Avec la publication d’une étude très détaillée appliquée à la France, le think tank libéral Génération Libre relance l’idée de l’impôt négatif de Milton Friedman.
« Qui peut être satisfait du ‘modèle social français’, ce maquis d’impôts et d’allocations empilés au fil des décennies, symptôme d’un paternalisme bureaucratique et méprisant ? (…) La complexité insondable et l’inefficacité patente du système sociofiscal représentent une insulte faite à chaque citoyen. »
C’est par ce constat sans appel que le think tank Génération Libre annonçait le 12 mai dernier dans le journal Le Monde la parution prochaine d’une étude complète sur la mise en place d’un revenu de base universel en France. Le rapport de 67 pages, désormais accessible sur le site www.impotnegatif.com, a été co-écrit par l’économiste Marc de Basquiat et Gaspard Koenig, fondateur du laboratoire d’idée Génération Libre et chroniqueur.
Leur intention est claire : démontrer que la mise en place d’un revenu de base n’est pas seulement possible, mais nécessaire, pour mettre fin à la complexité contre-productive du « maquis social », rétablir l’équité entre les foyers fiscaux, rétablir la progressivité des prélèvements et annuler les effets de seuil, et enfin, couvrir les besoin essentiels de tous.
L’un des points forts de l’étude est incontestablement la section dédiée aux « aberrations des transferts socio-fiscaux », dans lequel les auteurs déploient un arsenal de critiques vis à vis du système de protection sociale français qu’ils jugent — graphiques à l’appuis — complexe, illisible, contradictoire et injuste.
Une proposition concrète de revenu de base : le LIBER
« Le conditionnement des aides, péché originel du système » analysent les auteurs. Ils développent alors dans un second temps une proposition de mise en place d’un « impôt négatif », terme faisant référence à une proposition de revenu de base par le prix nobel d’économie Milton Friedman dans les années 60.
Leur proposition consiste à donner un revenu de base baptisé « LIBER » pour ‘revenu de liberté’, dont le montant s’élèverait à 450 euros par adulte et 225 euros par enfant. Toute personne « établie légalement sur le territoire français » en bénéficierait, précise le rapport.
Le financement de ce versement serait assuré par une « LIBERTAXE » de 23%, un impôt prélevé à la source sur tous les revenus. Un impôt proportionnel donc, mais dont la combinaison avec le LIBER aboutit effectivement à un impôt progressif, expliquent Basquiat et Koenig.
Si l’inspiration de cette proposition est résolument libérale, celle-ci se différencie notablement de la vision de Milton Friedman. Premièrement car ce LIBER est réellement versé tous les mois à chaque résident français et non versé en fin d’année après analyse des revenus perçus. D’autre part, ce LIBER se substituerait à de nombreuses prestations sociales mais pas toutes : allocations chômage, aides logement, allocations de handicap, santé et pensions de retraites demeurent intouchées, complétant ainsi le revenu des individus les plus fragiles de manière à les hisser à un niveau proche du seuil de pauvreté.
Quant au choix du montant de 450 euros, celui-ci « relève d’un choix politique » expliquent les auteurs avant de préciser : « Il est possible d’augmenter le niveau du LIBER, à condition bien sûr de relever d’autant le taux de la LIBERTAXE ».
Quel serait l’impact d’une telle réforme ? Là encore, les auteurs frappent fort en dévoilant les résultats détaillés d’une microsimulation. Selon leurs travaux, les 10% des foyers les plus pauvres bénéficieraient le plus de cette réforme, à hauteur de 610 euros en moyenne. De leur coté, les 10% des foyers les plus riches contribueraient à hauteur de 2000 euros en moyenne au dispositif. Mais au final, l’impact sur les inégalités reste donc modéré, ce que Marc de Basquiat et Gaspard Koenig admettent : « Le but ultime du LIBER est d’éradiquer la grande pauvreté, plus que d’agir sur les inégalités. »
« Une société où tous pourraient vivre dignement, sans assistanat ni paternalisme, est à portée de main » – Marc de Basquiat & Gaspard Koenig
Si le rapport se veut globalement enthousiaste quant au potentiel de l’idée, la dernière section sur les aspects politiques du sujet est assez cinglante : « Une telle rationalisation entraînerait trop de perdants, en particulier, dans le cas français, parmi les familles aisées, les retraités, et bien sûr l’administration, qui tire son pouvoir de la complexité inextricable du système socio-fiscal. On en est donc réduit à espérer ou une situation politique miraculeuse, ou un gouvernement courageux et légèrement suicidaire, ou un effondrement brutal de l’appareil d’Etat qui, sous le poids de la dette et de la mauvaise gestion, ouvre une page blanche pour le pays. »
Reste que le travail réalisé constitue probablement la proposition de revenu de base la plus élaborée à ce jour, et augmente d’autant les chances de démontrer une nouvelle fois que le revenu de base est un projet réaliste.… à condition d’en avoir la volonté politique.
