Les précédents feuilletons comme cérémonies d’enterrement du travail (sous la forme travail-emploi selon le formulation d’André Gorz), peut-être ont été lus et appréciés (auto-congratulations), mais un peu trop théoriques. Nous allons in petto descendre vers le concret.
Eh, oui, il arrive un moment dans la dissertation, où, pour paraître sérieux, il faut aborder la question qui compte, celle du financement de cette heureuse et ancienne proposition novatrice : le revenu de base, sous différentes appellations.
Bref, parlons pognon.
Quatre auteurs font valoir que le revenu de base, ce ne serait pas un pognon de dingue, suivant l’expression d’un président en exercice, au contraire se serait jouable et raisonnable.
Dans l’ordre d’apparition dans le texte : Bruno Teboul (Robotariat), suivi de deux auteurs maison : Guy Valette et Jean-Noël Marzo, et à la suite, le nouveau rapport au Club de Rome qui explicitement, avec propositions chiffrées, concrètes plaide avec vigueur pour un dividende universel de base. Pas moins de six auteurs s’engagent dans la promotion de ce dividende !
Pour le MFRB, un renfort puissant appuyé sur une analyse mondialiste.
Nous apprécions, et le ferons savoir. A vous de lire pour vérifier.
Le revenu de base, un pognon de dingue ?
« L’allocation universelle vise bien sûr à améliorer la situation des plus démunis en termes de revenu, mais aussi à l’améliorer en termes de temps, parce qu’il il y a une pauvreté en termes de temps dont souffrent beaucoup de ménages, bien plus encore que de la pauvreté en termes de revenus.
Il s’agit d’augmenter la liberté réelle de ceux qui en ont le moins. Cela veut dire que pour une infime minorité de partisans du « rien foutre », qui vont aller dorer sur la plage, ou regarder de imbécilités à la tv… Mais pour la plupart, ceux qui, en sont aujourd’hui le plus privé, c’est la possibilité de faire ce qui a vraiment du sens pour eux. Et pourquoi pas du surf ». (Philip Van Parijs, “La suite dans les idées” sur France Culture, Samedi 20 avril 2019).
Rappel : Philip Van Parijs est l’auteur de Pour une argumentation plus développée : Basic income. A radical proposal.
For a Free Socety and a Sane Economy, avec Yannick Vanderborght, Havard university press, 2017.
En français aux éditions La Découverte (2019) : Le revenu de base inconditionnel. Une proposition radicale.
1 . Première partie. Un peu d’histoire, rencontre avec deux auteurs du MFRB.
Aujourd’hui, le revenu de base, ce ne serait pas un pognon de dingue mais le coût idéologique et politique serait bien plus important. Le feuilleton n°10 (dernier) examinera cette question.
Immédiatement, restons-en aux chiffres.
Pour ce qui est de la comptabilité économique actualisée, plusieurs livres, deux sites internet donne des arguments, font et refond la comptes : c’est possible sans faire sauter la caisse, sans ruiner le France.
Le site du MFRB offre un panel de financements possibles. Nous y renvoyons. Seuls deux « auteurs maison » seront évoqués plus bas.
Le revenu de base, sous des formes historiquement datées, c’est de l’histoire ancienne.
Le revenu de base, ou différentes formes et distribution de revenus pour les plus mal lotis ont été mise effectivement en place dès le XVIème siècle.
Dans Robotariat de Bruno Teboul (éditions Kawa, 2019), nous pouvons lire p. 178 et les suivantes, « Une petite histoire du revenu universel » :
« On peut situer l’origine de l’idée de revenu universel, à 1516, sous la plume de Thomas More. […] Dans l’île d’Utopia, l’existence de tous les membres de la société doit être assurée afin que personne ne se trouve dans la nécessité de voler, et donc de subir le dernier supplice : « Au lieu d’infliger ces terribles punitions, il serait bien plus efficace de fournir à chacun les moyens de subsistance nécessaire, de sorte que personne ne soir plus dans l’affreuse nécessité de devenir d’abord un voleur, puis un cadavre.
