Selon un sondage, une majorité des Français seraient favorable à la mise en place d’une allocation unique. Une preuve que l’effet simplificateur du revenu de base répond aux attentes des Français ?
Comment moderniser l’action publique ? C’est la question à laquelle est consacré un sondage de l’institut Ifop (pdf) pour Acteurs Publiques. Parmi les propositions évoquées, le sondage révèle que 73% des personnes interrogées seraient favorables à la mise en place d’une « allocation unique en remplacement des différentes allocations et prestations sociales existantes ». Si le rapport ne précise pas si cette allocation serait conditionnée ou non, elle semble néanmoins aller dans la direction d’un revenu de base qui regrouperait un certain nombre de prestations et crédits d’impôts existants.
Plus précisément, 24% des personnes interrogées trouvent l’idée « très bonne » ; 49% « plutôt bonne » tandis que seulement 6% y sont farouchement opposées :
« Ces différentes pistes font l’objet d’un certain consensus au sein de la population, quelle que soit la sensibilité partisane. » souligne l’Ifop dans ses conclusions.
Bien sûr, rappelons que l’idée du revenu de base ne consiste pas nécessairement à supprimer toutes les prestations sociales pour toutes les fusionner dans une allocation unique, comme semble le suggérer l’étude Ifop. En vérité, certaines propositions de revenu de base, comme par exemple celle de Marc de Basquiat, se veulent plus prudentes et proposent de conserver, du moins à court terme, des allocations complémentaires au revenu de base comme les allocations aux adultes handicapés (AAH), les allocations logement (APL) ou encore les allocations chômage. Le revenu de base ne remplacerait que les dispositifs de redistribution inférieurs à son montant, de manière à avantager réellement ceux qui sont dans la pauvreté.
En tout cas, cette étude démontre encore une fois que la simplification du ‘mille-feuilles’ social & administratif actuel est un argument majeur pour la mise en place d’un revenu de base en France.
Attention le chômage (comme la retraite et la sécu) est une ASSURANCE et non une allocation ! il est HORS DE QUESTION d’inclure ces assurances dans un revenu de base ou dans une allocation universelle… !
@Christine : oui en effet c’est sur cette différenciation des logiques de solidarité (contributive ou redistributive) que se base Marc de Basquiat dans ses travaux ; même si de mon point de vue le remplacement des Assedics (ou du moins la révision des barèmes) pourrait légitimement se discuter dans l’optique d’un revenu de base plutôt élevé.
En attendant c’est clair qu’à un niveau de type RSA, il ne faudra pas y toucher.
Il pourrait se discuter pour le régime général, mais il est plus difficile à mettre en place pour les régimes spécifiques dont l’indemnisation de l’Unedic est distribuée différemment avec un rechargement des droits réguliers (comme les annex 8 et 10, mais aussi celles sur les intérimaires).
Certains métiers au fonctionnement spécifique devraient toujours avoir, pour ses prestations sociales, un fonctionnement spécifique. (sans parler de perte de privilège : il ne s’agit pas d’être privilégié mais d’avoir une indemnisation adaptée).
il faudrait savoir si ce revenu de base serait cumulable avec l’AAH , il ne faudrait pas que l’on soit penaliser por le coup
Je suis aussi une personne handicapée inquiète. Aucune possibilité d’améliorer l’allocation aah de base (incapacité de travail). Par ce terme universel, je m’inquiète vraiment que la spécificité de la protection des handicapés qui ne peuvent pas du tout travailler soit remise en cause. Déjà la réforme de la prestation unique RSA/AAH est une atteinte. Ce n’est pas du tout pareil de protéger une personne qui ne peut pas travailler et une personne en difficulté d’insertion.