’État jusqu’à 50 milliards d’€, qui, faute de demande et devant un appareil de production sous utilisé se retrouvent en partie dans la poche des actionnaires au lieu de contribuer à la lutte contre le chômage.
Toutes ces aides conditionnées au degré de précarité et à la situation familiale de chacun, sont stigmatisantes et dévalorisantes pour la personne en situation de détresse. Devant l’« épreuve du guichet » beaucoup renoncent à leur droit ou au contraire hésitent à accepter un emploi, ou à déclarer une activité qui remet en cause une aide vitale. La gestion, l’administration et les contrôles qu’exigent ce mode de redistribution mobilisent plus de 80% des employés de la C.A.F. restreignant d’autant les missions d’accompagnement nécessaires à l’insertion sociale de tous les victimes d’un système de plus en plus inhumain.
Ainsi ce n’est pas l’argent redistribué pour panser les plaies d’un système injuste qui est une charge pour la société mais bien toutes ces dépenses supplémentaires de fonctionnement que ce système exige tant dans la récolte des ressources que dans cette redistribution complexe à mettre en œuvre auxquelles s’ajoutent toutes les frustrations que le système impose pour l’allocation de ces aides chichement distribuées. A ce coût inhérent au fonctionnement des services de recouvrement et d’allocation s’ajoutent aussi les pertes de recettes au budget de l’État qu’imposent les plus riches grâce aux niches et à l’évasion fiscale ; le coût c’est aussi le degré d’inefficacité de mesures comme le C.I.C.E.
LE REVENU UNIVERSEL : UN ATOUT MAITRE POUR CHACUN, MOINS DE CHARGES POUR LA COMMUNAUTÉ
Le revenu universel et inconditionnel, par sa simplicité de mise en œuvre, par la redistribution intrinsèque au propre corps social et qui concerne chaque individu est tout simplement le moyen le plus efficace d’immuniser l’ensemble d’une communauté contre la précarité et la pauvreté. Chacun perçoit inconditionnellement tout au long de la vie ce minimum vital, chacun contribue en fonction de ses revenus d’activité, de son patrimoine et du capital productif qu’il met en jeu, (voir l’article : « Ça changerait quoi pour vous un revenu de base universel et inconditionnel tout au long de la vie ») le tout pouvant être administré par une caisse comme la Caisse des Allocations Familiales rebaptisée Caisse du Revenu Universel, sans avoir besoin d’avoir recours aux services de l’État, celui-ci se trouvant du même coup dispensé de prélever l’impôt (IRPP, l’ISF et CSG).
Certains contribueraient plus qu’ils ne reçoivent mais n’est-ce pas le cas aujourd’hui pour la plupart des contribuables ? Si on ne peut pas parler de coût quand chacun contribue en fonction de ses moyens à l’allocation de ce minimum vital on peut affirmer que par sa simplicité dans la collecte et dans l’allocation, ce mode de redistribution est bien plus efficace que le système actuel basé sur le recouvrement de l’impôt et l’allocation ciblée et conditionnée d’aides multiples et variées.
Si l’ensemble du corps social ne serait ni plus pauvre, ni plus riche, chacun disposerait chaque mois d’une carte maîtresse, d’un joker, pour assurer la satisfaction de ses besoins élémentaires grâce à la solidarité de tous. Délivré de cette obsédante obligation d’assurer sa propre survie et celle des siens qui épuise et absorbe une grande partie de l’énergie humaine, nous pouvons affirmer que chacun pourrait trouver les moyens de s’émanciper et de s’épanouir, de pouvoir dire non à un emploi dangereux pour sa santé, de réduire le temps consacrée à un emploi particulièrement pénible ou insatisfaisant. Ainsi chacun pourrait trouver la place qui lui convient dans la société en fonction de ses goûts, de sa personnalité et de ses propres compétences acquises.
Cessons de laisser croire que le revenu universel inciterait à l’inactivité et à l’oisiveté. Ce minimum vital assuré changerait simplement le rapport de subordination de chacun à un emploi. On n’accepterait plus n’importe quel travail rémunéré à n’importe quel prix pour vivre mais, avec ce minimum vital assuré, on pourrait choisir ses activités et la place que l’on désire assumer dans la société.