Chaque père de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l’emporte sans paiement, sans compensation d’aucune sorte. Pourquoi refuser quelque chose à quelqu’un puisque que tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu’il ne lui en faut ?
[…]
Thomas More écrit cette satire de l’Angleterre alors que la premier mouvement des enclosures fait des ravages parmi les familles paysannes. […].
Thomas More sera l’un des inspirateur des “Poor Laws”, instaurées en Angleterre pendant plus de quatre siècles. »
(Dans un précédent épisode, nous avons déjà abordé la question des enclosures.)
Bruno Teboul de continuer :
« On peut en revanche relever dans la littérature que le concept de « revenu universel » en tant que tel est réellement apparu au 18éme siècle entre les lignes de Thomas Paine, philosophe britannique engagé dans la révolution américaine et auteur en 1797 de La justice agraire.
Selon Thomas Paine « chacun devrait recevoir à sa majorité, une dotation annuelle de 15 livres. Puis à 50 ans, une allocation annuelle de 10 livres pour pouvoir finir tranquillement sa vie.
[…]
« … le gouvernement anglais finira par mettre en place au début du 19ième siècle le Speenhamland act ou « loi sur les pauvres » inspirée par Thomas More. […]. Jusqu’en 1834 un revenu minimum est indexé sur le prix du blé et la taille de la famille à prendre en charge. Il était accordé en sus du salaire versé si celui-ci ne suffisait pas à assurer l’existence du travailleur. »
Un cumul possible revenu minimum + salaire, ce que préconise aujourd’hui les partisans du revenu de base.
Audacieusement sautons quelques siècles.
Anticipant sur les « progrès » technologiques, l’éviction de la main d’oeuvre, conséquence de l’installation productive de la robotique dopée à l’intelligence artificielle, « Wassily Leontief disait : » Quand la création de richesses ne dépendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis à moins de répondre par une nouvelle politique du revenu à une nouvelle situation technique. »
La « taxe robot » préconisée par un candidat à l’élection présidentielle était un élément de cette nouvelle politique du revenu.
La question économique, fondamentalement, est une question de démocratie politique : « La démocratie ne peut réellement fonctionner que si les citoyens qui la composent sont économiquement libres et disponibles pour la faire vivre. », écrivait Leontief.
Pas un « pognon dingue », mais un financement nécessaire.
Sur cette question du financement, dans Robotariat (p. 197 et suivantes), taxation des flux trading à haute fréquence et fiscalité des GAFAMI, NATU…
La question du chômage technologique (plusieurs fois évoquée dans led précédents feuilletons) est notée avec vigueur par Bruno Teboul.
« L’Europe doit se saisir du problème du chômage massif technologique à venir dans sa pleine dimension[…], prendre de mesures immédiates, telle que la mise en place d’un Revenu universel de base [nous soulignons] indépendant de tout travail. »
Même revendication formulée par le MFRB. L’auteur insiste pour que ce revenu de base ne soit pas évalué comme une dépense, mais comme un investissement pour d’autres formes de socialisation, hors salariat.
« Le revenu de base peut être appréhendé non pas comme moyen de compenser une perte (celle d’un emploi, mais comme une véritable connaissance d’autres formes de création de valeur que le capitalisme cognitif reconnaît. C’est ainsi que Yann Moulier Boutang, précise sa vision du Revenu de Base, dans une économie de la pollinisation et du partage (L’Abeille et l’Economiste, éd. Carnet du Nord).
[…].
Ainsi le revenu de base n’est plus lié à un système mais s’apparente à une redistribution de la pollinisation de chaque citoyen. »
Plus loin, l’instauration du Revenu de Base, doit se faire conjointement à une réduction du temps de travail [nous soulignons]. Une première étape, le semaine de 32h est préconisée (p.191).
Dans une recension plus ample, nous reviendrons au livre – important – de Bruno Teboul.
Le site du MFRB offre un panel d’autres financements possibles.
Rapide passage en revue, à partir de deux livres. Pour les précisions et précis calculs , renvoyons aux ouvrages et sites inventoriés.
Deux adhérents actifs du MFRB ont publié des ouvrages solides :
- Guy Valette, qui tient également un blog entièrement consacré à la défense et illustration du revenu de base : “La science du partage”.
