Le Parti Socialiste vient de publier son programme pour la présidentielle. Dans ces « Cahiers », une large place a été consacrée au revenu de base. Découvrez dans cet article la retranscription de ce long passage.
Le MFRB est un mouvement transpartisan qui œuvre pour l’instauration d’un revenu de base en France. Parmi les nombreuses actions du mouvement, nous menons auprès de différents courants politiques un travail de présentation du revenu de base. Nous nous réjouissons à ce titre de voir qu’un nouveau parti donne une telle visibilité au revenu de base. Il s’agit d’un signe très positif témoignant de la progression de l’idée dans la sphère politique.
Notez que les passages en gras ne le sont pas dans le texte officiel. Nous les avons mis en avant pour vous faciliter la lecture des passages clé.
Le Cahier présente tout d’abord la vision du parti sur le contexte du revenu de base :
L’émancipation individuelle est au cœur de l’engagement socialiste. Elle n’est réellement possible que si la société, comme l’écrivait Léon Blum au début du XXe siècle, « commence par leur garantir l’existence ». Notre responsabilité est d’apporter à chacun l’accompagnement personnalisé permettant une « vie réellement vécue », tout en assurant, de façon égale, la subsistance de tous. C’est en nous inscrivant dans cette cohérence que nous pouvons aborder l’hypothèse d’un revenu d’existence. (…) Le concept recouvre une hétérogénéité de propositions qui correspondent à une pluralité de visions de la société. Ce débat mérite attention et sérieux.
Il détaille ensuite les bénéfices et modalités de l’instauration d’un revenu de base :
Alors que nos concitoyens, et notamment les plus fragiles, se perdent dans la complexité administrative des prestations sociales, un revenu d’existence les rendrait plus lisibles.
Un tel revenu universel mettrait définitivement fin au non-recours et permettrait aux travailleurs sociaux de se recentrer sur le cœur de leur métier : l’accompagnement personnalisé, essentiel au recul de la précarité.
Un versement inconditionnel, accompagné des politiques d’insertion professionnelle, confirmerait que le clivage entre « assistés » et « travailleurs », n’est qu’une distinction nourrie et instrumentalisée par la droite, pour diviser les actifs et fragiliser la protection sociale en vue de la démanteler.
Cependant, le revenu d’existence ne saurait nous conduire à renoncer à toute politique d’équité : les injustices sociales, les inégalités territoriales, les écarts face à l’accès au logement ou à la mobilité, les discriminations ne seront pas mécaniquement effacés par la mise en place d’un revenu d’existence.
Il termine enfin par une liste de préconisations et un plan d’action :
Un revenu d’existence doit être envisagé comme un investissement dans l’émancipation de chacune et de chacun : il donnerait aux personnes qui le souhaitent les moyens de s’investir dans des activités créatrices de bien commun et de développer ses savoirs et ses compétences le reste du temps à travers la formation. Il pourrait s’adosser à un capital initial d’émancipation, doté par l’État entre 0 et 18 ans. Enfin, il redonnerait du sens au travail choisi et non subi. C’est dans cette réflexion globale que le Parti socialiste inscrit les préconisations formulées dans un récent rapport par le député Christophe Sirugue relatif à la réforme-modernisation des minimas sociaux. (…)
La mise en place d’un revenu d’existence soulève donc de nombreuses interrogations, quant à sa définition, son contenu, son financement, son acceptabilité, ses conséquences sur les revenus du travail ou sur les autres politiques sociales. De même, l’enjeu de son déploiement à l’échelle européenne doit être posé. C’est pourquoi le Parti socialiste met en place un groupe de travail pour évaluer les enjeux et les impacts du revenu d’existence. Il rendra ses conclusions à l’automne prochain.
Pour lire l’ensemble du Cahier de la Présidentielle, rendez-vous sur ce lien.
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Illustration : CC Ardy Muswardi
Je prendrai le temps de lire intégralement le Cahier de la Présidentielle, mais si le revenu de base prend la forme d’un montant du RSA comme le préconise Sirurgue, ça ne règlera en rien le pb et ne permettra surtout pas de supprimer les autres aides sociales.
Avec un RSA net de 461€ (une fois le forfait logement déduit), c’est déjà très difficile d’accéder au logement selon son secteur géographique et ce, malgré l’APL…
Divers courants existent et promeuvent différents montants de revenus de base, de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros. Ce sont en effet des sujets qui seront très intéressants à aborder quand le PS avancera dans une vision plus tangible !