Les emplois pénibles et dangereux seront inoccupés ? En attendant de trouver les moyens de les mécaniser ou de les automatiser, on réduirait le temps de travail des personnes concernées ou/et on augmenterait les salaires. Des emplois inutiles seraient abandonnés, tant mieux. Ce qui est certain est qu’en donnant l’initiative à chacun de choisir ses activités et le temps qu’il consacre à un emploi rémunéré, il ne fait aucun doute que le chômage diminuerait, que les addictions et la criminalité seraient réduites et que la santé de tous s’améliorerait. En conséquence, outre le bien-être et la sérénité inestimable qu’il pourra procurer, ce n’est plus le coût du revenu universel qu’il faudra mettre en avant mais bien la diminution des budgets consacrés à tenter de réparer les maux que notre système économique actuel nous impose.
Ce revenu inconditionnel et universel découplé de l’emploi est tout simplement l’expression d’un droit universel et inconditionnel à une existence digne. Avec l’accès gratuit aux soins et à l’instruction il permet à chacun de s’épanouir et de s’émanciper. Laisser croire que ce revenu universel ne serait qu’une charge pour la société et qu’une incitation à l’inactivité et à la marginalisation comme l’indique la conclusion de l’article de l’O.F.C.E. (1) c’est méconnaître les ressorts profonds de la nature humaine qui ne peut se révéler que dans son rapport à l’autre et dans l’exercice d’une activité reconnue socialement et c’est avoir aussi une vision un tantinet schizophrénique de notre propre communauté humaine en mettant perpétuellement en avant un fantasmagorique « coût des autres ». Enfin n’est-ce pas considérer l’être humain comme un être mineur si c’est à la société de fournir à chacun un emploi comme le préconise la conclusion de l’article ?
On ne peut que regretter que nos experts économiques n’aient qu’une vision comptable et rabougrie de la société des hommes qui devrait délimiter régulièrement son lot de précaires subordonnés aux aides d’un État paternaliste et bienveillant. Permettons-nous encore d’espérer qu’un autre chemin est possible et que le revenu universel est non seulement une utopie très très utile mais aussi une impérieuse nécessité (pour répondre à la question du titre du rapport de l’O.F.C.E. sur le sujet).
NOTE : Pour bien faire comprendre l’effet distributif du revenu de base :
- Pierre est sans revenu, actuellement au RSA avec les allocations logement il touche autour de 750 €.
- Marie a un salaire brut autour du SMIC et perçoit la prime d’activité et une allocation logement.
- Paul à un salaire brut de 2 250 €, Anne de 3 000 € et Jacques 4 500 €. On calcule leur revenu net d’impôts (CSG + IRPP) (en jaune dans le tableau) et on compare avec une redistribution avec un revenu universel de 750 € et une contribution de 30% sur les revenus brut d’activité (en vert dans le tableau).
- Tous sont assurés sans aucune formalité ni contrôle d’avoir à minima 750 € de revenu et personne n’a avec le revenu universel et un prélèvement de 30% des revenus inférieurs à leur situation actuelle.
- En revanche l’Etat est dispensé de contrôler les revenus des cinq ainsi que la situation d’allocataire de Pierre et de Marie. Les aides (minima sociaux, AL, aides à l’emploi, etc…) devenant inutiles l’IRPP et la CSG n’ont plus lieu d’être.
- Les deux modes de redistribution sont comparables mais l’inconditionnalité du RU libère l’individu de la crainte de la précarité. En outre une modulation entre l’enfance (par exemple : 250 €) et l’âge adulte permettrait d’assurer un revenu de l’ordre du seuil de pauvreté à 1 000 € pendant une période de sa vie.