Aux éditions Utopia, son livre « L’allocation universelle. La protection sociale du XXI ième siècle ».
Ci-dessous, un résumé tel qu’il nous a été communiqué par l’auteur :
“Le revenu universel d’existence, un droit assuré par la solidarité de toutes et tous”
L’État tente de redistribuer ce qui est mal distribué.
La distribution de la richesse par la rémunération du travail (salaire et cotisations) de plus en plus erratique a conduit l’État à mettre sous perfusion une partie du corps social avec des aides sociales financées par l’impôt.
Aujourd’hui l’État finance plus de 50 aides non contributives différentes, ciblées qui absorbent plus de 100 milliards d’euros, soit l’équivalent du montant de l’impôt sur le revenu payé par moins de la moitié des foyers fiscaux et de ce qui reste de l’IFI. Il y a les minima sociaux, les aides aux familles, les aides à l’emploi ( PA et CICE ).
Cette redistribution curative, à postériori, conditionnée, ciblée, stigmatisante, familiarisée, verticale, ne réussit pas à s’attaquer aux causes de la pauvreté. Surtout elle divise la société en citoyens de seconde classe, les ayants-droits d’un côté et les contributeurs de l’autre, véritable apartheid social où ceux qui réussissent s’arrogent le droit de dire aux perdants comment ils doivent dépenser le peu d’aides que l’État leur octroie, tout cela pendant qu’une petite minorité fait sécession à coup d’optimisation fiscale.
Que faire ?
Comment assurer à tous les membres de la communauté, en toutes circonstances les conditions concrètes d’existence ? Pour cela, il nous faut partir du constat paradoxal suivant :
Qu’il existe 10 millions de pauvres sous assistance de l’État et dans le même temps l’ensemble du corps social est très riche : 1 600 milliards de revenus primaires et plus de 14 500 milliards de patrimoine, patrimoine concentré entre peu de mains et rapport entre revenus et patrimoine inégalé depuis la fin du XIX°.
Que les machines qui remplacent l’ouvrier ne contribuent pas à la solidarité à la hauteur des salaires.
Une de nos propositions est de substituer à la redistribution actuelle verticale, faite d’aides sociales, organisée par l’État, une redistribution universelle transformatrice, préventive, horizontale et inclusive (Nancy Fraser¹) ou chacun contribue en fonction de ses moyens en revenus et patrimoine pour financer cette allocation d’existence inconditionnelle et individuelle, dissociée d’un emploi ; de faire contribuer les machines par une cotisation sur l’EBE, la rémunération du capital , comme le préconisait déjà Sismondi au début du 19° siècle.Le tout administré par une branche de la Sécurité sociale.
Son financement peut être assuré :
-Par une contribution progressive sur tous les revenus, d’activité et du patrimoine qui remplace l’impôt sur le revenu.
-Par une contribution progressive sur le patrimoine net privé qui se substitue à l’I.F.I.
Et une cotisation sur le capital productif, l’EBE. Qui remplace la cotisation des AF sur le salaire.
Il s’agit de construire un État social qui mise intelligemment sur l’épanouissement du capital humain plutôt que sur l’astreinte d’un emploi non choisi. Philippe Van Parijs, philosophe, fondateur du B.I.E.N. (Basic Income Earth Network). Voir la proposition chiffrée avec des exemples.
Pour acquiescement ou réfutation une lecture attentive est requise.
- Jean-Noël Marzo, un autre adhérent actif du MFRB (nous ne vous cachons rien) est l’auteur de « Une caisse commune pour une allocation universelle » aux éditions l’Harmattan : Une caisse commune pour une allocation universelle. Pour une révolution dans les prélèvements sociaux et fiscaux.
Depuis 2017, en France, l’idée d’un revenu de base progresse dans le débat public tout en se nourrissant de nombreuses réflexions théoriques. L’auteur entend partager ses convictions sur un mode particulier de financement de cette allocation universelle. Pour lui en effet, seule une séparation nette entre les revenus du travail et une allocation pour tous peut conduire et à la faisabilité et à l’acceptation générale d’un tel changement de paradigme. Il se distingue en cela des propositions émises par d’autres défenseurs du revenu de base, lesquelles s’appuient principalement sur un partage des revenus.
