Le 23 octobre dernier, le député « Les Républicains » Frédéric Lefebvre a déposé un amendement au projet de loi de finance 2016 pour que le Gouvernement remette au Parlement « un rapport en vue de mettre en place un revenu universel ». Cette proposition d’amendement devrait être portée au vote à l’Assemblée vendredi 13 novembre. Le Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB) salue la démarche de porter à l’étude le revenu de base, mais émet quelques réserves sur l’amendement tel que formulé.
En premier lieu, le MFRB se félicite que le monde politique s’empare enfin de l’idée du revenu de base qu’il défend en France depuis bientôt 3 ans.
En second lieu, le MFRB considère qu’il convient de bien étudier les multiples modalités de mise en œuvre d’un revenu de base avant de créer une commission chargée de rédiger un rapport sur le sujet. Pour le MFRB, le revenu de base est un moyen d’accroître l’autonomie de chacun et de renforcer la protection sociale. Il ne saurait être un moyen de remettre en question cette dernière. Comme le souligne la charte du MFRB : « Le Mouvement Français pour un Revenu de Base ne se prononce pas sur l’avenir à long terme des assurances collectives. En revanche, il considère que l’instauration d’un revenu de base ne doit pas remettre en cause les systèmes publics d’assurances sociales, mais compléter et améliorer la protection sociale existante. »
Or, l’amendement posé par Frédéric Lefebvre propose de réfléchir à la mise en place d’un « revenu universel qui viendrait remplacer l’ensemble des aides sociales, le système actuel du revenu de solidarité active, de la prime pour l’emploi, des aides au logement et des exonérations de cotisations patronales. […] L’ensemble des aides au logement, au chômage, aux études ou les pensions de retraite seront supprimées ». Avec un tel mécanisme, une grande partie des populations soutenues par les mécanismes actuels de protection sociale seraient perdantes : les personnes indemnisées par l’allocation chômage, les retraités, etc.
Formulé dans ces termes, l’amendement semble avoir comme premier, si ce n’est unique objectif de réduire la dépense publique… Une démarche que ne partage pas le MFRB, pour qui le revenu de base doit être un outil destiné à renforcer la protection sociale.
Nous exprimons donc toutes nos réserves concernant un revenu de base unique venant remplacer toutes les prestations et sommes vigilants à ce qu’il n’y ait pas de perdants parmi les plus modestes. Nous proposons de lancer au plus vite l’étude d’un revenu de base qui viendrait remplacer le RSA, les bourses étudiantes et éventuellement les exonérations de cotisation.
Les équipes du MFRB travaillent depuis plusieurs mois à la formulation de propositions de revenu de base garantissant la pérénité des aides pour le logement, de l’assurance-chômage et du système de retraites, propositions qui seront rendues publiques prochainement.
Nous appelons les députés à s’emparer du sujet du revenu de base et, au delà de cette proposition d’amendement, nous les invitons à engager un véritable débat parlementaire qui seul permettra de faire émerger les points de convergence et de divergence sur ce sujet. Le MFRB est prêt à apporter son expertise pour contribuer à ce débat, y compris pour la rédaction d’un rapport sur les propositions de revenu de base renforçant notre Protection Sociale.
Nous sommes à la disposition des parlementaires et des journalistes soucieux de mieux connaître nos propositions.
Photo : Assemblée nationale. Licence CC.
Le Mouvement Français pour le Revenu de Base doit mettre en oeuvre une action d’influence auprès de Frédéric Lefebvre et de l’ensemble des députés et sénateurs pour cadrer la réflexion et la mise en oeuvre du Revenu de Base en France.
Il est hors de question de réduire les prestations perçues par les citoyens pour faire diminuer la dépense publique.
Sinon, c’est dévoyé l’esprit du Revenu de Base !
De l’utilité de mettre en place un revenu maximum en même temps qu’un revenu de base inconditionnel :
À propos du Revenu de base inconditionnel et/ou de la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie, ce qu’il faut aussi avoir en tête, c’est que les spéculateurs espèrent pouvoir à cette occasion en profiter pour instaurer légalement une allocation esclavage officielle, dont ils détermineront souverainement le montant. Les peuples doivent donc impérativement à l’occasion de l’instauration du Revenu de Base Inconditionnel et/ou de la DIA, décider d’un Revenu Maximum légal au delà duquel le taux d’imposition soit de 100% autrement cela n’aura servi strictement à rien de proposer un seuil minimum pour éviter l’effondrement de la notion du vivre ensemble dans une société.
Notons à cette occasion, que Le Revenu Maximum est déjà dans le programme des Décroissants depuis plusieurs années, accompagné avec la mise en place de la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA).
Extrait de cette revendication pour les dernières européennes de 2014 :
• favoriser l’égalité et la solidarité par la mise en place d’une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) pour tous les citoyens de l’UE et par l’instauration, dans chaque pays, d’un revenu minimum et maximum sur la base d’un espace écologique d’inégalités allant de 1 à 4 ou 6.
Source : http://pierre.souchier.free.fr/europeennes2014/index.html
Voir aussi : “Le chômage, c’est fini ! Vive le bonheur national brut (BNB)”
http://pierre.souchier.free.fr/revoltons_nous/page.revoltons-nous.25.html
et aussi : “ Moins de biens, plus de liens ! ”
http://pierre.souchier.free.fr/europeennes2014/index.html
Je me réjouis que Frédéric Lefebvre prenne la direction tracée par le MFRB depuis presque 3 ans.
Bien sur, la proposition de M. Lefebvre demande à être améliorée.
Je suis persuadé que le MFRB pourra l’éclairer sur quelques points afin d’avancer ensemble pour réaliser cette évolution sociale et humaine qui est inscrite à l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Par ailleurs, chaque parlementaire ‑de gauche, comme de droite sans oublier le centre- qui s’intéresse à cette question d’actualité et souhaite la promouvoir, pourra surement trouver dans le MFRB un apport, à travers les réflexions et expériences échangées en son sein depuis longtemps.
[…] qui milite pour une telle allocation depuis 2012. Dans un communiqué daté du 12 novembre, le MFBR rappelait que la proposition de Frédéric Lefebvre visait à « remplacer l’ensemble […]
[…] too. On November 13, an amendment to the 2016 Budget Law proposing the adoption of a basic income was debated in the National Assembly, one of the two houses of Parliament. The proposal was introduced by […]
Le champ de revenu de base a été bien défini il me semble par Marc de Basquiat. Comme c’est de la solidarité, le contributif (chômage, retraite) qui s’appuie sur un autre mécanisme est exclu. L’aide au logement est également exclue dans la mesure où elle pourrait être redéfinie sous la forme d’une prestation de fourniture de logement au loyer normé (a + t*r pour un individu adulte et x m2, a/2 pour un enfant et x/2 m²) compatible avec le rdb (a< rdb). Enfin l’AAH serait maintenue pour la partie supérieure au rdb.