(1) Extrait de la conclusion de l’article “LE REVENU UNIVERSEL UNE UTOPIE UTILE ? » de Guillaume Allègre et Henri Sterdyniak, O.F.C.E. Sciences Po (lien) : « Les personnes sans ressources ne seraient plus contraintes de chercher un emploi ou de s’inscrire dans un processus d’insertion pour avoir droit à un revenu minimum. Cela peut être considéré comme une liberté supplémentaire. En sens inverse, la société renoncerait à l’objectif de fournir un emploi à chacun. Elle s’estimerait quitte en ayant versé le revenu d’existence. Faut-il qu’une partie importante de la population vive ainsi à la lisière de la pauvreté, sans le lien social que représente aujourd’hui le travail ? S’il règle le problème du non-recours et réduit la pauvreté monétaire, s’il permet d’éviter la stigmatisation et de supprimer les contrôles humiliants, le revenu de base a un coût financier important, non pas dû à son objectif principal, aider les personnes en situation de précarité, mais à une conséquence latérale, verser une somme importante à tous. Vu ce coût, la crédibilité de sa mise en place est faible. »
Sauf que l’IRPP sert à financer les hopitaux, l’école, les infrastructures, l’armée, la police, la justice et j’en passe. Là, dans ce tableau en fin d’article, l’IRPP disparait et vous ne financez plus que le revenu de base. mais les hôpitaux, écoles, infrastructures, armée, police, justice… ils sont financés comment ? L’argent de l’IRPP utilisé pour financer (en partie) tout ça, faut bien alors le récupérer autre part.
En fait il faut d’abord financer les services publics avec des redevances (certains pourront être mis ainsi en concurrence régulée comme la santé ou l’enseignement) c’est à dire en les faisant payer comme des services normaux et non à partir des impôts qui n’ont pas de destination et tiennent compte de la capacité contributive. En faisant un petit effort d’abstraction ça fonctionne (par exemple les cotisations contributives ça finance des services financiers de “salaire différé” comme l’assurance chômage ou les retraites complémentaires, la TVA ça peut financer des services publics liés à la production : retraite de base, inspection du travail, protection des usines et des produits finis…) , une flat tax sur le patrimoine corporel ça peut financer du régalien (protection des logements et de ceux qui y habitent) on peut faire payer l’enseignement à l’année-élève, la santé c’est une assurance à environ 250 euros par mois et par personne, etc…L’intérêt c’est qu’on fait ainsi payer les consommateurs sans avoir à les connaître (donc y compris les touristes par exemple) et qu’on peut gérer en “budgets annexes” c’est à dire avec des techniques de gestion d’entreprise (comme les PTT autrefois).
L’impôt lui est donc entièrement destiné à la redistribution entre personnes physiques. Ainsi au RU traditionnel en cash finançant de la nourriture ou du logement on ajoute un “chèque scolaire”, un “chèque formation pour adulte”, un “chèque santé”…Si le revenu primaire est d’environ 2000 euros par personne et par mois et en ne prenant en compte comme vrai impôt (en plus des redevances) qu’une CSG de 50%, on redistribue ainsi 1000 euros par personne dont environ la moitié en cash (moins pour les enfants) et la moitié en “chèques de remboursement de services publics” (plus pour les enfants à cause du chèque scolaire)…
Comme le fait systématiquement la presse, vous confondez Budget de l’Etat et budget du pays.
Le Budget de l’Etat est d’environ 380 milliards (déficit de 70 milliards environ) car l’Etat a un role limité et pas celui de payer les aides sociales ni les dépenses régionales. (même si il participe un peu via des aides et subventions)
En addition du Budget de l’Etat il y a celui des collectivités(100 milliards) et celui de la sécurité sociale (500 milliards, déficit de 7 milliards).
Donc le vrai budget du pays, c’est plutôt 1000 milliards.Le fameux “Budget de l’Etat “représente donc moins de 40% des sommes controlé et distribué par nos politiques.
Ce terme “Budget de l’Etat’ devrait être banni car 99% des lecteurs pense que c’est la somme à disposition du pays ce qui est loin d’être le cas. Et systématiquement on voit des comparaisons “représente x% du budget de l’Etat” ..
Ca rejoint en tout cas votre point sur la complexité absurde du système de taxation.
_ Vous ne citez par l’argument qui me semble fondamental pour le Revenu Universel qui est : S’il est “normal” de considérer l’héritage d’accumulation de biens comme logique, où passe l’héritages, de labscence des parent au travail pour s’occuper de leurs gosses, de la somme du travail fournis par nos ancêtres dont les résultats perdurent, les défrichages, les innovation, les inventions, les savoir-faires/savoir être, les techniques spécifiques, les robotisations ?
_”…laisser croire que le revenu universel inciterait à l’inactivité et à l’oisiveté…” = Considérer que rentiers, héritiers et autres actionnaires ne sont que des inactifs – oisifs, ce qui est certainement proche de la réalité pour ces derniers.