→ Lire l’article de Jean-Noël Marzo.
Quittons provisoirement le MFRB pour une vision planétaire de la problématique du revenu de base qui apparaît sous diverses appellations.
2 – Deuxième partie. Le club de Rome. Le dividende universel
La terre pour tous. Nouveau rapport du club de Rome
C’est en 1972, que paru un ouvrage qui fit date The limits to growth ou Rapport Meadows, le nouveau rapport du club de Rome Earth for all, La terre pour tous en édition française 2022 chez Actes Sud.
Les analyses et les préconisations sont importantes et argumentées. Les questions écologiques, démographiques, la critique radicale du libéralisme déchaîné devraient faire l’objet d’intenses débats dans la société et parmi les décideurs politiques.
Un livre à mettre entre toutes les mains de tous les citoyens.
Quant à l’exploration du contenu, pour notre part, nous en tiendrons à la défense et explications des forts arguments en faveur du revenu de base.
Présentation des Fonds citoyens et du dividende universel de base.
Pages 132 et suivantes. Extraits :
« Au cours des dernières années, plusieurs idées prometteuses contribuant à la redistribution des richesses et à la normalisation de la sécurité économique ont été avancées, testées et mises en œuvre avec succès.
[…]
Par ailleurs, un revenu universel de base à été expérimenté de manière circonscrite en Finlande, au Canada, en Irlande et au Kenya entre autres pays. […]
Le Fonds permanent de l’Alaska prélève une taxe sur les revenus des compagnies pétrolières[…] et verse un dividende à tous les citoyens.
Toute ces propositions on des vertus. Elles offrent un niveau de sécurité économique pendant la phase de transformation, elle empêchent les travailleurs d’accepter des salaires de misère et leur donnent le pouvoir de dire non à l’exploitation. »
Commentaire.
« … le pouvoir de dire non à l’exploitation… » Ce pouvoir des « salariés-prolétaires » c’est la crainte et le hantise des libéraux-capitalistes. Le revenu de base – à un niveau conséquent – suppose une significative transformation du rapport de forces Capital/Travail.
Reprenons la présentation du texte.
Le revenu de base, dividende universel de base » dans les termes des auteurs : peut permettre de stimuler la créativité, l’innovation et l’esprit d’entreprise en créant les conditions d’un liberté économique. Plus qu’un simple filet de sécurité, c’est un filet d’innovation. »
Commentaire.
Ce revenu ne doit être considéré comme une dépense charitable, mais comme un investissement pour une transformation sociale et politique nécessaire et possible. Formulation importante dans le texte. Philip Van Parijs, cité en exergue, parle également de dividende dans plusieurs de ses textes. Dividende permettant l’exercice d’une liberté réelle, concrètement vécue.
Sur ce point, la consultation du BIEN (Basic Income Européen Network) est fort enrichissante.
Maintenant, la question sensible : le financement.
Plusieurs pistes sont à explorer :
- « Les entreprises qui, pour produire,émettent du dioxyde de carbone, contribuent à la déforestation, utilisent des données publiques ou exploitant des ressources minières su sous-sol, paieraient une taxe en contrepartie de l’exploitation des ressources communes. Les gouvernements distribuerait ce revenu équitablement à tous les citoyens sous forme de dividende.
- Pendant les périodes d’effondrement économique, les banques centrales ont souvent permis aux entreprises de survivre en achetant leurs actions à taux d’escompte. [Ce qui correspond à de la création monétaire]. Pourquoi les gouvernements ne conserveraient pas ces actions quand les économies se redressent ? De cette façon, ils pourraient se constituer un portefeuille et se servir des futurs bénéfices pour développer un fonds de dividende de base ou verser une somme forfaitaire à tous les jeunes citoyens.
- Enfin, évidemment, nous devrions reconsidérer nos priorités en matière de fiscalité, mais en veillant toujours à ce que les riches paient leur juste part, don en tenant compte à la fois du revenu et du patrimoine. […]
Nous pourrions plutôt rééquilibrer les priorités par la taxation de ce qui a un impact négatif sur l’emploi, par exemple l’utilisation de certaine technologies nouvelles. »
Commentaire.
