Dans son ouvrage “The War on Normal People”, Andrew Yang dévoile les impacts de l’automatisation sur l’emploi. Il propose la solution du revenu de base, pour vivre mais aussi pour libérer la créativité des individus.
Andrew Yang, un autre américain (USA) qui envisageait de se présenter aux élections présidentielles (il n’a pas, en 2020, obtenu l’investiture des démocrates) dans The war on normal people (Hachette books, 2018), après avoir rappelé les préconisations des 15 h de travail par semaine formulées par J.M. Keynes, avec chiffres et arguments solides. Refait les comptes sur les effets de l’automatisation généralisée, globalisée.
« Plus de 5 millions de travailleurs de l’industrie ont perdu leur boulot depuis les années 2000. Plus de 80 % des pertes d’emplois – environ 4 millions – sont dues à l’automatisation de la production » (p.41)
Les « gens normaux » (normal people, the unskilled) sont ceux dont les qualifications, le savoir-faire sont aisément automatisables. Les cols bleus de l’industrie, les cols blancs du tertiaire, des services. La « guerre » qui leur est faite les privés d’emploi et de revenu.
Andrew Yang est un défenseur du revenu de base dans “Freedom Dividend” (p. 186.) « qui permettrait une explosion d’artistes peintres, de musiciens, compositeurs, créations de vidéos multiplication de sportifs de haut niveau, émergence d’écrivains… toutes ces activités créatrices que de nombreux américains aimeraient bien mener, mais en sont empêchés aujourd’hui… »
Revenu pour vivre, mais surtout peut-être, pour donner les moyens à toutes et chacun l’opportunité de s’essayer à des activités culturelles, créatives, librement choisies. Une version américaine de la scholè. (Voir la note 30).
Les « gens, travailleurs ordinaires », ne les sont pas les seuls à être remplacés par les automatismes dotés d’une intelligence artificielle chaque jour plus efficiente. Les dentistes, les chirurgiens, les dentistes doivent composer avec les robots.
« Les premiers robots dentistes, font des implantations dentaires – sans intervention humaine – ont commencé à s’activer en Chine en septembre 2017. Les robots ont installé des implants qui avaient été imprimés par une imprimante 3 D (p. 58).
Andrew Yang s’inquiète également pour l’avenir des chauffeurs routiers aux États-Unis (un secteur qui emploie plusieurs millions de travailleurs, encore défendus par un puissant syndicat). L’automatisation de la conduite, les « google trucks », va laisser sur le bord de la route de très nombreux chauffeurs. Leur reconversion ne sera pas facile, les services d’aide à la personne, au bénéfice des retraités, un secteur en expansion, n’attirera guère les routiers licenciés : « les anciens chauffeurs poids lourds ne seront guère volontaires pour donner le bain aux grands-mères. » (p. 74.)
Prochain épisode : “Le revenu de base, permettra-t-il une explosion des créativités ou un affalement sur canapé ?”