Cliquer ici pour consulter le rapport en intégralité.
Une conférence-débat est organisée le 28 mai prochain à Paris avec les auteurs du rapport
L’assistanat existe actuellement, ce sont les actionnaires qui coûtent à la société alors qu’ils ne produisent aucune richesse Il faut une répartition de la richesse vers ceux qui travaillent car actuellement sur les 2000 milliards du PIB français 700 milliards sont captés par les propriétaires de l’outil de production ! Vous proposez une fausse solution qui laisse intacte la prédation exercée par les détenteurs de capitaux !
Il y aurait beaucoup à dire mais je pense que vous ne voudrez jamais remettre en question ce système mortifère car vous êtes un de ses rouages qui vise à le perpétuer. Milton Friedman est un des pères de l’aberration économique que nous vivons actuellement et qui nous conduit directement à une catastrophe humanitaire et à la barbarie ! En avez vous conscience ?
@weissdorn je ne comprends pas bien votre commentaire, pouvez vous étayer votre argumentation sur la mortalité d’un tel nouveau système ?
De prime abord je trouve ce système intéressant au contraire, quelle faiblesse trouvez vous dans ce revenu de base pour qu’on puisse l’améliorer ?
Qui plus est ce désir perpétuel de la “page blanche” est très libérale à la base. Les “plus belles pages blanches” applaudit par les libéraux se trouvent être la guerre en Irak, l’ouragan Katrina ainsi que les révolutions colorées en Ukraine et du printemps arabe. A savoir qu’en Ukraine le pouvoir mis en place pro-US et pro-libéral à privatisé bon nombres de ses ressources, rachetées par les Rotshild. Dans la zone sinistré de Katrina, les investisseurs ont privatisé tout ce qui pouvait l’être avant même de savoir comment redonner un semblant de vie à la population. Si une page blanche devait se faire en France, un revenu de base s’accompagnerait indubitablement d’un paquet de choses qui nuiraient à l’intérêt général. (A savoir que l’intérêt général est une notion absente de l’idéologie libérale, qui ne voit que des consommateurs individuels qui auraient juste assez d’argent pour consommer ce qui leur est necessaire pour vivre, les grands gagnants étant ceux qui possèderaient tout)
Vous ne dites que des bêtises. Allez vous renseigner avant de dire de telles énormités.
ce n’est pas la France seule qui peut équilibrer les répartitions des profits entre les actionnaires et les producteurs, cela ne se fera qu’avec l’ensemble des pays, mais difficilement car les pays qui montent comme l’Inde, la chine, et d’autres leur peuple veulent profiter enfin de la richesse.Le but du revenu de base est de permettre à tous d’avoir une vie normale, mais à aucun moment il ne faut dissuader les entrepreneurs et les actionnaires. C’est avec le temps et une éducation autre que l’on pourra mettre en place une vision plus Humaine et plus juste de la production et des profits.
Il est absolument nécessaire de créer le revenu de base en France et dans l’ensemble du monde pour permettre à tous de pouvoir avoir une vision de leur avenir autre que celle d’aller systématiquement vers les entreprises et le marché du travail. ils pourront enfin se sentir libre de créer et d’entreprendre laisser libre leur imagination sans avoir à se poser la question de comment vivre ou survivre.L’ensemble des politiques sociales (allocations, retraites, aides sociales, chômages,rmi, rsa, alloc handicapés etc seront supprimées au profit d’un revenu de base qui doit être calculer sur le niveau du seuil de pauvreté multiplié par 1.5..Les associations tel que resto du coeur, bque alimentaire et autre non plus de raison. Cependant il faut bien comprendre que ce système devra s’auto suffire par un impôt payé par tous et proportionnel aux revenus de la famille et sur le CA des entreprises et non sur le résultat, ce qui ne permettra pas aux entreprise de se créer un déficit artificiel et donc de ne pas payer d’impôts pendant plusieurs années.Il ne faut pas oublier que en mettant ce système en place il faut aussi libérer le code du travail en permettant aux entreprises d’adapter leur personnel au volume.A charge aux entreprises de payer correctement les employés qui auront donc un choix qui n’existe pas aujourd’hui.
le revenu de base peu s’appliquer à tous mais on peut aussi le limiter (car les salaires les plus haut paieront de toute façon un impôt plus conséquent et en rapport avec l’ensemble de leur salaires et revenus de base.
Il faut aussi considérer que le système de retraite de ce fait sera libre et financé par chacun, et que l’ensemble des soins aussi (sauf si le revenu de base est moindre ce qui serait une erreur