Les dernières lignes en appellent à une « taxe robot » préconisée par d’autres auteurs. « L’impact négatif sur l’emploi », trop vite évoqué, ne tient guère compte de la disruption destructrice qui inquiète Bruno Teboul dont nous avons
présenté quelques thèses plus haut dans notre contribution.
Revenons au texte examiné.
De façon moins développée, dès les pages 76 – 77, le financement des Fonds Citoyens (l’équivalent du revenu de base défendu par le MFRB).
« En tant que citoyens de la Terre, plus nombreux sont ceux qui pensent qu’ils ont une part équitable de la richesse générée par les biens communs de la planète : Earth for All !
Ce principe évolue vers des fonds Citoyens qui versent un dividende universel de base (DUB) : les industries s’acquittent d’un commission pour l’utilisation des ressources communes (par exemple l’exploitation ou la propriété des terres, les actifs financiers,les droits de propriété intellectuelle, les combustibles fossiles, les droits de polluer, l’extraction de matériaux qui, peuvent être considéré comme des ressources appartenant à tous à ces fonds Citoyens. Ce revenu est ensuite redistribué de manière égale à tous les citoyens d’un pays.
Ce qui traduit le fait que les citoyens, de plus en plus, se considèrent et comme les autres habitants de la terre comme des cohabitants et copropriétaires de la Terre par droit de naissance. »
Commentaire.
Nous retrouvons avec les revendications de copropriétaires (de la planète Terre), les arguments de Jean-Jacques Rousseau (« le premier qui mit une barrière pour affirmer « ceci est à moi… ») et de Thomas Paine ‚présenté plus haut par Bruno Teboul, primitivement la Terre est tout le monde…
Le niveau, le montant de ce dividende (la juste rétribution des copropriétaires), n’est pas précisément chiffré dans l’ouvrage.
Au niveau du revenu médian, il serait sans doute crédible et suffisant pour mener une vie modeste bien que confortable. Les auteurs sans être décroissants, in fine, plaide pour une modération générale, une auto limitation individuelle (cf. Les Limites de la croissance, 2012).
Le raisonnement vaut en premier lieu pour une redistribution dans les pays occidentaux « développés », riches.
Le dividende à l’échelle mondiale devrait tenir compte des parités de pouvoir d’achat. Avec l’équivalent du Smic français, au Mali, par exemple, on est un nanti au dessus du lot des citoyens de base.
Revenons au texte.
L’instauration d’un revenu de base rencontrera « un obstacle de taille : un changement de cette ampleur nécessite le soutien de ceux qui détiennent le pouvoir et de ceux qui en ont le plus facilement accès.
A première vue, cela peut paraître un défi insurmontable – c’est un peu comme si une dinde votait en faveur du Thanksgiving. » (p.135).
Bien…que pouvons-nous espérer de la générosité des militants du libéralisme déchaîné ?
Cette question un peu lutte des classes sera abordée dans le feuilleton n°10.
Les auteurs nommés en première page de ce Nouveau rapport au club de Rome sont : Sandrine Dixson-Declève, Owen Gaffney, Yayati Ghosh, Jorgen Randers, Johan Roxkström, Per Espen Stoknes.
¹ Comme l’écrit Nancy Fraser dans : « Qu’est-ce que la justice sociale ? » : « Les remèdes correctifs à l’injustice sont ceux qui visent à corriger les résultats inéquitables de l’organisation sociale sans toucher à leurs causes profondes. Les remèdes transformateurs, pour leur part visent les causes profondes. » ( …) « Combinant systèmes sociaux universels et imposition strictement progressive, les remèdes transformateurs, en revanche, visent à assurer à tous l’accès à l’emploi, tout en tendant à dissocier cet emploi des exigences de reconnaissance. D’où la possibilité de réduire l’inégalité sociale sans créer de catégories de personnes vulnérables présentées comme profitant de la charité publique. Une telle approche, centrée sur la question de la distribution, contribue donc à remédier à certaines injustices de reconnaissance. »