_ Les APL ne se cumulent pas au RSA, elles lui sont soustraites …
et si on prélevait un % sur les produits de consommation afin de payer ce revenu de base a tout le monde ?
@sebastien ; ça s’appelle la TVA, et c’est l’impot le plus injuste qui soit
puisque tout le monde le paye (riche ou pauvre)
par contre il est question de taxer les transaction financiere (la bourse ) .…
là, peut etre qu’il y a de l’argent a prendre
ce que les gens ne comprennent pas , c’est que si on ne donne pas d’argent , aux gens
ben , il ne le dépensent pas !
et l’économie, se fige .….
parler de l’emploi dans cette affaire, n’a pas de sens .…
je suis sans emploi, mais je travail .… j’aide mes voisins avec mes competance informatique
je tond ma pelouse, je fais mon jardin .…
Bernard Friot , explique tres bien qu’il ne faut pas confondre “l’emploi” et le travail !
je vous enjoins a regarder ses videos sur youtube
Pour comprendre ce qui se passe il faut d’abord faire payer les services publics sous forme de redevances ou de prélèvements ayant la caractéristique de redevances (TVA pour les services liés à la production, taxe foncière pour les services liés au sol…). L’impôt (en général direct) tenant compte de la capacité contributive ne sert plus alors qu’à la redistribution (ça revient par exemple à distribuer un chèque scolaire aux familles, un chèque formation aux adultes, un chèque assurance maladie à tous etc…). Très simplement on sait que le revenu primaire par français est de l’ordre de 2000 euros par mois et que les services publics gratuits à la personne qui seraient ainsi remboursés (d’autres services ne seraient pas remboursés) par un chèque coûtent à peu près 500 euros par mois et par personne (plus pour les enfants, moins pour les seniors). On voit ainsi les limites de faisabilité du RU : pour financer un RU moyen de 500 euros (moins pour les enfants, équivalent à l’ASPA pour les seniors) il faut remplacer les impôts directs (dont cotisations non contributives) par une CSG de 50%. Notons qu’on ne pourrait pas atteindre de telles sommes avec un prélèvement positif progressif (c’est le RU lui-même qui assure la progressivité).
Article assez décevant : on nous dit que le RU coûterait – pour un RU de 750 € / mois – 585 milliards d’€, mais que ce montant est à corriger à la baisse. On s’attend donc à trouver de savants calculs pour nous le prouver. Au lieu de quoi, on nous sert un argumentaire sociologique – intéressant, certes, mais archi connu… mais pas de chiffres ! !
En l’espèce, cet article ferait hurler de rire un comptable lambda… et pleurer un militant qui n’aurait que ça pour répondre à l’éternel question : comment le finance-vous ?
Dev – mb du MRB47
Bonjour, vous pouvez approfondir les possibilités de financement sur le site : https://www.revenudebase.info/decouvrir/#toc-comment-le-financer-
Je doute qu’un bébé de 6 mois touche 750 euros par mois.
Donc déjà hop on coupe pas mal.
Il y a 28 millions d’actifs en France.
Soit un coût environ 150 milliards d’euros pas an.
Bonne idée ou pas, je n’en sais rien. D’un côté ça relance l’économie.
Donc rétroactivement il récupéreront en consommation TVA (taux d’épargne à 15,5% en moyenne, donc bien 75% serait TVAtisé), Augmentation d’impot sur le revenu, etc..
Sans partir sur des élucubrations fantasques en m’inspirant de chiffres plat sans admettre des différences de comportement économique, le coût intrinsèque ne représente absolument rien bien que coûteux.
Attention au sensationnel 🙂
PS : Je suis plus de droite par idée, je ne sais vraiment pas si c’est une bonne idée, je ne suis donc pas l’avocat du revenu universel.
J’ai 2 critiques à vous faire concernant les exemples chiffrés que vous donnez :
1. Vous ne donnez des resultats que pour des revenus individuels (Pierre, Marie, Paul, Anne.…) et omettez donc tous les investissements collectifs indispensables à toute société et qui seraient financés comment ?
2. Même dans votre exemple chiffré, tout le monde est gagnant, en fait les gens qui ont un travail le sont, alors que le pauvre Pierre, sans emploi, se retrouve avec ses 750€/ mois. En quoi les chômeurs sont-ils gagnants dans votre système ??
@Jmk011 : 50% de ceux qui pourraient en bénéficier du RSA ne le réclament pas.