Oui, je sais car je me suis intéressé au revenu de base universel et ai donc épluché toutes les infos (ainsi que sur le salariat à vie).
Ce que je voulais surtout souligner, c’est que si c’est pour faire un montant dérisoire (du genre RSA), ça ne permettra pas de supprimer les autres aides et donc, ça restera une usine à gaz avec les effets de seuil qu’on connaît.
Et ce que propose Sirugue dans son rapport, c’est 400€ + un supplément modulé en fonction de la situation = la fabrique à pauvres car on nous propose un revenu de base dérisoire en contrepartie de plus de flexibilité et précarité de l’emploi… si le filet de sécurité qu’est censé représenter le RBU est trop maigre, c’est une extension de pauvreté qu’on propose.
Pour faire des économies de gestion et pour un véritable filet de sécurité, il faut que le montant du revenu de base permette de supprimer les autres aides sinon c’est un non sens.
Je ne suis pas sûr que le PS avancera dans une vision plus tangible, vu la posture qu’elle a actuellement au regard d’une loi dite travail totalement scélérate. Je redoute que le PS se mette à aborder ce sujet uniquement sous un angle électoral et ensuite pschitt, j’espère me tromper.
Je ne savais que j’étais sur un site qui croit encore aux promesses électorales… Souvenez-vous : “La finance est mon principal ennemi, bla bla, etc.”
Vous pouvez être sûrs que si des mesures appelées “revenu d’existence” ou autres, sont mises en place par ces gens-là, le citoyen ne s’en trouvera aucune avantagé, encore moins les pauvres. J’en veux pour preuve les attaques perpétuelles sur les acquis sociaux des différents gouvernements successifs depuis des dizaines d’années.
Si l’intérêt des pauvres était la principale préoccupation des socialistes, ils ont eu les pleins pouvoirs pendant quatre ans pour le démontrer. Au contraire, leur politique a été la continuité parfaite de celle de la droite.
Je ne sais pas si le revenu de base, qui est une très bonne idée à mon avis, verra le jour en France, mais je serais stupéfait si ces soi-disant socialistes (ceux qui ont complètement détruit le sens du mot) le mettaient en place.
Espérons qu’il y ait derrière cette annonce du concret en effet ! L’avenir nous le dira. Nous ne manquerons pas de suivre les prochaines étapes et de promouvoir du mieux que nous pouvons cettte idée qui vous plait qu’est le revenu de base 🙂
Si on doit d’abord voter pour le PS pour découvrir si c’était un foutage de gueule ou pas, faudra pas qu’ils comptent sur ma voix car en parler juste 1 an avant les élections, je trouve cela louche…
Si c’était les autres gauches, je sais que ça fait un moment qu’ils abordent le sujet. Il y a aussi une partie de la droite qui l’aborde mais soit le montant est un foutage de gueule total genre Boutin avec 268€ (autant nous euthanasier) soit un montant plus élevé genre 800‑1000 € mais suppression de toutes les autres aides sociales, ce que je pourrais comprendre si ça s’arrêtait à l’APL, les allocs mais dans ces dites aides sociales, ils comptent dedans le chômage, la retraite, les charges sociales (c’est quoi le délire là ?) et je me demande s’ils ne comptent pas au passage supprimer l’assurance-maladie pour la privatiser et là, ce serait carrément dangereux !
Je suis pour un RBU d’un montant suffisant pour supprimer les APL, allocs (vu qu’un 1/2 RBU serait versé pour chaque enfant et deviendrait complet à sa majorité) et chômage ; que ce RBU soit majoré pour une retraite (genre une personne ayant travaillé X années toucherait un RBU majoré comparé à une personne qui n’aurait jamais travaillé aurait un RBU classique). Par contre, je suis pour le maintien de l’assurance-maladie mutualisé et non une privatisation de cette dernière.
Espérons qu’on y arrive un jour, car il y a urgence !
@PeuImporte : je ne crois pas aux promesses électorales et je n’ai pas voté pour Hollande ni autre car je ne crois plus à la sincérité des candidats à l’égard du peuple.
