Lors du premier sommet mondial de l’intelligence artificielle (IA) qui s’est tenu les 1er et 2 novembre à Bletchley Park au nord de Londres, Elon Musk a fait quelques déclarations remarquées…
« A mon avis, les risques les plus importants sont les perturbations sur le marché de l’emploi : des millions de personnes vont bientôt perdre leur travail. Je pense aux comptables, avocats, relecteurs, codeurs,… Ce sont là des emplois où les machines font beaucoup mieux que les humains à l’heure actuelle. Le contre-exemple, ce sont les travailleurs sociaux.
– Un commentaire sur « Now and then » la chanson des Beatles créée grâce à l’IA ?
– Je ne l’ai pas encore écoutée ! God blesse the Beatles, mais… cela pose des questions, car on n’a jamais demandé à John Lennon s’il voulait sortir cette chanson, n’est-ce pas ? » (Le point 03/11/2023)
Toujours prophétique, Elon Musk de poursuivre le jeudi suivant :
« L’avenir de l’intelligence artificielle serait une ère d’abondance avec un revenu universel élevé plutôt qu’un revenu de base universel. Mais avertit que les robots humanoïdes pourraient chasser les humains.
Le propriétaire de X, (ex Twitter), a estimé qu’il arriverait un moment où aucun travail n’est nécessaire a‑t-il déclaré au cours d’un face-à-face avec Riski Sunack, premier ministre britannique. Les emplois à la place seraient seulement pour ceux qui en voudraient pour satisfaction personnelle.
L’un des défis futurs est de savoir comment trouver un sens à la vie ».
Fascinant ? Réjouissant ? Terrifiant ? Délirante fiction.
Les temps changent, les vieilles catégories mentales sont-elles encore opérationnelles ?
“On ne peut aller contre la grande révolution”. Ce sont les mots de Martin Luther King le 31 mai 1968.
Le discours continuait ainsi :
« On ne peut pas aller contre la grande révolution qui se joue aujourd’hui dans le monde. En un sens, c’est une triple révolution : technologique, avec l’impact de l’automatisation et de la cybernétique ; une révolution de l’armement, avec l’émergence d’armes nucléaires et atomiques. Enfin, c’est une révolution des droits de l’homme, grâce au vent de liberté qui souffle sur le monde. Oui, nous vivons une période de révolution et il y a toujours cette voix qui appelle au changement et qui nous dit : « Je veux que tout change, les chose du passé sont révolues ». (“L’avènement des machines. Robots et intelligence artificielle : la menace d’un avenir sans emploi”. Martin Ford, FYP éditions, 2107 (2015 aux USA), la citation de M. L. King, p. 56)
Martin Ford, qui cite Martin Luther King de continuer pour préciser l’origine et les effets de la « triple révolution ».
« L’expression « triple révolution » fait référence à un rapport rédigé par un groupe d’universitaires ; de journalistes et de scientifiques éminents, nommé « Ad Hoc Commitee on the triple revolution » […] Le rapport prévoyait que la cybernétique (ou l’automatisation) déboucherait bientôt sur une conjoncture économique ou « la production se fera grâce à des machines qui auront peu besoin de la contribution de l’homme. » Les conséquences serainet : un taux de chômage élevé, des inégalités croissante et finalement, une baisse de la demande de biens et de services, car les consommateurs seraient privés du pouvoir d’achat pour contribuer à soutenir la croissance. Le groupe « Ad Hoc Commitee » proposa alors une solution radicale:la mise en place d’un minimum garanti financé par une économie prospère – et rendue possible grâce à l’automatisation – qui remplacerait le mille-feuille des mesures sociales établi pour lutter contre la pauvreté. » (Ibid, p. 56,57).
Notons que la déclaration de Martin Luther King date de 1968…Productivisme et capitalisme se sont maintenus au-delà des années 2000. Oui, le système n’est pas resté inerte face aux évolutions qui menaçaient sa survie même.