De plus, un couple au RSA touche 950€, au lieu de 1500€ avec le RU.
Ok et si votre couple de chômeurs a 2 enfants également chômeurs, ça leur donne un revenu mensuel de 4x750= 3000€ !! Et si tout le monde est au chômage, on va le prendre où l’argent ??
Par ailleurs vous ne répondez pas à ma première question sur le financement nécessaire des investissements collectifs.
Nous ouvrons nos colonnes à d’autres contributeurs actif. Notre site est un lieu d’échange et de discussions sur les préoccupations du monde d’aujourd’hui et de demain – de craintes pour les uns, d’espoirs pour les autres – traitant aussi d’intelligence artificielle et d’automatisation annonçant une apocalypse de l’emploi selon plusieurs rapports, (nous avons créé une catégorie sur ce sujet) nous nous demandions, si vous seriez intéressé de contribuer à propos du revenu universel ?
pour en savoir plus : https://iatranshumanisme.com/2016/09/18/nous-recherchons-des-collaborateurs-contributeurs/
Il existe d’innombrables propositions d’allocations inconditionnelles dont par exemple le LIBER, le revenu de base du Parti Vivant en Belgique, de revenu d’existence de Baptiste Mylondo, le revenu viatique des écosociétalistes…
Je classerai celui du MFRB dans la famille des revenus minimums garantis minimalistes : capacité de protection sociale insuffisante (montant inférieur au seuil de pauvreté et à 1000 EUR/mois) mais des sacrés migraines en perspectives pour trouver les fonds nécessaires…
Il faut se rappeler que la totalité des recettes d’un Etat n’est pas d’origine fiscale et que les impôts ne sont pas les seuls modes de financement possible d’une allocation inconditionnelles. Est-ce que le problème du financement d’un revenu de base se pose dès lors que l’on ne recourre pas à l’impôt ?
Imaginons un RMG mensuel de 1000 EUR minimum pour un résident légal inactif et 1500 EUR minimum pour un travailleur. Il pourrait être financé comme suit :
1) L’Etat met en oeuvre un fond de dividende social et y verse chaque année au moins 1% de ses recettes non fiscales.
2) Les collectifivés régionales émettent des monnaies complémentaires fondantes.
3) L’Etat répartit chaque mois un quatorzième des recettes du fond de dividende social entre les dividendes sociaux. Pas de risque de déficit puisqu’il ne répartit que ce qui est disponible. Le versement est effectué en EUR, donc en monnaie pérenne.
4) Chaque collectivité régionale verse mensuellement aux résidents légaux établi sur son territoire un décompte en monnaie fondante équivalent à 1000 ou 1500 EUR selon la situation de l’ayant droit moins le montant de dividende social perçu. Elle est produite et versée selon le principe de la monnaie-hélicoptère, donc pas de problème de déficit.
Voilà pour la question du financement.
Pour que le système produise les effets recherchés, en terme de protection sociale notamment, il faudrait fixer un tas d’autres détail tel le régime d’aide aux sans-abris et aux sinistrés. Il faudrait également mettre en oeuvre diverses mesures d’accompagnement, par exemple le droit pour une entreprise bénéficiaire de déduire fiscalement 1500 EUR par salarié employé à 20H/semaine au moins pour un salaire mensuel d’au moins 1500 EUR.
N’oublions pas que rien n’interdit de mettre en oeuvre un bouquet d’allocations inconditionnelles spécialisées et complémentaires plutôt qu’une allocation universelle. N’oublions pas non plus que toute allocation inconditionnelle n’est pas forcément un revenu minimum garanti minimaliste ou maximaliste. Il y a aussi les dividendes sociaux, lesquels peuvent être employés comme prestation sociale (ex : remplacement du RSA par un dividende social) mais aussi comme prime incitative. On pourrait ainsi utiliser des dividendes sociaux pour récompenser les entreprises qui cède des actions représentative de voix à leurs salariés : 1 salarié actionnaire dirigeant=1 part mensuelle de dividende incitatif pour l’employeur.
Mais cela, c’est une autre histoire…
depuis 2008 20 millards x 12=240 millards=10ans =2400millards=120millards en plus (covid)
750eurosx12 =9000 euros
9000x 30000000de personnes=270millards
pourquoi le revenu universel ne serais pas possible??