Je faisais part de mon avis concernant le rapport Sirugue qui évoquait l’extension du RSA aux 18 – 24 ans. Cependant, comme vous l’avez si bien souligné, aborder ce sujet ou même celui du revenu de base pour tous, un an avant les élections, oui, ça sent l’enfumage électoral.
Et comme aucun candidat ne me conviendra, je ferai comme pour les autres échéances, je m’abstiendrai… Qu’ils s’occupent déjà de retirer cette loi scélérate faussement appelé loi travail, qui est dangereuse en bien des points.
[…] du revenu de base et que le Parti « Socialiste » 2017 l’ajoute dans son programme pour 2017, AlterEco Plus revient sur la longue bataille de réduction du temps de travail. Maintenant que le […]
Que ce soit la droite ou la gauche, ou les extrêmes, c’est pareil… Ils se fichent complètement de la pauvreté et du chômage ! Revenu de base, moi je veux bien mais faut pas non plus que ce soit soit des paroles en l’air. Je donne 6 ans au futur président pour instaurer un revenu de base et je voterai pour son parti en 2022 ! 🙂
Bonjour à tous,
Il ne faut pas toujours penser électoralisme ou plutôt opportunisme électoral quand des idées viennent à conquérir l’espace public et/ou les idées d’un parti qui plus est au pouvoir. Je suis Maire PS de ma commune, auteur d’une thèse de doctorat à Genève publiée en 2011 et qui entend placer ce débat au sein de mon parti (je suis le responsable du PS en Haute-Savoie par ailleurs). Depuis des années je mes bats pour faire entendre cette voie différente et le PS s’en empare aujourd’hui. Aux uns et autres de prendre le train en marche. J’ai d’ailleurs écrit avec le député Eduardo Rihan-Cypel une tribune dans Libération à ce sujet et c’est moi qui ait été entendu dans l’article que vous écrivez ici. Je reste à votre entière disposition pour le reste. Bien à vous
Guillaume MATHELIER
Art Libé : http://www.liberation.fr/debats/2016/05/09/pour-un-revenu-universel-d-existence_1451479
Lien Thèse : https://archive-ouverte.unige.ch/unige:17221
Bonjour Guillaume, Merci pour ces sources d’information complémentaires et heureux que vos travaux portent leurs fruits !
Il ne faut pas déïfier le revenu de base. Il n’y aura pas de miracle : si le revenu primaire moyen par personne est de 2000 euros par mois, ça veut dire qu’on pourra distribuer au plus 1000 euros par personne (on n’a jamais réussi à prélever plus que 50% globalement hors retraite, TVA et impôts fonciers sans que les gens qui contribuent vraiment ne s’exilent ou fraudent) en demandant de payer les services (police, assurance santé, école et université, etc…) donc au final en cash vous ne dépasserez jamais l’ordre de grandeur du RSA. Par contre ça n’a aucun mal à être plus efficace et plus simple que l’usine à gaz socialo-fiscale actuelle avec l’impôt sur le revenu et ses niches (quotient familial…) et les innombrables allocations qui ne sont plus distribuées dès qu’on commence à travailler.
[…] en revanche, aucun parti n’a inclus cette question dans son programme – même si le PS y consacre une large place dans ses « Cahiers de la présidentielle &raq… et les écologistes se sont exprimés à 70 % en faveur de la mesure. Le premier […]
parlant de RBU je pense qu’il faudrait le mettre en place rapidement. mais il faut que cela puisse etre limité à un certain revenue. Quelqu’ qui à un revenu consequent devrait toucher moins qu’une personne dans la précarité.
je m’explique : un individu touchant plus de2000 euros par mois devrait toucher moins de RBU que le petit salarié au SMIG que ce RBU soit plafonné en fonction du revenu. Pour enrayer la pauvreté il serait judicieux de le mettre en place pour les plus pauvres , car quand on pense que certains retraités ont une retraite inférieure au minimum vieillesse, c’est scandaleux. que peux ‑t-on faire meme avec mille euros à ce jour. on survit.
je suis pour un revenu citoyen où le montant serait de 1500 euros cest à dire qu’ un smicard qui toucherai 1240 euros, touche la difference pour atteindre 1500 euros net, un retraité touchant 950 par mois arrive à 1500.
je crois qu’avec 1500 euros de revenu citoyen on peut vivre de façon correcte sans bien sûr faire la fête tous les soirs . peut-être que quelqu’un à de meilleures idées .